Arrestation de la leader de QAnon, Romana Didulo, en Saskatchewan

Olivia Carter
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La “Reine du Canada” autoproclamée Romana Didulo, dont le mouvement inspiré par QAnon a laissé une traînée de perturbations à travers le pays, a été arrêtée mercredi lors d’une opération policière spectaculaire à Richmound, en Saskatchewan. Cela marque un tournant important pour une figure dont l’influence de plus en plus volatile inquiète les experts en sécurité depuis des années.

Des agents de la GRC ont encerclé le convoi de véhicules récréatifs de Didulo – que ses partisans appellent la “flotte royale” – après avoir reçu des signalements de comportements menaçants envers les résidents locaux. Selon des témoins, Didulo et plusieurs de ses lieutenants clés ont été placés en détention après une confrontation tendue de deux heures qui a attiré des dizaines de spectateurs dans cette petite ville des prairies.

“Les individus ont été détenus suite à de multiples plaintes concernant du harcèlement, des menaces proférées et des interférences avec les infrastructures critiques,” a déclaré la surintendante de la GRC Claire Reeves lors d’une conférence de presse organisée à la hâte. “Cette opération a été menée avec la sécurité publique comme préoccupation principale.”

L’ascension de Didulo représente l’un des exemples les plus troublants au Canada de mouvements extrémistes gagnant du terrain à l’ère numérique. Depuis 2021, cette théoricienne du complot canado-philippine a rassemblé des milliers de partisans en prétendant être la légitime monarque du Canada, nommée par des êtres extraterrestres et un tribunal militaire secret qui aurait supposément exécuté la reine Élisabeth II.

Ce qui rend Didulo particulièrement préoccupante pour les autorités est son habitude d’inciter à des actions concrètes. Ses partisans ont distribué de fausses ordonnances de “cesser et s’abstenir” aux établissements de santé pendant les campagnes de vaccination contre la COVID-19, tenté des “arrestations citoyennes” d’agents de police et déconnecté des services publics qu’ils prétendaient être des dispositifs de surveillance gouvernementaux.

Marcus Delaney, un ancien partisan qui a passé six mois dans le cercle rapproché de Didulo avant d’être désillusionné, a confié à CO24 Nouvelles que son influence sur les personnes vulnérables a été dévastatrice.

“Elle s’attaque aux personnes qui traversent des moments difficiles – des gens qui ont perdu leur emploi, leur maison ou leurs liens familiaux,” a expliqué Delaney. “Elle leur offre une réalité alternative complète où ils mènent une bataille vertueuse contre des ennemis imaginaires.”

Les experts en sécurité du Centre canadien de recherche sur l’extrémisme ont documenté comment le mouvement de Didulo a évolué, passant de théories du complot en ligne à des tactiques de plus en plus conflictuelles. “Ce que nous observons est un cas classique de radicalisation numérique qui se transforme en menaces physiques,” a déclaré Dr Amira Hassan, directrice de surveillance et d’évaluation du Centre. “Ses partisans croient sincèrement qu’ils opèrent sous des décrets royaux qui supplantent la loi canadienne.”

L’arrestation intervient après une pression croissante sur les autorités pour qu’elles s’attaquent aux activités du mouvement. Le mois dernier, une enquête de CO24 Politique a révélé comment le convoi de Didulo a laissé des factures impayées dépassant 75 000 $ dans des terrains de camping et des hôtels à travers plusieurs provinces, les propriétaires signalant des intimidations lorsqu’ils demandaient un paiement.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a reconnu la situation lors d’une conférence de presse sur les infrastructures provinciales, notant que “les mouvements marginaux qui menacent la sécurité communautaire seront traités avec toute la force de la loi.”

Pour les résidents des communautés où le groupe de Didulo a campé, l’arrestation apporte un soulagement. “Ils disaient aux gens qu’ils n’avaient plus à payer les factures de services publics ou les impôts,” a déclaré Janet Peterson, conseillère municipale de Richmound. “Certains résidents vulnérables les ont crus et font maintenant face à de graves conséquences financières.”

Des documents financiers obtenus par CO24 Nouvelles indiquent que l’opération de Didulo a recueilli d’importantes donations de la part de ses partisans, beaucoup envoyant leurs dernières économies en échange de promesses d’effacement de dettes et de protection contre une prétendue persécution gouvernementale.

Les experts juridiques suggèrent que Didulo pourrait faire face à de multiples accusations, notamment de conseil d’infractions criminelles, de proférer des menaces, et possiblement d’accusations liées à la fraude en lien avec ses activités de collecte de fonds.

Alors que les autorités canadiennes sont aux prises avec cette affaire sans précédent, de sérieuses questions émergent sur l’intersection entre la liberté d’expression, la santé mentale et la sécurité publique à une époque de désinformation utilisée comme arme.

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