Litige commercial sur les produits laitiers entre le Canada et les États-Unis suscite des tensions sur les règles

Olivia Carter
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Une nouvelle tempête se prépare dans les relations commerciales nord-américaines alors que les récents commentaires de l’ancien président Donald Trump ont ravivé des tensions de longue date concernant le système canadien de gestion de l’offre des produits laitiers. Les critiques de Trump à l’égard des politiques laitières canadiennes lors d’un arrêt de campagne au Wisconsin ont provoqué des remous dans les communautés agricoles des deux côtés de la frontière, préparant potentiellement le terrain pour de nouvelles frictions commerciales entre ces proches alliés.

“Le différend laitier représente bien plus que simplement du lait et du fromage,” affirme l’analyste commerciale Patricia Whelan. “C’est devenu un champ de bataille symbolique où la souveraineté nationale sur les systèmes alimentaires se heurte aux principes du marché libre.”

La promesse de Trump d’imposer un tarif de 25% sur tous les produits canadiens s’il est élu a particulièrement ébranlé les producteurs laitiers canadiens, qui opèrent dans un système soigneusement réglementé qui contrôle les volumes de production de lait et les prix. Ce système, établi dans les années 1970, a longtemps été un point de discorde dans les négociations commerciales, les producteurs américains soutenant qu’il limite injustement leur accès aux marchés canadiens.

Les producteurs laitiers canadiens défendent le système comme essentiel à la stabilité. “La gestion de l’offre assure des prix équitables pour les consommateurs tout en protégeant les fermes familiales de la volatilité du marché,” explique Jean Bélanger, producteur laitier de troisième génération du Québec. “Sans ces protections, nous serions submergés par les exploitations américaines massives.”

Le différend laitier reflète des différences fondamentales dans la philosophie agricole. Le système canadien privilégie la stabilité et la souveraineté alimentaire, tandis que l’approche américaine met l’accent sur la concurrence du marché et l’échelle. Cette division philosophique s’est avérée difficile à combler malgré de multiples accords commerciaux.

Dans le cadre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), qui a remplacé l’ALENA en 2020, le Canada a accordé un accès supplémentaire limité à son marché laitier. Cependant, les producteurs américains ont répétitivement affirmé que le Canada n’honore pas pleinement ces engagements, tandis que les responsables canadiens maintiennent qu’ils opèrent dans les paramètres de l’accord.

Les enjeux économiques sont importants. L’industrie laitière canadienne contribue environ 20 milliards de dollars annuellement à l’économie nationale et soutient plus de 220 000 emplois. Pour les producteurs américains, particulièrement dans les états frontaliers comme le Wisconsin et New York, l’accès au marché canadien représente des opportunités de croissance potentielles dans une industrie confrontée à des pressions de consolidation.

Au-delà de l’économie, le différend souligne l’importance politique des communautés agricoles dans les deux nations. Aux États-Unis, les régions productrices de produits laitiers comme le Wisconsin représentent des champs de bataille électoraux cruciaux, tandis qu’au Canada, le lobby laitier maintient une influence politique considérable, particulièrement au Québec et en Ontario.

Les experts commerciaux avertissent que l’escalade des tensions pourrait s’étendre au-delà des produits laitiers pour affecter la relation commerciale bilatérale plus large de 2,5 billions de dollars entre le Canada et les États-Unis. “Quand les différends agricoles s’intensifient, ils restent rarement contenus,” note la professeure de commerce international Elaine Morrison. “Ils tendent à catalyser des sentiments protectionnistes plus larges qui peuvent endommager les chaînes d’approvisionnement intégrées à travers de multiples secteurs.”

Les responsables canadiens ont répondu avec prudence aux menaces de Trump, soulignant les avantages mutuels de la relation commerciale actuelle tout en réaffirmant leur engagement à protéger le système de gestion de l’offre. “Nous avons négocié avec succès avec les administrations précédentes, y compris le premier mandat de Trump,” a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce canadien. “Nous continuerons à défendre les intérêts canadiens tout en maintenant notre précieux partenariat commercial.”

Pour les consommateurs des deux côtés de la frontière, le différend commercial pourrait éventuellement affecter les prix et la disponibilité des produits s’il s’étend à des actions tarifaires plus larges. Cependant, des changements immédiats sont peu probables car tout changement significatif de politique nécessiterait de longues périodes de mise en œuvre.

Alors que les communautés agricoles nord-américaines surveillent cette situation en développement, la question fondamentale demeure: deux approches nationales différentes de la politique agricole peuvent-elles coexister au sein d’un marché continental intégré, ou une philosophie devra-t-elle finalement céder à l’autre?

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