Les voix de la Colombie-Britannique poussent pour le soutien du programme national d’alimentation scolaire au Canada

Olivia Carter
6 Min Read
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Alors que les enfants retournent dans les écoles à travers la Colombie-Britannique cette semaine, plusieurs arrivent le ventre vide et le resteront tout au long de leur journée d’apprentissage. Cette dure réalité pousse un nombre croissant de défenseurs à intensifier leurs appels pour un programme national complet d’alimentation scolaire – une mesure qu’ils considèrent comme attendue depuis trop longtemps au Canada, le seul pays du G7 sans une telle initiative.

“Chaque jour, nous voyons des élèves qui n’arrivent tout simplement pas à se concentrer parce qu’ils n’ont pas mangé,” explique Maria Gonzalez, directrice de l’école primaire Eastview à Vancouver. “Il ne s’agit pas seulement de faim – c’est une question d’égalité des chances pour l’apprentissage. Un enfant qui n’a pas déjeuné est immédiatement désavantagé.”

Le mouvement pour un programme alimentaire scolaire universel a pris de l’ampleur ces derniers mois, particulièrement alors que l’inflation continue de peser sur les budgets des ménages à travers le pays. Banques alimentaires Canada rapporte une augmentation de 32% des utilisateurs depuis 2019, les familles avec enfants représentant l’une des démographies en plus forte croissance cherchant de l’aide.

Les défenseurs de la C.-B. soulignent la mosaïque actuelle d’initiatives de repas scolaires dans la province comme preuve à la fois du besoin et du potentiel d’une approche nationale coordonnée. Actuellement, environ 30% des écoles de la C.-B. offrent une forme de programme alimentaire, mais l’accès, la qualité et la cohérence varient considérablement selon l’emplacement, les sources de financement et les priorités locales.

“Ce que nous avons maintenant est essentiellement une loterie par code postal,” explique Dre Amina Ibrahim, chercheuse à l’Institut de sécurité alimentaire de l’UBC. “L’accès de votre enfant à des repas nutritifs à l’école ne devrait pas dépendre du quartier où vous vivez ou de la province où vous habitez.”

Le gouvernement fédéral a précédemment signalé son intérêt pour développer un cadre national, allouant 1 milliard de dollars dans le budget 2022 pour explorer des modèles de mise en œuvre. Cependant, des actions concrètes tardent à se matérialiser, laissant les provinces continuer à développer leurs propres approches avec une coordination limitée.

“Ce n’est pas une question partisane,” affirme Michael Thomson, coordinateur de la Coalition pour l’alimentation scolaire de la C.-B. “Nous avons vu des programmes réussis mis en œuvre sous des gouvernements de tout le spectre politique. Les preuves du retour sur investissement sont accablantes – meilleure assiduité, amélioration des résultats scolaires, réduction des coûts de santé à long terme.”

En effet, les recherches menées dans les juridictions disposant de programmes établis suggèrent que chaque dollar investi dans la nutrition scolaire rapporte entre 3 et 10 dollars en bénéfices sociétaux à long terme grâce à l’amélioration des résultats éducatifs, la réduction des coûts de santé et l’augmentation de la productivité au travail.

Ces appels à l’action surviennent alors que le Canada fait face à des préoccupations croissantes concernant l’insécurité alimentaire. Un récent rapport de Statistique Canada indique que 18% des ménages canadiens avec enfants ont connu une forme d’insécurité alimentaire au cours de la dernière année, ce chiffre grimpant à près de 29% dans les ménages monoparentaux.

Les critiques du concept de programme national soulignent les défis de mise en œuvre, se demandant si une coordination fédérale serait plus efficace que des approches adaptées localement. Les contraintes budgétaires demeurent également un obstacle important, les estimations préliminaires suggérant qu’une mise en œuvre complète pourrait nécessiter des investissements annuels entre 2,4 et 4,8 milliards de dollars.

Les partisans rétorquent que ces coûts doivent être considérés comme des investissements plutôt que des dépenses. “Nous payons déjà pour les conséquences de la faim et de la malnutrition infantiles,” note Dre Ibrahim. “Nous le faisons simplement par le biais des dépenses de santé, des programmes d’éducation de rattrapage et de la perte de productivité.”

Alors que les préoccupations concernant la sécurité alimentaire mondiale s’intensifient, la question devient de plus en plus non pas si le Canada peut se permettre de mettre en œuvre un programme national d’alimentation scolaire, mais s’il peut se permettre de ne pas le faire. Avec les enfants de retour en classe à travers le pays, le timing de ces discussions prend une urgence renouvelée.

En Colombie-Britannique, les efforts locaux continuent d’élargir les programmes existants tout en plaidant pour un changement systémique plus large. “Nous continuerons à nourrir les enfants qui sont devant nous,” dit la directrice Gonzalez, “mais nous continuerons aussi à demander pourquoi, dans un pays aussi prospère que le Canada, cette responsabilité incombe à des éducateurs surmenés et des bénévoles communautaires plutôt que d’être consacrée comme un droit fondamental.”

Alors que notre conversation nationale sur la sécurité alimentaire se poursuit, nous pourrions nous demander : dans un pays qui se targue d’équité sociale et de politiques fondées sur des preuves, combien de temps pouvons-nous encore justifier d’être le seul pays du G7 sans une approche globale pour garantir que tous les élèves aient accès à une alimentation nutritive pendant la journée scolaire?

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