Proposition de réforme de la légitime défense au Canada par Poilievre

Olivia Carter
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Dans un virage politique audacieux qui a déclenché un vif débat partout au Canada, le chef conservateur Pierre Poilievre réclame une refonte complète des lois sur la légitime défense du pays, soutenant que les Canadiens méritent une meilleure protection juridique lorsqu’ils défendent leur personne et leurs biens contre des intrus.

Lors d’un point de presse à Ottawa hier, Poilievre a exposé sa vision pour modifier le Code criminel afin de créer ce qu’il décrit comme une “présomption de légitime défense raisonnable” pour les propriétaires confrontés à des intrus ou à des cambrioleurs.

“Les Canadiens ne devraient pas faire l’objet de poursuites criminelles pour s’être raisonnablement défendus, ainsi que leurs proches et leurs biens,” a déclaré Poilievre, présentant la question comme une affaire de droits fondamentaux. “Le système actuel expose les citoyens respectueux des lois au risque de devenir des accusés alors qu’ils devraient être traités comme des victimes.”

La proposition conservatrice survient dans un contexte d’inquiétude croissante du public face à l’augmentation des taux de criminalité, tant dans les centres urbains que dans les communautés rurales. Selon les données de Statistique Canada publiées le mois dernier, les crimes violents ont augmenté de 8,7 % à l’échelle nationale au cours des deux dernières années, les crimes contre les biens affichant des tendances tout aussi préoccupantes.

En vertu de la loi canadienne actuelle, la légitime défense est permise mais exige que les tribunaux tiennent compte de nombreux facteurs, notamment si l’action était raisonnable dans les circonstances, si d’autres options étaient disponibles et la proportionnalité de la force utilisée. Les critiques soutiennent que cela crée de l’incertitude pour les victimes qui doivent prendre des décisions en une fraction de seconde lors d’événements traumatisants.

Les experts juridiques offrent des perspectives divergentes sur la proposition de Poilievre. La professeure Martha Reynolds de la Faculté de droit de l’Université de Toronto met en garde contre d’éventuelles conséquences imprévues : “Créer une présomption de légitime défense raisonnable pourrait potentiellement mener à une escalade de la violence dans des situations conflictuelles. La loi doit équilibrer la protection des propriétaires et la prévention du vigilantisme.”

Cependant, l’avocat de la défense James Morrison voit du mérite dans cette réforme. “J’ai représenté des clients qui se sont défendus raisonnablement et qui ont quand même fait face à des années de batailles juridiques et de ruine financière. Le système peut parfois punir les victimes deux fois,” a-t-il confié à CO24 Nouvelles.

Le gouvernement libéral a réagi froidement à la proposition de Poilievre. Le ministre de la Justice Arif Virani a déclaré que bien que le gouvernement “comprenne les préoccupations des Canadiens en matière de sécurité,” toute modification aux lois sur la légitime défense nécessiterait un examen minutieux pour “éviter d’encourager des confrontations dangereuses.”

Le débat touche à des questions fondamentales concernant la sécurité publique, les droits individuels et le rôle approprié du système de justice pénale. Les propriétaires ruraux, qui font souvent face à des délais d’intervention d’urgence plus longs, ont été particulièrement vocaux dans leur soutien à la réforme. L’Association des municipalités rurales a appuyé la position de Poilievre, citant des cas où des agriculteurs et des propriétaires éloignés ont attendu des heures pour l’assistance policière lors d’introductions par effraction.

Les sondages d’opinion publique suggèrent que les Canadiens sont de plus en plus préoccupés par la criminalité et la sécurité. Un récent sondage Angus Reid a révélé que 64 % des répondants croient que les lois actuelles sur la légitime défense sont “trop restrictives,” tandis que 71 % soutiennent des protections juridiques plus fortes pour ceux qui défendent leur domicile.

Alors que ce débat se déroule, des questions émergent sur la façon dont la société canadienne devrait équilibrer des valeurs concurrentes : le droit à la sécurité dans son foyer versus le potentiel d’une violence accrue; l’autoprotection individuelle versus la dépendance aux forces de l’ordre; et des directives juridiques claires versus la discrétion judiciaire au cas par cas.

Avec les élections provinciales qui approchent dans plusieurs provinces et les tensions politiques fédérales à leur comble, cette question restera probablement au premier plan du discours public. Alors que les Canadiens sont aux prises avec des préoccupations concernant la sécurité publique et les droits individuels, quel niveau de force la société devrait-elle juger acceptable lorsque les citoyens se sentent menacés dans leur propre foyer?

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