Le différend sur les boissons alcoolisées entre Ford et la LCBO menace Crown Royal, Smirnoff

Olivia Carter
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Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a intensifié les tensions avec les grands fabricants d’alcool, menaçant de retirer des marques populaires comme Crown Royal et Smirnoff des tablettes de la LCBO si les producteurs n’augmentent pas leurs engagements de production dans la province. Cette confrontation marque un tournant important dans la tentative de l’Ontario de remodeler son paysage de vente d’alcool.

“Nous avons clairement fait savoir aux entreprises d’alcool qui possèdent des installations d’embouteillage ici qu’elles doivent augmenter leur production ou elles seront retirées des tablettes,” a déclaré Ford lors d’une conférence de presse à Queen’s Park jeudi. “Nous allons soutenir les entreprises qui soutiennent les Ontariens.”

Cet ultimatum s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large du gouvernement Ford visant à étendre la vente d’alcool aux dépanneurs et aux épiceries d’ici l’année prochaine. Cette démarche a créé des frictions avec les producteurs d’alcool établis qui ont exprimé des préoccupations concernant l’impact potentiel sur leurs modèles d’affaires et leurs réseaux de distribution.

Des initiés de l’industrie rapportent que les grands fabricants, notamment Diageo (producteur de Crown Royal et Smirnoff) et d’autres sociétés internationales de spiritueux, sont poussés à s’engager à augmenter leurs volumes de production en Ontario, sous peine de perdre leur positionnement privilégié chez le détaillant d’alcool dominant de la province. La LCBO, avec son réseau de plus de 660 magasins, représente un marché crucial pour ces marques.

Le ministre des Finances, Peter Bethlenfalvy, a renforcé la position du gouvernement, soulignant que la province s’attend à un soutien réciproque des entreprises opérant en Ontario. “Si vous voulez faire des affaires en Ontario, vous devez soutenir les travailleurs ontariens et la production ontarienne,” a déclaré Bethlenfalvy lors d’un point de presse distinct.

L’industrie canadienne des boissons alcoolisées contribue environ 13 milliards de dollars au PIB du Canada et soutient plus de 95 000 emplois à travers le pays, selon l’association industrielle Spiritueux Canada. L’Ontario représente environ 40% de ce marché, ce qui en fait un champ de bataille crucial pour les producteurs.

Crown Royal, produit dans l’installation de Diageo à Gimli, au Manitoba, est le whisky le plus vendu au Canada et un produit d’exportation important. Le retrait potentiel de la marque des tablettes de la LCBO représenterait une perturbation majeure tant pour l’entreprise que pour les consommateurs qui le considèrent depuis longtemps comme un produit de base.

Les syndicats représentant les travailleurs des installations d’embouteillage de l’Ontario ont exprimé un soutien prudent pour les mesures qui pourraient augmenter la production locale, mais restent préoccupés par les pertes d’emplois potentielles si les fabricants décident de réduire leur présence en Ontario plutôt que de l’étendre.

“Nous soutenons les initiatives qui créent plus d’emplois manufacturiers bien rémunérés en Ontario, mais menacer les producteurs établis pourrait se retourner contre nous si les entreprises décident de déplacer leurs opérations ailleurs,” a déclaré Warren Thomas, président de SEFPO, qui représente les travailleurs de la LCBO.

Les analystes de l’industrie notent que les grands producteurs font face à d’importants défis logistiques et financiers pour augmenter rapidement leurs installations de production, surtout avec l’incertitude entourant les plans plus larges de réforme de la vente au détail d’alcool du gouvernement.

“Ces entreprises multinationales gèrent des chaînes d’approvisionnement mondiales complexes qui ne peuvent pas simplement être reconfigurées du jour au lendemain,” a expliqué Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire d’analyses agroalimentaires de l’Université Dalhousie. “La menace de retirer des marques populaires pourrait finalement nuire aux consommateurs ontariens si les produits deviennent plus difficiles à trouver ou plus coûteux.”

Alors que cette négociation à enjeux élevés se déroule, les consommateurs ontariens se demandent: est-ce que la poussée de la province pour une production locale accrue renforcera finalement l’économie ontarienne, ou perturbera-t-elle l’accès à des marques appréciées et potentiellement augmentera-t-elle les prix dans un environnement économique déjà tendu?

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