L’expérience d’une infirmière canadienne en temps de guerre à Gaza partagée par une infirmière de Montréal

Olivia Carter
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Le soleil brûlant de juillet s’était à peine levé à l’horizon lorsque Dr Amira Hassan a embarqué dans son vol de retour vers Montréal après six semaines éprouvantes à Gaza. Ce qu’elle y a vécu l’a changée à jamais – une professionnelle de la santé confrontée à l’inimaginable au milieu d’une des crises humanitaires les plus dévastatrices du monde.

« La situation se détériore quotidiennement d’une façon qu’on n’aurait pas pu anticiper », a confié Dr Hassan à CO24 lors d’une entrevue exclusive à son domicile montréalais. « Juste quand on pense que les conditions ne pourraient pas être pires, elles le deviennent. La résilience des travailleurs de la santé de Gaza tient du miracle, mais ils fonctionnent avec du temps emprunté. »

Dr Hassan, infirmière en soins intensifs avec 15 ans d’expérience en médecine traumatologique, s’est portée volontaire via Médecins Sans Frontières pour fournir un soutien médical d’urgence dans le système de santé défaillant de Gaza. Son déploiement a coïncidé avec ce que les responsables de l’ONU ont décrit comme des pénuries « catastrophiques » de fournitures médicales, d’eau potable et d’électricité.

« Nous avons réalisé des opérations chirurgicales éclairées par la lampe torche d’un téléphone portable », a-t-elle expliqué, la voix ferme mais les mains légèrement tremblantes. « Des enfants avec des blessures traitables sont morts parce que nous manquions d’antibiotiques de base. Dans n’importe quel hôpital canadien, il s’agirait de cas routiniers. À Gaza, ce sont des sentences de mort. »

Selon la dernière évaluation de l’OMS, près de 70 % des installations médicales de Gaza ont été rendues non opérationnelles depuis octobre, créant un vide sanitaire sans précédent pour plus de 2 millions de civils. Les hôpitaux restants fonctionnent à triple capacité, avec des patients souvent traités à même le sol et dans les couloirs.

« La neutralité médicale a été brisée », a souligné Dr Hassan. « Le concept d’hôpitaux comme espaces protégés n’existe plus. Nous avons soigné des patients pendant que les bâtiments tremblaient sous les explosions avoisinantes. Le personnel ne voulait pas abandonner les patients, même lorsque des évacuations étaient ordonnées. »

L’impact psychologique sur les prestataires de soins a été particulièrement sévère. Dr Hassan a décrit comment le personnel médical palestinien local continue de travailler malgré la perte de membres de leur famille, de leurs maisons et de leurs collègues. Beaucoup n’ont pas reçu de salaire depuis des mois mais restent dévoués à leurs patients.

« J’ai rencontré un pédiatre qui a perdu sa femme et ses trois enfants, mais qui était de retour à l’hôpital quelques jours plus tard », a-t-elle raconté. « Quand je lui ai demandé comment il y arrivait, il a simplement répondu : ‘Les autres ont plus besoin de moi que je n’ai besoin de faire mon deuil.’ Ce niveau de dévouement est d’une humilité indescriptible. »

Les organisations d’aide canadiennes ont accru leur présence à Gaza, mais les travailleurs humanitaires décrivent un système débordé par les besoins. L’ONU estime qu’environ 90 % de la population de Gaza a été déplacée à l’intérieur du territoire, souvent plusieurs fois, créant des crises sanitaires en cascade au-delà des blessures directes de guerre.

« Les impacts secondaires sur la santé sont catastrophiques », a expliqué Dr Hassan. « Les maladies chroniques ne sont pas traitées. Les femmes enceintes n’ont pas accès aux soins prénataux. Les programmes de vaccination se sont effondrés. Nous voyons des maladies évitables se propager rapidement dans des abris surpeuplés. »

Maintenant de retour au Canada, Dr Hassan prévoit de plaider pour un soutien humanitaire canadien accru tout en se préparant à un éventuel retour à Gaza plus tard cette année. Elle rejoint un chœur grandissant de professionnels de la santé qui dénoncent la catastrophe médicale qui se déroule dans la région.

« En tant que prestataires de soins, nous avons l’obligation éthique de témoigner de ce que nous avons vu », a-t-elle souligné. « Il ne s’agit pas de politique, mais de dignité humaine fondamentale et du droit aux soins médicaux. »

Le témoignage de Dr Hassan s’ajoute à la documentation croissante des organisations médicales internationales concernant les défis extraordinaires auxquels est confronté le système de santé de Gaza. Médecins Sans Frontières a récemment décrit la situation comme « au-delà du catastrophique », tandis que le Comité international de la Croix-Rouge a appelé à plusieurs reprises à une plus grande protection des installations médicales.

« Les Canadiens doivent comprendre que ce qui se passe viole tous les principes d’éthique médicale qui nous sont chers », a conclu Dr Hassan. « Quand nous restons silencieux face à ces violations, nous devenons complices de leur normalisation. En tant que professionnels de la santé et citoyens du monde, quelle responsabilité portons-nous lorsque les soins médicaux deviennent une victime du conflit ? »

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