TikTok menacé d’interdiction au Canada en 2024 : le PDG demande des pourparlers d’urgence pour l’éviter

Olivia Carter
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Alors que les législateurs canadiens se rapprochent d’une potentielle interdiction de TikTok, le PDG de la plateforme, Shou Zi Chew, a demandé d’urgence une rencontre avec François-Philippe Champagne, ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie. Cette initiative diplomatique de dernière minute survient alors qu’Ottawa signale sa volonté de suivre les législateurs américains en restreignant le géant chinois des médias sociaux d’opérer à l’intérieur des frontières nationales.

La demande de discussions d’urgence souligne la tension croissante entre ByteDance, la société mère de TikTok, et les gouvernements occidentaux de plus en plus préoccupés par la sécurité des données et l’influence étrangère. Selon des sources proches des discussions, Chew cherche à présenter des solutions alternatives qui répondraient aux préoccupations canadiennes en matière de sécurité tout en préservant la présence de la plateforme sur un marché comptant plus de 10 millions d’utilisateurs actifs.

“Cela représente un moment critique pour la politique numérique au Canada,” note l’analyste technologique Mariam Khouri. “Le gouvernement équilibre des préoccupations légitimes de sécurité nationale avec l’impact économique et culturel de la restriction d’une plateforme devenue profondément intégrée dans les industries créatives canadiennes.”

TikTok est devenu un outil promotionnel essentiel pour les musiciens et les entreprises de divertissement canadiens. Les fonctionnalités de découverte musicale de la plateforme ont lancé des carrières et revitalisé des titres de catalogue, créant une relation symbiotique entre TikTok et l’industrie musicale canadienne qui serait gravement perturbée par une interdiction.

Des initiés de l’industrie rapportent que les maisons de disques et les éditeurs canadiens font discrètement pression contre des restrictions sévères. “Pour les artistes canadiens émergents, TikTok représente l’une des rares voies démocratiques pour bâtir un public sans le soutien des grandes maisons de disques,” a expliqué Daniel Levitin, promoteur musical basé à Toronto. “Supprimer ce canal nuirait de façon disproportionnée aux créateurs canadiens indépendants.”

L’interdiction potentielle fait suite à l’adoption du projet de loi américain sur le dessaisissement de TikTok, qui donne à ByteDance jusqu’au 19 janvier 2025 pour vendre TikTok ou faire face à une interdiction nationale. Le président Biden a signé la législation en avril, citant des préoccupations de sécurité nationale concernant l’accès du gouvernement chinois aux données des utilisateurs américains.

ByteDance a constamment nié partager des données avec les autorités chinoises et a mis en œuvre des mesures de localisation des données dans plusieurs pays. Pour le Canada, l’entreprise a proposé de créer un système de stockage de données séparé, entièrement hébergé à l’intérieur des frontières canadiennes et soumis à des audits rigoureux par des tiers—une solution qu’ils espèrent satisfaire aux exigences de sécurité d’Ottawa.

Le bureau du ministre Champagne a confirmé avoir reçu la demande de rencontre mais n’a pas encore confirmé si les pourparlers auront lieu. Un porte-parole a noté que “toutes les options restent à l’étude” concernant l’avenir de TikTok au Canada.

Les experts canadiens en sécurité restent divisés sur la nécessité d’une interdiction complète. “La question n’est pas de savoir s’il existe des préoccupations légitimes en matière de sécurité—c’est clairement le cas,” affirme Jennifer Robertson, spécialiste en cybersécurité. “La question est de savoir si ces préoccupations peuvent être traitées par une réglementation et une surveillance renforcées plutôt que par une interdiction.”

Si le Canada met en œuvre des restrictions similaires à celles en attente aux États-Unis, cela représenterait une autre fermeture significative de marché pour ByteDance, déclenchant potentiellement un effet domino parmi d’autres alliés occidentaux envisageant des mesures similaires.

Alors que cette situation évolue, les Canadiens se demandent: dans un monde numérique de plus en plus fracturé, les préoccupations de sécurité nationale vont-elles remodeler de façon permanente notre paysage des médias sociaux, ou des cadres réglementaires innovants peuvent-ils équilibrer les besoins de sécurité avec les plateformes numériques devenues intégrales à l’expression culturelle moderne?

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