L’ambiance électrique au Stade IGA de Montréal a connu un changement palpable hier alors que la foule s’est ralliée derrière Gabriel Diallo, désormais le seul espoir canadien restant dans l’Omnium Banque Nationale 2025. Alors que le crépuscule s’installait sur les courts et que la silhouette de la ville brillait au loin, le Montréalais de 23 ans portait non seulement ses propres aspirations, mais aussi les rêves collectifs d’une nation avide d’un champion local.
Le tournoi, qui a déjà connu son lot de surprises dramatiques, a pris un autre tournant inattendu lorsque l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina a démantelé la 12e tête de série Karen Khachanov dans une démonstration impressionnante de maîtrise du jeu sur surface dure. Davidovich Fokina, connu pour ses déplacements explosifs et ses coups créatifs, a vaincu le Russe mieux classé 6-4, 7-5 dans un match qui a mis en évidence la nature imprévisible du tournoi.
“Les conditions ici conviennent parfaitement à mon jeu,” a déclaré Davidovich Fokina aux journalistes après sa victoire. “J’ai toujours cru que je pouvais rivaliser avec les meilleurs n’importe quel jour, et aujourd’hui tout a fonctionné.”
Pendant ce temps, le contingent canadien s’est réduit à un seul représentant après la défaite déchirante de Félix Auger-Aliassime en trois sets contre l’Argentin Sebastian Baez. Le match, qui s’est prolongé au-delà de minuit, a vu Auger-Aliassime gaspiller une avance de 4-1 dans le set décisif, laissant une sensation palpable de déception parmi la foule partisane.
Diallo, classé 98e mondial et jouant grâce à une invitation, est devenu un héros improbable. Son parcours dans le tournoi a été tout simplement remarquable, battant déjà deux joueurs têtes de série. Son jeu agressif depuis la ligne de fond et sa stature imposante de 2m01 se sont avérés difficiles à gérer pour ses adversaires sur les courts de Montréal.
“Il y a quelque chose de spécial à jouer dans sa ville natale,” a remarqué Diallo après sa victoire au deuxième tour. “J’ai regardé ce tournoi depuis que je suis enfant, rêvant d’y participer un jour. Avoir maintenant la foule derrière moi est surréaliste.”
L’Omnium Banque Nationale a historiquement été un tournoi difficile pour les joueurs canadiens. Malgré la présence de talents de classe mondiale comme Milos Raonic, Denis Shapovalov et Bianca Andreescu (qui a mémorablement remporté le titre féminin en 2019), aucun Canadien n’a soulevé le trophée depuis 1958, lorsque Robert Bédard a accompli cet exploit.
Le directeur du tournoi, Eugène Lapierre, a souligné l’importance du parcours de Diallo : “Gabriel représente la prochaine vague du tennis canadien. Ce que nous observons est l’évolution continue de nos programmes de développement. Il y a dix ans, avoir un Canadien dans les derniers tours était une agréable surprise. Maintenant, c’est une attente.”
La pression sur Diallo est immense. Chaque point qu’il gagne suscite des applaudissements tonitruants; chaque erreur provoque des gémissements collectifs de la foule à capacité maximale. Pourtant, le jeune Canadien a fait preuve d’un sang-froid remarquable, embrassant la pression plutôt que de fléchir sous celle-ci.
“Le tennis au Canada s’est transformé de façon spectaculaire,” a noté l’entraîneur vétéran Louis Borfiga, qui a contribué au développement de nombreuses stars canadiennes actuelles. “Gabriel bénéficie du travail de fond posé par Raonic, Auger-Aliassime et d’autres. L’infrastructure existe maintenant pour que les joueurs canadiens atteignent les plus hauts niveaux.”
Alors que le tournoi progresse vers ses phases cruciales, le champion en titre Jannik Sinner reste l’homme à battre. Le numéro un mondial italien a semblé impérial dans ses premiers matchs, ne concédant que sept jeux en quatre sets. Son affrontement potentiel en quart de finale avec Davidovich Fokina s’annonce comme l’un des duels les plus attendus.
Pour les fans canadiens, cependant, tous les regards sont tournés vers Diallo. Son prochain match contre la 5e tête de série Andrey Rublev représente à la fois son plus grand défi et sa plus grande opportunité. Le jeu puissant du Russe et son expérience dans les grands matchs font de lui un adversaire redoutable, mais l’avantage du terrain de Diallo ne peut être sous-estimé.
“La beauté du tennis est que les classements signifient souvent peu une fois que vous êtes sur le court,” écrivais-je la semaine dernière. “Dans un format à élimination directe, avec une foule passionnée et un joueur porté par une vague de confiance, tout est vraiment possible.”
Alors que Montréal se prépare à plus de drame tennistique dans les jours à venir, la question demeure : Gabriel Diallo peut-il prolonger son parcours de conte de fées et graver son nom dans l’histoire du tennis canadien? Dans un sport de plus en plus dominé par l’entraînement spécialisé et les approches scientifiques, il y a toujours quelque chose de magique à voir un joueur local, le dernier Canadien en lice, lutter contre vents et marées avec des milliers de voix qui l’encouragent.