Le Canada suspend les expulsions en raison des préoccupations concernant les droits LGBTQ non-binaires

Olivia Carter
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Dans une décision sans précédent qui souligne l’engagement du Canada envers la protection des droits LGBTQ+, les autorités fédérales ont suspendu l’expulsion d’une personne non-binaire vers les États-Unis, citant des préoccupations légitimes concernant la discrimination potentielle et les violations des droits. Cette décision historique, rendue par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada la semaine dernière, marque un tournant important dans les considérations transfrontalières relatives aux droits de la personne, même entre proches alliés.

L’affaire concerne Stacey Koruthu, qui s’est réfugié au Canada en 2022 après avoir vécu ce qu’ils ont décrit comme une “hostilité systématique” envers leur identité de genre dans plusieurs États américains. Koruthu, qui utilise les pronoms ils/eux, a réussi à démontrer que les récents changements législatifs dans plusieurs juridictions américaines ont créé un environnement où leurs droits fondamentaux et leur sécurité ne pouvaient être garantis.

“Ce qui rend cette décision particulièrement remarquable, c’est qu’elle implique les États-Unis, traditionnellement considérés comme un pays sûr selon l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis,” a expliqué l’avocate en immigration Mira Thornton. “La décision de la Commission reconnaît effectivement que certaines identités peuvent faire face à des vulnérabilités particulières, même dans des nations généralement considérées comme sûres pour les réfugiés.”

Les preuves présentées lors des audiences ont documenté plus de 500 projets de loi anti-LGBTQ+ introduits dans les assemblées législatives des États américains au cours des deux dernières années, dont des dizaines ciblant spécifiquement l’accès des personnes non-binaires et transgenres aux soins de santé, aux documents d’identité et à la protection contre la discrimination dans les lieux publics.

La décision de 42 pages de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié a spécifiquement cité “des motifs raisonnables de croire que le demandeur ferait face à un traitement contraire aux protections de la Charte canadienne” s’il était renvoyé aux États-Unis. La décision a souligné des préoccupations particulières concernant l’accès à des soins de santé appropriés et la reconnaissance juridique du statut non-binaire, qui varie considérablement selon les juridictions américaines.

Le ministre canadien de l’Immigration Marc Miller a reconnu l’importance de cette décision lors d’une conférence de presse à Ottawa. “Bien que nous maintenions notre solide partenariat avec les États-Unis, le système de détermination du statut de réfugié du Canada fonctionne de manière indépendante et doit examiner chaque cas selon ses mérites et circonstances individuels,” a déclaré Miller. “Notre engagement envers les droits de la personne, y compris ceux des personnes LGBTQ+, demeure inébranlable.”

L’affaire a attiré l’attention des organisations de défense des droits de la personne qui surveillent le traitement mondial des populations de genre divers. “Cette décision reconnaît la réalité que les personnes non-binaires font face à des défis spécifiques qui peuvent ne pas être adéquatement traités, même dans des pays ayant généralement de bons antécédents en matière de droits de la personne,” a noté Jordan Reynolds de International LGBTQ Rights Watch.

Les responsables américains n’ont pas officiellement répondu à la décision, bien que des sources du Département d’État indiquent que des discussions diplomatiques sont en cours. Des experts juridiques suggèrent que cette affaire pourrait avoir des implications sur l’interprétation plus large de l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis.

Cette décision s’inscrit dans la continuité de la position progressiste du Canada sur les droits LGBTQ+, notamment en étant l’un des premiers pays à reconnaître légalement les marqueurs de genre non-binaires sur les documents d’identité fédéraux en 2017. Le gouvernement canadien a constamment mis l’accent sur la protection des populations de genre divers.

Pour Koruthu, la décision représente une validation personnelle après un parcours difficile. “Je suis venu au Canada parce que je croyais en son engagement à voir les gens tels qu’ils sont,” ont-ils déclaré aux journalistes à l’extérieur de l’audience. “La décision d’aujourd’hui confirme cette conviction.”

Alors que les pays du monde entier sont aux prises avec des conceptions évolutives de l’identité de genre et des protections des droits de la personne, cette affaire soulève des questions profondes sur les obligations internationales envers les populations vulnérables. À une époque de politisation croissante des questions d’identité de genre, d’autres nations suivront-elles l’exemple du Canada en reconnaissant des protections spécifiques pour les personnes non-binaires, même lorsqu’il s’agit d’expulsion vers des pays démocratiques alliés?

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