Une éclosion présumée d’E. coli a frappé une importante exploitation agricole et installation de transformation alimentaire de Saskatoon, laissant des dizaines de personnes malades et les autorités sanitaires s’efforçant de contenir la propagation, dans ce que les responsables de la santé qualifient d'”incident de santé publique majeur”.
L’éclosion, détectée pour la première fois la semaine dernière lorsque plusieurs patients se sont présentés dans les hôpitaux locaux avec de graves symptômes gastro-intestinaux, a maintenant été reliée à une seule exploitation agricole en périphérie de Saskatoon. Les analyses de laboratoire ont préliminairement identifié une souche virulente de la bactérie E. coli, bien que les autorités enquêtent également sur la présence d’une co-infection parasitaire qui pourrait aggraver les symptômes.
“Nous faisons face à un scénario de contamination complexe,” a déclaré la Dre Eleanor Matheson, médecin hygiéniste en chef adjointe de la Saskatchewan. “Les tests initiaux suggèrent que nous sommes confrontés à une forme particulièrement agressive d’E. coli O157:H7, qui peut causer des maladies graves même à des niveaux d’exposition relativement faibles.”
L’installation, qui fournit des produits à de nombreux restaurants et chaînes d’épicerie dans toute la Saskatchewan et les provinces voisines, a volontairement cessé ses activités pendant qu’une enquête approfondie est menée. Des sources au sein de l’Agence canadienne d’inspection des aliments indiquent que l’eau d’irrigation contaminée pourrait être le vecteur principal, potentiellement affectée par les fortes pluies récentes qui ont provoqué des inondations dans plusieurs zones agricoles.
Ce qui inquiète le plus les responsables de la santé, c’est la gravité inhabituelle des symptômes rapportés. Au-delà de la diarrhée sanglante typique et des crampes abdominales associées à l’infection à E. coli, plusieurs patients ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une complication potentiellement mortelle qui peut entraîner une insuffisance rénale.
“Ce que nous observons correspond à une souche particulièrement virulente,” a expliqué le Dr James Henderson, spécialiste des maladies infectieuses de l’Université de la Saskatchewan. “La combinaison de la variante spécifique d’E. coli et ce qui semble être une infection parasitaire concomitante crée une tempête parfaite de détresse gastro-intestinale chez les personnes touchées.”
Le réseau de distribution de la ferme s’étend sur une grande partie de l’ouest canadien, soulevant des inquiétudes quant à l’ampleur potentielle de l’éclosion. Les autorités sanitaires des provinces voisines ont été alertées, l’Alberta et le Manitoba signalant déjà des cas suspects connexes.
“Nous faisons face à une situation qui évolue rapidement,” a déclaré la ministre de la Santé de la Saskatchewan, Linda Weiss, lors d’une conférence de presse organisée à la hâte. “Notre priorité immédiate est d’identifier tous les produits potentiellement contaminés et de s’assurer qu’ils sont retirés des rayons des magasins et des cuisines des restaurants.”
Les analystes économiques locaux estiment que l’impact économique pourrait être substantiel, l’installation touchée employant plus de 200 travailleurs et contribuant significativement à l’économie agricole régionale. Les représentants de l’industrie réclament déjà des protocoles de test d’eau améliorés et une application plus stricte des réglementations existantes en matière de sécurité alimentaire.
Le moment est particulièrement problématique alors que le secteur agricole de la province faisait déjà face à des défis liés aux conditions météorologiques anormales et à l’augmentation des coûts de production. Cet incident pourrait davantage affecter la confiance des consommateurs dans les produits d’origine locale, selon les économistes agricoles qui surveillent la situation.
Les responsables de la santé conseillent à toute personne ayant consommé des produits de l’installation au cours de la semaine dernière de surveiller les symptômes, notamment des crampes d’estomac sévères, de la diarrhée (souvent sanglante) et des vomissements. Les personnes présentant des symptômes devraient consulter immédiatement un médecin et mentionner une exposition potentielle à E. coli.
Alors que l’enquête se poursuit, les autorités sont confrontées à une question cruciale : cette éclosion était-elle une malheureuse confluence de facteurs environnementaux, ou indique-t-elle des défaillances plus systémiques dans nos protocoles de sécurité alimentaire qui pourraient mettre d’innombrables Canadiens en danger à l’avenir?