Canada : Remaniements du programme de sécurité de la vieillesse : Faut-il le réformer ?

Olivia Carter
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Programme de la Sécurité de la vieillesse au Canada : Faut-il le réformer complètement ?

Alors que l’inflation continue de comprimer les budgets des ménages partout au Canada, les aînés vivant avec des revenus fixes font face à des défis financiers de plus en plus difficiles. Le programme de la Sécurité de la vieillesse (SV), pierre angulaire du soutien à la retraite au Canada depuis 1952, fait l’objet d’un examen renouvelé avec des appels croissants pour une refonte complète afin de répondre aux réalités économiques modernes.

“Le système a été conçu pour une autre époque,” explique Dre Marion Reynolds, experte en politiques de retraite à l’Université de Toronto. “Quand la SV a été établie, les Canadiens avaient une espérance de vie plus courte et des pressions économiques différentes de celles que les retraités d’aujourd’hui affrontent.”

Des données récentes de Statistique Canada révèlent que près de 22 % des aînés canadiens vivent au seuil de la pauvreté ou près de celui-ci, les femmes âgées vivant seules étant particulièrement vulnérables. Cette statistique inquiétante a incité les groupes de défense à pousser pour des réformes structurelles au-delà des ajustements progressifs.

Le système actuel de la SV offre un paiement mensuel maximal de 698,15 $ pour les personnes de 65 ans et plus, avec un Supplément de revenu garanti (SRG) additionnel disponible pour les aînés à faible revenu. Cependant, les critiques soutiennent que ces montants n’ont pas suivi le véritable coût de la vie, particulièrement dans les grands centres urbains où les coûts de logement ont grimpé en flèche.

“Nous voyons de plus en plus d’aînés devant choisir entre leurs médicaments, une alimentation adéquate ou le chauffage de leur domicile,” affirme Eleanor Nguyen, directrice de la Coalition nationale pour la défense des aînés. “Les seuils de récupération créent également des situations où certains aînés sont effectivement pénalisés pour avoir des épargnes-retraite modestes.”

Le gouvernement fédéral a mis en œuvre une augmentation de 10 % de la SV pour les aînés de 75 ans et plus en 2022, mais de nombreux experts en politiques considèrent cela insuffisant. La ministre des Finances Chrystia Freeland a reconnu ces défis, déclarant lors d’une récente conférence de presse que “garantir la dignité des aînés canadiens demeure une priorité, bien que les contraintes fiscales doivent être équilibrées avec la durabilité du programme.”

Des modèles alternatifs de pays comme la Nouvelle-Zélande et le Danemark ont attiré l’attention pour leurs approches plus robustes en matière de sécurité financière des aînés. Ces systèmes comportent généralement des prestations de base plus élevées avec des taux de réduction plus graduels à mesure que les autres revenus augmentent.

“Toute réforme significative doit aborder la nature changeante du travail et de la retraite,” note l’économiste Paul Samuelson de l’Institut économique canadien. “Avec de nombreux Canadiens travaillant bien au-delà de l’âge traditionnel de la retraite — souvent par nécessité plutôt que par choix — nous avons besoin d’un système qui ne crée pas de désincitations à continuer de gagner un revenu.”

Le débat s’étend au-delà des montants des prestations pour toucher aux questions fondamentales concernant la structure du programme, les critères d’admissibilité et comment les prestations interagissent avec d’autres sources de revenus de retraite comme le Régime de pensions du Canada et les véhicules d’épargne privée.

Pendant ce temps, des aînés comme Margaret Collins, résidente de Winnipeg âgée de 72 ans, se sentent pris dans des discussions politiques qui semblent perpétuellement académiques. “J’ai travaillé pendant 45 ans, cotisé fidèlement au système, et maintenant je dois me priver de produits de base juste pour rester à flot,” a-t-elle déclaré aux journalistes. “Le temps des études et des consultations est révolu — nous avons besoin d’action.”

Alors que la population canadienne continue de vieillir, les aînés devant représenter près de 25 % de la population d’ici 2036, la durabilité et l’adéquation du programme de la SV deviendront des questions encore plus pressantes. La question qui se pose aux décideurs politiques n’est pas simplement s’il faut augmenter les prestations, mais comment réimaginer fondamentalement la sécurité de la retraite pour le 21e siècle.

Comment un système de soutien aux aînés véritablement modernisé pourrait-il équilibrer la responsabilité fiscale avec l’obligation morale d’assurer des conditions de vie dignes pour ceux qui ont bâti notre nation?


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