Ottawa envisage de réduire les cadres supérieurs dans la fonction publique canadienne

Olivia Carter
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Dans un virage important visant à rationaliser les opérations fédérales, le gouvernement canadien a dévoilé des plans pour réduire considérablement le nombre de cadres supérieurs au sein de la fonction publique. Le Secrétariat du Conseil du Trésor a confirmé jeudi que cette initiative cible ce que les responsables décrivent comme une “capacité excédentaire de direction” qui s’est accumulée ces dernières années, particulièrement durant les expansions de l’ère pandémique.

“Nous assistons à l’évolution naturelle du gouvernement qui répond aux demandes changeantes,” a déclaré la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, lors d’une entrevue exclusive. “La pandémie a nécessité une expansion rapide de certains services, mais maintenant nous devons nous assurer que notre structure de direction reste proportionnée et efficace.”

La fonction publique fédérale a connu une croissance remarquable au cours de la dernière décennie, avec une augmentation des postes de direction de près de 21% depuis 2015, selon les données internes du gouvernement. Cette expansion a dépassé la croissance de l’effectif global de la fonction publique, créant ce que certains critiques ont appelé des structures ministérielles “trop lourdes au sommet”.

L’initiative survient alors que la fonction publique canadienne fait face à une pression croissante pour démontrer une responsabilité fiscale au milieu des défis économiques. Les documents gouvernementaux indiquent que le plan ciblera principalement les postes de niveaux EX-1 à EX-3, des rôles qui commandent généralement des salaires allant de 125 000 $ à 202 000 $ par année, plus les avantages sociaux.

“Il ne s’agit pas de coupures arbitraires,” a expliqué la secrétaire adjointe du Conseil du Trésor, Catherine Luelo. “Il s’agit de créer une fonction publique plus agile qui peut répondre efficacement aux besoins des Canadiens sans couches administratives inutiles.”

L’Alliance de la Fonction publique du Canada a exprimé un soutien prudent à la restructuration, à condition qu’elle n’affecte pas la prestation des services de première ligne. “Nous comprenons le besoin d’efficacité organisationnelle,” a déclaré le président de l’AFPC, Chris Aylward. “Cependant, nous surveillerons de près pour nous assurer que cela ne se traduise pas par un transfert des responsabilités de direction vers des employés déjà surchargés.”

L’ancien directeur parlementaire du budget, Kevin Page, suggère que cette décision reflète une réalité fiscale plutôt qu’une idéologie. “Quand on examine la position financière du Canada, il y a une reconnaissance croissante à travers le spectre politique que la bureaucratie s’est considérablement élargie pendant la COVID-19, et qu’un certain redimensionnement était inévitable,” a noté Page.

Les ministères ont reçu l’instruction d’élaborer des plans de mise en œuvre d’ici mars 2024, les réductions devant se produire progressivement par attrition, incitations à la retraite et redéploiement plutôt que par des mises à pied. Le Conseil du Trésor estime des économies potentielles de 120 à 150 millions de dollars par année une fois pleinement mise en œuvre.

Les critiques de l’opposition ont généralement soutenu cette orientation tout en questionnant le calendrier. La porte-parole conservatrice pour la fonction publique, Stephanie Kusie, a remarqué: “C’est un pas dans la bonne direction, mais les Canadiens méritent de savoir pourquoi il a fallu tant de temps pour remédier à cette inefficacité évidente.”

Le premier ministre Justin Trudeau a défendu cette approche mesurée lors de la période des questions hier, en déclarant: “Un gouvernement responsable signifie faire des ajustements réfléchis plutôt que d’adopter des tactiques de terre brûlée qui nuisent à la prestation de services aux Canadiens.”

La restructuration représente une composante des efforts plus larges de modernisation de la fonction publique qui comprennent des initiatives de transformation numérique et des politiques de flexibilité en milieu de travail. Les responsables gouvernementaux soulignent que les services essentiels resteront inchangés, l’accent étant mis carrément sur les fonctions administratives.

Alors que cette transformation se déroule, la question fondamentale demeure: Ottawa pourra-t-il trouver le juste équilibre entre la responsabilité fiscale et le maintien de la capacité de la fonction publique nécessaire pour relever les défis nationaux complexes dans un monde de plus en plus incertain?

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