Une étude de Brock explore les lacunes du financement de l’éducation autochtone en Ontario

Olivia Carter
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Dans une enquête novatrice qui expose les inégalités systémiques dans les systèmes éducatifs provinciaux, des chercheurs de l’Université Brock ont découvert d’importantes disparités dans le financement de l’éducation autochtone en Ontario. Cette étude exhaustive, menée par une équipe de chercheurs autochtones et non autochtones, révèle un réseau complexe de mécanismes de financement qui, en fin de compte, désavantage les élèves des Premières Nations, Métis et Inuits dans toute la province.

“Nos découvertes sont profondément troublantes mais ne surprennent pas de nombreuses communautés autochtones qui soulèvent ces préoccupations depuis des décennies,” explique Dre Michelle Bomberry, chercheuse principale et défenseure de l’éducation autochtone. “Les formules de financement actuellement en place créent d’importants obstacles à l’équité éducative pour les apprenants autochtones, de la maternelle jusqu’aux niveaux postsecondaires.”

L’équipe de recherche a analysé les données de financement provincial sur la dernière décennie, comparant les modèles d’allocation entre les initiatives d’éducation autochtone et les programmes éducatifs généraux. Leurs conclusions montrent que, bien que le gouvernement provincial se soit publiquement engagé dans des efforts de réconciliation, la réalité financière raconte une histoire différente.

Les élèves autochtones en Ontario reçoivent environ 30 % moins de financement par habitant que leurs homologues non autochtones lorsque toutes les sources de soutien éducatif sont calculées. Cet écart s’élargit considérablement dans les communautés nordiques éloignées, où la différence de financement peut dépasser 60 % malgré des coûts d’exploitation nettement plus élevés.

Les responsables provinciaux ont défendu les modèles de financement actuels, citant divers programmes supplémentaires destinés à répondre aux besoins éducatifs autochtones. Cependant, les chercheurs de Brock ont découvert que ces fonds supplémentaires sont souvent liés à des processus de demande rigides avec des charges administratives élevées, les rendant inaccessibles à de nombreuses communautés déjà en difficulté avec des ressources limitées.

“Nous observons un labyrinthe bureaucratique qui empêche efficacement l’accès à des financements supposément disponibles,” note Dr James Tallman, expert en politique éducative et co-auteur de l’étude. “Les communautés ont besoin de rédacteurs et d’administrateurs de subventions dédiés juste pour naviguer dans le système, ce que beaucoup ne peuvent simplement pas se permettre.”

Le rapport identifie plusieurs domaines critiques où les inégalités de financement sont particulièrement prononcées, notamment les programmes de revitalisation linguistique, les initiatives d’éducation culturelle et les soutiens d’apprentissage communautaires. Ces programmes sont souvent classés comme “enrichissement” plutôt que comme composantes éducatives fondamentales, ce qui entraîne un financement instable d’année en année qui empêche la planification et le développement à long terme.

Plus préoccupant encore est la conclusion de l’étude selon laquelle les écoles à forte population d’élèves autochtones font face à des défis disproportionnés pour obtenir des financements d’immobilisations pour des améliorations d’infrastructure. Beaucoup fonctionnent dans des installations vieillissantes avec des technologies, des bibliothèques et des espaces d’apprentissage spécialisés inadéquats par rapport aux écoles des communautés principalement non autochtones.

L’équipe de recherche a travaillé en étroite collaboration avec des leaders éducatifs autochtones à travers l’Ontario pour documenter les impacts réels de ces disparités de financement. Leur témoignage révèle comment les contraintes financières affectent directement les résultats éducatifs, la programmation culturelle et le bien-être des élèves.

“Nous avons été forcés de choisir entre l’embauche de personnel de soutien supplémentaire ou le maintien de notre programme linguistique,” explique Sarah Manitowabi, directrice de l’éducation pour un conseil scolaire autochtone qui a participé à l’étude. “Ce sont des choix impossibles auxquels les écoles non autochtones ne sont simplement pas confrontées au même degré.”

L’étude de Brock arrive à un moment critique alors que l’Ontario révise sa formule de financement de l’éducation. Les chercheurs ont présenté leurs conclusions aux responsables provinciaux ainsi qu’un ensemble complet de recommandations pour restructurer le financement de l’éducation autochtone afin de remédier aux inégalités historiques tout en respectant l’autodétermination autochtone en matière d’éducation.

Alors que les discussions sur la réconciliation se poursuivent partout au Canada, cette recherche soulève des questions profondes sur l’engagement versus l’action. Si l’éducation représente véritablement une voie vers la guérison et l’opportunité, pourquoi continuons-nous à maintenir des systèmes de financement qui perpétuent les inégalités mêmes que nous prétendons combattre?

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