Fermetures d’écoles rurales en Ontario en 2024 suscitent des inquiétudes sur la faible fréquentation

Olivia Carter
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Dans la campagne vallonnée du sud-ouest de l’Ontario, une tendance préoccupante émerge, susceptible de modifier définitivement le paysage éducatif des communautés rurales. Cinq écoles publiques de la région du Conseil scolaire du district de Thames Valley (TVDSB) fonctionnent maintenant à moins de 60 pour cent de leur capacité, les plaçant à risque significatif de fermeture alors que le nombre d’inscriptions continue de décliner régulièrement.

Les écoles concernées—A.J. Baker Public School à Kintore, Caradoc Public School à Mount Brydges, Ekcoe Central Public School à Glencoe, Valleyview Public School à Middlesex Centre, et North Middlesex District High School à Parkhill—représentent des centres éducatifs et communautaires essentiels dans des régions où les alternatives sont souvent éloignées et le transport difficile.

“Quand une école rurale ferme, nous perdons bien plus que des salles de classe,” explique Jennifer Martyn, une parent militante de la Coalition pour la sauvegarde des écoles rurales. “Ces écoles sont le cœur battant de nos communautés—c’est là que les familles se connectent, que les traditions locales se transmettent, et où nos enfants développent leur sentiment d’appartenance.”

Le TVDSB a lancé ce qu’il appelle une “révision de l’accueil des élèves,” un processus exigé par le ministère de l’Éducation de l’Ontario lors de l’examen de fermetures d’écoles. Cette révision examine les projections d’inscriptions, l’état des installations et les options alternatives, mais de nombreux résidents ruraux estiment que ces critères ne saisissent pas la véritable valeur que ces institutions apportent à leurs communautés.

Selon les documents du conseil, les cinq écoles affichent des taux d’utilisation allant de 45 à 58 pour cent, bien en-dessous de la référence provinciale de 65 pour cent. North Middlesex District High School fait face à des défis particuliers avec seulement 269 élèves dans un bâtiment conçu pour 591, représentant un taux d’utilisation de 45 pour cent qui a diminué de 20 points de pourcentage au cours de la dernière décennie.

Les fermetures potentielles reflètent des changements démographiques plus larges dans l’Ontario rural. Les données de Statistique Canada montrent que les populations rurales vieillissent plus rapidement que les centres urbains, avec de nombreuses jeunes familles migrant vers de plus grandes communautés pour des opportunités d’emploi. Cette réalité démographique crée un cycle difficile—moins d’enfants mènent à des fermetures d’écoles, qui à leur tour rendent les communautés moins attrayantes pour les jeunes familles.

“Les critères utilisés pour déterminer la viabilité des écoles sont fondamentalement urbano-centriques,” note Dr. Michael Corbett, chercheur en éducation rurale à l’Université Acadia. “Ils privilégient l’efficacité plutôt que la cohésion communautaire et ne tiennent pas compte de l’infrastructure sociale unique que fournissent les écoles rurales.”

Le TVDSB maintient que la consolidation permettrait des programmes plus robustes et davantage d’opportunités éducatives pour les élèves. Le porte-parole du conseil, Richard Hoffman, explique: “Nous sommes confrontés à des décisions difficiles face à la baisse des inscriptions. Notre priorité reste d’assurer que tous les élèves aient accès aux expériences et opportunités éducatives les plus larges possibles.”

Cependant, les défenseurs de l’éducation rurale soulignent des recherches suggérant que les petites écoles offrent souvent des résultats éducatifs supérieurs pour les élèves, notamment des taux de diplomation plus élevés, des liens communautaires plus forts et une attention plus individualisée. Des études de la Fondation canadienne pour la revitalisation rurale indiquent que les fermetures d’écoles rurales peuvent accélérer le déclin communautaire, avec des effets en cascade sur les entreprises locales, les valeurs immobilières et le maintien de la population.

Les fermetures potentielles ont mobilisé la résistance communautaire. À Glencoe, où l’école Ekcoe Central sert d’ancrage communautaire, la propriétaire d’entreprise locale Teresa Armstrong a organisé des réunions de planification hebdomadaires. “Si nous perdons notre école, nous perdons notre avenir,” affirme Armstrong. “Les jeunes familles ne s’installeront simplement pas dans des communautés sans écoles, et celles déjà présentes vont probablement déménager.”

Le moratoire du gouvernement de l’Ontario sur les fermetures d’écoles rurales a expiré en 2018, et les modèles de financement provinciaux continuent de poser des défis aux conseils ruraux confrontés à la baisse des inscriptions. Les critiques soutiennent que les formules de financement par élève désavantagent intrinsèquement les zones à faible population et ne tiennent pas compte de l’impact communautaire plus large des établissements d’enseignement.

Alors que le processus de révision de l’accueil se déroule au cours des prochains mois, les communautés touchées font face à l’incertitude quant à leur avenir éducatif. Des consultations publiques sont prévues pour début 2024, avec des décisions finales attendues d’ici juin. Pour de nombreuses familles rurales, les enjeux ne pourraient être plus importants.

Reste à voir si les communautés rurales de l’Ontario peuvent forger des solutions innovantes pour préserver leurs établissements d’enseignement, ou si ces fermetures représentent une conséquence inévitable de l’évolution démographique. En observant ce processus, la question la plus profonde est peut-être: dans notre quête d’efficacité éducative, quelle valeur accordons-nous au maintien des liens vitaux entre les écoles, les communautés et les modes de vie ruraux?

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