Un cas confirmé de rougeole à Jasper a poussé les responsables de la santé publique à identifier rapidement les personnes qui auraient pu être exposées à cette maladie hautement contagieuse. Les Services de Santé de l’Alberta (AHS) ont émis une alerte urgente hier après que des tests de laboratoire ont confirmé l’infection chez un visiteur adulte qui a fréquenté plusieurs lieux publics pendant qu’il était contagieux.
“C’est le premier cas de rougeole que nous observons dans la région de Jasper depuis plus de trois ans, et nous le prenons très au sérieux,” a déclaré Dr. Elaine Thompson, médecin hygiéniste pour la Zone Nord. “Le virus peut rester en suspension dans l’air jusqu’à deux heures après qu’une personne infectée a quitté un endroit, ce qui complique considérablement nos efforts de confinement.”
Les autorités sanitaires ont identifié plusieurs sites d’exposition potentielle entre le 8 et le 12 juillet, notamment le Centre d’information de Jasper, le canyon Maligne, plusieurs restaurants locaux et le SkyTram. Les responsables estiment que des centaines de visiteurs et de résidents pourraient avoir été exposés durant cette période.
La rougeole présente un défi particulier dans les destinations touristiques comme Jasper, où l’importance mondiale des lacunes en matière de vaccination devient localement pertinente. Cette maladie, autrefois considérée comme presque éliminée au Canada, connaît une résurgence inquiétante ces dernières années alors que les taux de vaccination ont diminué dans certaines communautés.
“La personne infectée venait d’une région qui connaît sa propre éclosion de rougeole,” a confirmé Thompson. “Cela souligne la rapidité avec laquelle les maladies infectieuses peuvent voyager dans notre monde interconnecté, particulièrement dans des destinations touristiques populaires comme le Parc national de Jasper.”
La personne infectée aurait cherché des soins médicaux après avoir développé l’éruption cutanée caractéristique et la forte fièvre typiques de la rougeole. Les responsables sanitaires soulignent que le virus est transmissible de quatre jours avant à quatre jours après l’apparition de l’éruption, créant une fenêtre importante de transmission potentielle.
L’AHS a activé ses protocoles d’intervention d’urgence, notamment en établissant une ligne téléphonique dédiée pour les résidents et visiteurs inquiets. Les personnes qui pourraient avoir été exposées sont priées de vérifier leurs dossiers de vaccination et de surveiller les symptômes, notamment une forte fièvre, une toux, un écoulement nasal, des yeux rouges et l’éruption distinctive qui se propage du visage au corps.
“Deux doses du vaccin RRO offrent environ 97% de protection contre la rougeole,” a noté Dr. Marian Rogers, spécialiste des maladies infectieuses à l’Université de l’Alberta. “Ce cas souligne pourquoi le maintien de taux élevés de vaccination communautaire est essentiel pour protéger ceux qui ne peuvent pas être vaccinés, comme les nourrissons de moins de 12 mois et les personnes souffrant de certaines conditions médicales.”
Les entreprises locales coopèrent avec les autorités sanitaires, plusieurs affichant des informations sur l’alerte d’exposition. L’importance de ce cas pour l’actualité canadienne reflète des préoccupations plus larges concernant d’éventuelles éclosions dans les régions à forte fréquentation touristique à travers le pays cet été.
“Nous travaillons en étroite collaboration avec Parcs Canada et les entreprises locales pour assurer une sensibilisation publique complète,” a déclaré Richard Carson, maire de Jasper. “Notre communauté a déjà fait face à des défis sanitaires, et nous surmonterons celui-ci avec la même approche collaborative.”
Les responsables sanitaires s’attendent à identifier d’éventuels cas secondaires d’ici début août, compte tenu de la période d’incubation de 7 à 21 jours de la maladie. L’AHS a programmé des cliniques de vaccination d’urgence pour la semaine à venir pour toute personne nécessitant une immunisation.
Alors que le tourisme estival atteint son apogée dans les Rocheuses canadiennes, ce cas soulève d’importantes questions sur l’équilibre entre le maintien d’un accès ouvert aux merveilles naturelles et la protection de la santé publique. Comment notre approche de la médecine du voyage devra-t-elle évoluer alors que la mobilité mondiale continue d’augmenter tandis que les taux de vaccination fluctuent?