L’effondrement de First Brands perturbe le marché du crédit commercial au Canada

Sarah Patel
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L’effondrement de First Brands, l’un des plus grands fabricants de fluides et produits chimiques automobiles en Amérique du Nord, a envoyé des ondes de choc à travers le marché canadien de l’assurance-crédit commercial, mettant en lumière l’interconnexion délicate entre les chaînes d’approvisionnement et la stabilité financière dans le secteur automobile.

Lorsque First Brands Group a déposé une demande de protection contre la faillite en vertu du Chapitre 11 le mois dernier, avec des dettes dépassant 1,3 milliard de dollars, les fournisseurs canadiens n’ont pas été totalement pris au dépourvu. Les assureurs-crédit avaient déjà commencé à réduire ou éliminer leur couverture des mois auparavant—un système d’alerte précoce que les initiés de l’industrie reconnaissent comme le canari dans la mine de charbon.

“Les assureurs sont toujours les premiers à savoir,” a expliqué Matthew Wells, responsable national de la pratique chez Marsh Specialty Canada. “Les souscripteurs retirent leur couverture lorsqu’ils détectent une instabilité financière, souvent avant que cela ne devienne de notoriété publique. Pour les fournisseurs canadiens qui comptaient sur First Brands comme client important, cela a créé des défis immédiats dans la gestion du crédit.”

Le déclin de First Brands illustre l’effet en cascade des perturbations de la chaîne d’approvisionnement qui ont commencé pendant la pandémie. L’entreprise, qui possède des marques reconnues comme les filtres FRAM et l’antigel Prestone, a lutté avec la gestion des stocks et l’érosion des marges alors que les habitudes de dépenses des consommateurs ont considérablement évolué au cours des trois dernières années.

Pour les fabricants canadiens de pièces et les fournisseurs de produits chimiques, cette faillite représente plus que de simples factures impayées. Beaucoup font face à des décisions difficiles concernant la poursuite de la fourniture de composants critiques aux opérations de First Brands pendant la restructuration, avec des garanties de paiement limitées ou inexistantes.

“Ce que nous observons est un test de résistance du marché canadien de l’assurance-crédit,” a déclaré Elizabeth Stephens, analyste principale des risques chez CO24 Business. “Quand un acteur majeur vacille, cela expose les vulnérabilités de tout l’écosystème.”

Le secteur automobile, pierre angulaire de l’industrie manufacturière canadienne, semble particulièrement vulnérable. Les données d’Exportation et développement Canada révèlent que les fournisseurs des constructeurs automobiles ont vu les primes d’assurance-crédit augmenter de 15 à 20 % au cours de la dernière année, reflétant une perception accrue du risque parmi les souscripteurs.

L’assurance-crédit commercial, qui protège les fournisseurs contre le non-paiement des clients, est devenue de plus en plus essentielle dans l’environnement économique actuel du Canada. La situation de First Brands démontre la rapidité avec laquelle les fortunes peuvent changer dans des industries mondiales interconnectées.

“De nombreux fournisseurs canadiens revoient maintenant leurs stratégies de gestion du crédit,” a noté Wells. “Cela inclut la diversification des bases de clients, la négociation de conditions de paiement plus favorables et l’investissement dans des renseignements de crédit plus complets.”

La situation révèle également un paradoxe intéressant : bien que la demande de fluides automobiles reste relativement stable, les entreprises qui fabriquent ces produits essentiels font face à des défis structurels liés aux pressions sur les coûts, aux changements de distribution et aux modèles de propriété de capital-investissement qui privilégient les stratégies d’acquisition financées par la dette.

Pour les entreprises canadiennes qui suivent la réorganisation de First Brands, la leçon clé n’est pas seulement la vigilance financière mais aussi le positionnement stratégique. Ceux qui ont reconnu les signaux d’alerte précoce des assureurs-crédit ont eu plus de temps pour adapter leur exposition et protéger leurs bilans.

Alors que First Brands travaille à son plan de restructuration, le marché canadien de l’assurance-crédit continue de s’adapter à ce que les observateurs de l’industrie décrivent comme une “fuite vers la qualité” parmi les souscripteurs. Le message est clair : dans le marché volatile d’aujourd’hui, les signaux de santé financière comptent autant que la qualité des produits, et les assureurs surveillent de près.

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