Dans une révélation stupéfiante qui a envoyé des ondes de choc dans les cercles de gouvernance sanitaire régionale, le président du Conseil de santé de Grey Bruce, Doug Cleverley, affirme que le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario lui a ordonné de remplacer les membres municipaux du conseil—une directive qui a maintenant ironiquement conduit à sa propre éviction potentielle du leadership.
La controverse a éclaté lors de la réunion de mardi du Conseil de santé de Grey-Bruce, où les membres ont voté pour tenir une séance spéciale le 23 avril afin de déterminer le sort de Cleverley en tant que président. Cette décision fait suite aux préoccupations exprimées par plusieurs municipalités concernant son style de leadership et de communication, culminant avec une demande formelle du comté de Grey pour sa démission.
“Je suivais les directives du médecin hygiéniste en chef de l’Ontario,” a déclaré Cleverley lors de cette réunion houleuse. “Il m’a dit pendant le processus d’entrevue de me débarrasser des membres municipaux parce qu’ils étaient problématiques.”
Le ministère de la Santé n’a pas encore répondu aux demandes d’éclaircissement sur ces allégations, qui ont intensifié une situation déjà litigieuse au sein de l’autorité sanitaire régionale.
Le préfet du comté de Grey, Brian Milne, qui a présenté la motion du comté demandant la démission de Cleverley, a souligné que l’approche du président a créé d’importants problèmes de gouvernance. “Le président du conseil a pris des décisions unilatérales sans consultation appropriée avec l’ensemble du conseil,” a noté Milne. “Cela a miné la confiance et la prise de décision collaborative essentielle à une gouvernance efficace de la santé publique.”
Le conflit semble avoir ses racines dans les changements organisationnels mis en œuvre suite aux modifications de la Loi sur la protection et la promotion de la santé, qui imposait une restructuration des conseils de santé à travers l’Ontario. À Grey-Bruce, ce processus a été particulièrement turbulent, avec plusieurs représentants municipaux exprimant leur frustration quant à leur rôle diminué dans les décisions de gouvernance sanitaire.
Plusieurs membres du conseil ont exprimé leur inquiétude que le style de leadership de Cleverley a créé une atmosphère où la discussion ouverte est découragée. Le maire adjoint d’Owen Sound, Scott Greig, a décrit la situation comme “dysfonctionnelle”, soulignant que “une gouvernance efficace nécessite transparence et dialogue respectueux, deux éléments qui ont fait défaut.”
La controverse s’étend au-delà des conflits de personnalité jusqu’aux questions fondamentales de gouvernance sanitaire locale. La restructuration provinciale a modifié la dynamique du pouvoir, réduisant l’influence municipale dans les décisions de santé qui impactent directement les communautés locales. Cette transformation a soulevé des questions sur la responsabilité démocratique dans la prise de décision en matière de santé publique à travers l’Ontario.
Les implications financières sont également importantes dans ce différend. Les municipalités de Grey-Bruce contribuent significativement au financement des services de santé publique mais affirment qu’elles ont maintenant un apport limité sur la façon dont ces ressources sont allouées. Le préfet du comté de Bruce, Chris Peabody, a souligné cette préoccupation, déclarant: “Nous fournissons des sommes considérables des contribuables pour soutenir la santé publique, pourtant notre voix dans la gouvernance a été systématiquement minimisée.”
À l’approche de la réunion spéciale du 23 avril, le résultat pourrait avoir des implications considérables pour la gouvernance de la santé publique dans toute la région. Le conseil doit déterminer si l’approche de leadership de Cleverley s’aligne avec le modèle collaboratif nécessaire pour une administration efficace de la santé publique.
Cette controverse soulève une question critique pour les communautés à travers l’Ontario: dans notre système de santé publique en évolution, comment équilibrer la surveillance provinciale avec une contribution locale significative pour garantir que les services de santé restent adaptés aux besoins de la communauté?