La grève des bus dans la vallée de Cowichan alimente la crise de l’insécurité alimentaire

Olivia Carter
5 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

La grève prolongée des transports dans la vallée de Cowichan est passée d’un simple inconvénient à une véritable préoccupation humanitaire, les résidents vulnérables faisant face à des obstacles croissants pour accéder aux services essentiels et à la nourriture. Alors que le conflit de travail entre les entrepreneurs de BC Transit et les travailleurs entre dans son quatrième mois, les responsables des banques alimentaires signalent une inquiétante augmentation de la faim parmi ceux qui dépendent des transports en commun.

“Nous voyons des gens qui n’ont pas pu venir chez nous depuis des semaines,” explique Colleen Fuller, directrice générale de la Banque alimentaire de la vallée de Cowichan. “Quand on doit porter des sacs d’épicerie sur plusieurs kilomètres sous la pluie, cela devient pratiquement impossible pour bon nombre de nos aînés et familles avec de jeunes enfants.”

La grève, qui a débuté fin janvier, a supprimé le service d’autobus dans toute la région, notamment à Duncan, North Cowichan et Lake Cowichan. Les négociations étant au point mort entre First Transit et la section locale 333 d’Unifor, environ 2 000 usagers quotidiens des transports se retrouvent sans alternatives.

Pour les résidents à faible revenu de la région, la situation a créé une tempête parfaite de difficultés. Une enquête récente menée par des organismes locaux de services sociaux a révélé que près de 40 % des clients des banques alimentaires dépendaient principalement des transports en commun pour accéder aux centres de distribution alimentaire. Les services de taxi étant prohibitifs – un aller-retour peut coûter plus de 40 $ – de nombreux résidents sont contraints de choisir entre payer le transport ou acheter d’autres produits de première nécessité.

“Ce que nous observons est un cas typique d’insécurité alimentaire,” explique Dr Marion Patterson, chercheuse en santé publique à l’Université de l’île de Vancouver. “Lorsque les obstacles au transport empêchent l’accès régulier à une alimentation nutritive, les conséquences sur la santé peuvent être graves et durables.”

Le District régional de la vallée de Cowichan a mis en place des mesures temporaires, dont un service de navette géré par des bénévoles fonctionnant deux fois par semaine. Cependant, les défenseurs de la communauté soutiennent que ces solutions provisoires sont loin de répondre aux besoins.

“Les chauffeurs bénévoles sont formidables, mais ils ne peuvent accueillir qu’environ 15 % de l’achalandage normal,” note Fuller. “Nous voyons des gens qui rationnent leur nourriture, sautent des repas ou marchent sur des distances dangereuses le long des autoroutes sans trottoirs adéquats.”

Les entreprises locales ont également ressenti l’impact avec une diminution significative de l’achalandage dans le centre-ville de Duncan. Les répercussions économiques s’étendent au-delà des travailleurs du transport, affectant la santé financière de l’ensemble de la communauté pendant une période économique déjà difficile.

Le gouvernement provincial fait face à une pression croissante pour intervenir, mais les responsables maintiennent que le différend doit être résolu par le processus établi de négociation collective. Pendant ce temps, les représentants d’Unifor citent des préoccupations de sécurité et des disparités salariales comme principaux points d’achoppement dans les négociations.

“Le transport en commun n’est pas un luxe, c’est une infrastructure essentielle,” affirme Michelle Laurie, directrice régionale d’Unifor pour l’Ouest. “Nos membres méritent une rémunération équitable et des conditions de travail sécuritaires, et le public mérite un service fiable.”

Alors que les températures baissent et que les pluies printanières augmentent, les difficultés s’intensifient pour ceux qui parcourent de longues distances à pied. Les bénévoles des banques alimentaires ont commencé à assembler des colis alimentaires plus légers pour alléger le fardeau de ceux qui marchent, privilégiant les options légères à haute teneur en calories plutôt que des aliments de base plus lourds comme les pommes de terre et les conserves.

La situation dans la vallée de Cowichan soulève de profondes questions sur l’équité des transports et la sécurité alimentaire dans les communautés rurales à travers le Canada. Lorsque les systèmes de transport public font défaut, qui supporte le plus lourd fardeau, et quelle responsabilité les gouvernements ont-ils pour garantir que les besoins fondamentaux restent accessibles pendant les conflits de travail? Alors que les résidents continuent de lutter, la réponse devient de plus en plus urgente chaque jour qui passe.

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *