Les risques sanitaires liés à la canicule menacent les travailleurs canadiens

Olivia Carter
4 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Alors que le Canada a enregistré son mois de juillet le plus chaud jamais répertorié cet été, des milliers de travailleurs en plein air ont fait face à des conditions dangereuses que les experts considèrent désormais comme une urgence de santé publique croissante. L’Organisation mondiale de la Santé a tiré la sonnette d’alarme concernant l’exposition professionnelle à la chaleur, qui affecte silencieusement les travailleurs sur les chantiers de construction, les fermes et les installations manufacturières du Canada.

“Ce que nous observons ne sont pas seulement des conditions de travail inconfortables, c’est une véritable crise sanitaire,” affirme Dr. Margaret Chen, spécialiste en santé au travail à l’Université de Toronto. “Les maladies liées à la chaleur peuvent évoluer de symptômes légers à des conditions potentiellement mortelles en quelques heures, pourtant de nombreux lieux de travail canadiens manquent encore de protocoles de protection adéquats.”

Des données récentes du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail révèlent une augmentation de 43% des incidents professionnels liés à la chaleur au cours des cinq dernières années. Dans des provinces comme la Colombie-Britannique et l’Ontario, les visites aux urgences pour des maladies liées à la chaleur augmentent considérablement pendant les mois d’été, les travailleurs en plein air représentant près de 60% de ces cas.

Les conséquences vont au-delà des préoccupations sanitaires immédiates. Une étude publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne a constaté que la productivité diminue d’environ 7% pour chaque degré Celsius au-dessus des températures de travail optimales. Pour l’économie canadienne, cela se traduit par des milliards de dollars de productivité perdus chaque été.

“Le problème est particulièrement aigu pour les populations vulnérables,” explique Raj Sharma, conseiller politique auprès de la Coalition pour la santé et la sécurité des travailleurs. “Les nouveaux immigrants, les travailleurs étrangers temporaires et ceux occupant des emplois précaires sont souvent confrontés aux conditions de chaleur les plus dangereuses avec le moins de protection. Beaucoup craignent que signaler des conditions dangereuses ne mette en péril leur emploi.”

Bien que certaines provinces aient introduit des réglementations sur le stress thermique, leur mise en œuvre reste inégale. Le système “d’alerte chaleur” de la Colombie-Britannique, établi après le dôme de chaleur mortel de 2021, représente un progrès, mais des cadres aussi complets font défaut dans une grande partie du Canada.

Le rapport de l’OMS souligne que le changement climatique ne fera qu’intensifier ces défis. Sans interventions politiques significatives et adaptations des lieux de travail, les maladies professionnelles liées à la chaleur pourraient augmenter jusqu’à 70% d’ici 2050.

“Nous devons reconnaître qu’il ne s’agit pas seulement de confort, mais de prévention des décès,” affirme Dr. Chen. “Des périodes de repos obligatoires, des protocoles d’hydratation, des horaires de travail adaptés pendant les chaleurs extrêmes et des stations de refroidissement appropriées devraient être la norme dans tous les lieux de travail canadiens.”

Alors que les températures mondiales continuent d’augmenter, la question qui se pose aux décideurs politiques, aux employeurs et aux travailleurs canadiens devient de plus en plus urgente : allons-nous traiter l’exposition professionnelle à la chaleur comme la grave menace pour la santé publique qu’elle représente, ou continuer à en payer le prix en termes de santé humaine et de productivité économique?

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *