Dans une initiative audacieuse qui va remodeler le paysage éducatif du Manitoba, le gouvernement provincial a dévoilé un accord complet sur les métiers de la construction scolaire qui promet de livrer 14 nouvelles écoles à travers la province. Cet accord historique, annoncé jeudi par le premier ministre Wab Kinew aux côtés du ministre du Travail et de l’Immigration Jamie Moses, représente une étape importante vers la satisfaction des besoins croissants en infrastructure éducative de la province tout en renforçant sa main-d’œuvre qualifiée.
Le nouvel Accord sur les retombées communautaires (ARC) établit un cadre qui privilégie l’embauche locale, les possibilités d’apprentissage et l’accès équitable aux emplois dans la construction. En vertu de cet accord, les entrepreneurs travaillant sur les projets de construction d’écoles du Manitoba devront atteindre des objectifs spécifiques pour l’emploi de travailleurs autochtones, de femmes et de nouveaux arrivants au Canada—des groupes traditionnellement sous-représentés dans les métiers de la construction.
“Cet accord ne concerne pas seulement la construction d’écoles; il s’agit de bâtir des avenirs,” a déclaré le premier ministre Kinew lors de l’annonce à l’école secondaire St. John’s de Winnipeg. “Lorsque nous investissons dans des projets de construction, nous avons l’occasion de nous assurer que ces dollars profitent à la communauté de multiples façons—en fournissant des espaces éducatifs de qualité tout en créant des parcours professionnels significatifs pour les Manitobains.”
L’accord marque une rupture significative avec les approches précédentes des projets d’infrastructure publique. Plutôt que de se concentrer uniquement sur l’efficacité des coûts, l’ARC met l’accent sur les impacts communautaires plus larges, y compris le développement de la main-d’œuvre et l’inclusion économique. Selon Canada News, l’accord aidera à répondre au besoin pressant du Manitoba en matière de gens de métier qualifiés, l’industrie de la construction étant confrontée à d’importantes pénuries de main-d’œuvre dans les années à venir.
Le ministre du Travail Moses a souligné le potentiel de l’accord à transformer des vies: “Pour de nombreux jeunes, en particulier ceux issus de groupes sous-représentés, l’accès aux possibilités d’apprentissage peut changer une vie. Cet accord crée des voies structurées vers des carrières bien rémunérées tout en construisant les écoles dont nos communautés en croissance ont désespérément besoin.”
Les 14 écoles prévues seront réparties dans toute la province, avec une attention particulière aux zones à forte croissance qui connaissent des pénuries de salles de classe. Les Métiers de la construction du Manitoba, représentant 13 syndicats affiliés et environ 6 000 travailleurs qualifiés, ont joué un rôle clé dans l’élaboration du cadre de l’accord.
“Il s’agit de créer des opportunités de carrière durables, pas seulement des emplois temporaires,” a déclaré Tanya Palson, PDG des Métiers de la construction du Manitoba. “Lorsque nous formons des travailleurs locaux sur ces projets, nous développons une capacité qui reste dans nos communautés bien après que les écoles soient terminées.”
L’accord a recueilli le soutien des analystes de CO24 Business qui notent ses effets multiplicateurs économiques potentiels. Lorsque les dollars de construction vont aux travailleurs et fournisseurs locaux, ils ont tendance à recirculer dans l’économie manitobaine, générant une activité économique supplémentaire au-delà des dépenses directes du projet.
Les critiques, principalement des partis d’opposition, ont remis en question si l’accord pourrait augmenter les coûts ou retarder les délais d’achèvement. Cependant, les responsables gouvernementaux maintiennent que des accords similaires dans d’autres juridictions ont démontré que des ARC bien structurés peuvent livrer des projets à temps et dans les limites du budget tout en atteignant d’importants objectifs sociaux.
Le président de la Société des enseignants du Manitoba, Nathan Martindale, a exprimé son soutien à l’initiative: “Nos membres ont longtemps plaidé pour de nouvelles écoles et des opportunités éducatives pour les élèves. Cet accord répond aux deux en créant des espaces d’apprentissage tout en offrant potentiellement aux élèves des voies d’accès aux métiers qui construiront ces espaces.”
Des experts de l’industrie interrogés par CO24 News suggèrent que l’accord pourrait servir de modèle pour de futurs projets d’infrastructure publique à travers le Canada. Alors que les gouvernements à tous les niveaux font face au double défi du vieillissement des infrastructures et du développement de la main-d’œuvre, des accords qui tirent parti des dépenses publiques pour atteindre de multiples objectifs politiques pourraient devenir de plus en plus courants.
La construction des premières écoles dans le cadre de cet accord devrait commencer plus tard cette année, avec des dates d’achèvement échelonnées sur les cinq prochaines années. La province estime que les projets créeront des milliers d’emplois directs dans la construction et des centaines de postes d’apprentissage.
Alors que le Manitoba se lance dans cet ambitieux programme de construction d’écoles, une question cruciale se pose: ce modèle de développement d’infrastructure peut-il équilibrer avec succès la responsabilité fiscale avec des objectifs sociaux et économiques plus larges, créant potentiellement une nouvelle norme pour la réalisation de projets publics à travers le Canada?