Femme du Québec plaide coupable pour avoir rejoint l’État islamique au Canada

Olivia Carter
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Dans une affaire sans précédent qui a ébranlé le système judiciaire canadien, une femme du Québec ayant avoué avoir rejoint l’organisation terroriste État islamique s’en est tirée avec ce que plusieurs experts qualifient de peine exceptionnellement légère – un seul jour de prison, considéré comme déjà purgé.

La défenderesse, dont l’identité demeure protégée par une ordonnance de non-publication imposée par le tribunal, a comparu cette semaine devant un tribunal montréalais où elle a plaidé coupable à des accusations de participation aux activités d’un groupe terroriste. Les documents judiciaires révèlent qu’elle s’est rendue en Syrie en 2014, au sommet de l’expansion territoriale de l’EI, passant près de trois ans dans des territoires contrôlés par l’organisation extrémiste.

“Cette affaire représente l’un des exercices d’équilibre les plus complexes auxquels nos tribunaux ont été confrontés dans les poursuites liées au terrorisme,” a déclaré Dr. Michael Nesbitt, expert en droit de la sécurité nationale à l’Université de Calgary. “La tension entre la punition d’infractions terroristes graves et la considération des circonstances individuelles est particulièrement évidente ici.”

Les procureurs avaient initialement demandé une peine d’emprisonnement de plusieurs années, citant la gravité de l’adhésion volontaire à une organisation responsable de crimes de guerre, de génocide et d’attaques terroristes dans le monde entier. Cependant, les avocats de la défense ont réussi à démontrer que la femme avait été manipulée et contrainte pendant une période vulnérable de sa vie, présentant des preuves qu’elle avait tenté de s’échapper du territoire de l’EI à plusieurs reprises.

La décision a déclenché un débat intense à travers le spectre politique canadien, le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, confirmant que le gouvernement examine l’affaire. “Bien que nous respections l’indépendance de notre système judiciaire, nous maintenons que les infractions terroristes doivent entraîner des conséquences significatives,” a déclaré LeBlanc lors d’une conférence de presse.

Les dossiers présentés au tribunal indiquaient que la femme est revenue au Canada en 2017 suite à l’effondrement militaire de l’EI, où elle a depuis coopéré extensivement avec les services de renseignement canadiens. Cette coopération, selon des sources du ministère de la Justice, a fourni aux autorités des informations précieuses sur les réseaux de recrutement et les opérations de l’EI.

L’affaire met en lumière l’approche évolutive du Canada envers les combattants étrangers de retour et les affiliés de l’EI. Contrairement à certains pays européens qui ont retiré la citoyenneté aux ressortissants ayant rejoint des groupes terroristes, le Canada a généralement opté pour des stratégies de poursuite et de réhabilitation.

“Le défi pour les sociétés démocratiques est de faire face à la menace terroriste tout en maintenant notre engagement envers l’état de droit,” a expliqué Jessica Davis, ancienne analyste du SCRS et présidente d’Insight Threat Intelligence. “Chaque cas présente des facteurs uniques qui doivent être évalués individuellement.”

La défenderesse sera désormais soumise à des conditions strictes comprenant la surveillance électronique, des contrôles réguliers auprès d’un agent de probation et une participation obligatoire à un programme de déradicalisation. Il lui est également interdit d’utiliser les plateformes de médias sociaux ou de contacter des personnes ayant des liens connus avec l’extrémisme.

Cette affaire émerge dans un contexte de préoccupations sécuritaires mondiales continues concernant le retour des combattants étrangers. Selon les estimations gouvernementales, environ 190 Canadiens se sont rendus en Syrie et en Irak pour rejoindre des groupes extrémistes depuis 2014, dont environ 60 sont revenus au Canada.

La question qui se pose maintenant à la société canadienne va au-delà de ce cas particulier: comment équilibrer justice, sécurité et réhabilitation lorsqu’il s’agit de citoyens ayant rejoint des organisations terroristes? La réponse façonnera probablement notre approche de l’extrémisme pour les générations à venir.

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