Alors que les températures canadiennes chutent chaque hiver, la migration annuelle des «snowbirds» vers des destinations américaines plus chaudes est devenue une tradition précieuse pour des milliers de retraités. Aujourd’hui, un nouveau projet de loi bipartisan au Congrès américain pourrait prolonger considérablement leur séjour dans les états ensoleillés, transformant potentiellement le mode de vie saisonnier des Canadiens fuyant l’hiver.
La Loi sur les visas pour snowbirds canadiens, présentée la semaine dernière par les représentantes Maria Elvira Salazar (R-Floride) et Debbie Wasserman Schultz (D-Floride), permettrait aux citoyens canadiens admissibles âgés de 50 ans et plus de rester aux États-Unis jusqu’à huit mois par an—une augmentation substantielle par rapport à la limite actuelle de six mois.
«Cette législation reconnaît l’impact économique profond que les visiteurs canadiens ont sur nos économies dépendantes du tourisme», a déclaré Salazar lors de la présentation du projet de loi. «La Floride à elle seule accueille près de 3,5 millions de visiteurs canadiens chaque année, contribuant à plus de 4 milliards de dollars à l’économie de notre état.»
Le projet de loi proposé comporte des exigences d’admissibilité spécifiques. Les candidats doivent posséder ou louer une résidence aux États-Unis, souscrire une assurance médicale de voyage et passer des vérifications d’antécédents. La loi interdit strictement aux snowbirds d’accéder aux prestations publiques ou de chercher un emploi pendant leurs séjours prolongés.
Evan Rachkovsky, porte-parole de l’Association canadienne des snowbirds, a qualifié le projet de loi de «changement de donne pour nos 115 000 membres».
«Cela répond à la demande la plus constante de nos membres—plus de temps pour profiter de leurs résidences d’hiver sans violer les règles d’immigration», a déclaré Rachkovsky à CO24 News. «De nombreux snowbirds ont investi considérablement dans des propriétés américaines mais font face à des limites strictes pour profiter de ces investissements.»
Les implications économiques s’étendent au-delà de la Floride. Selon une analyse de l’équipe de recherche de CO24 Business, l’Arizona, la Californie et le Texas—toutes des destinations populaires pour les snowbirds—pourraient voir des avantages économiques combinés dépassant 2,7 milliards de dollars annuellement si la législation est adoptée.
La proposition n’est pas sans complications potentielles pour les Canadiens, cependant. Les règlements de couverture de santé provinciale exigent généralement une présence physique dans la province pendant au moins six mois par an pour maintenir l’admissibilité. Les Canadiens restant plus longtemps aux États-Unis pourraient potentiellement compromettre leur couverture de soins de santé au pays.
Les implications fiscales suscitent également des préoccupations. Bien que la Convention fiscale Canada-États-Unis offre une protection contre la double imposition, les snowbirds dépassant 183 jours aux États-Unis pourraient faire face à des exigences complexes de déclaration fiscale dans les deux pays.
Marvin Johnson, un enseignant retraité de l’Ontario qui passe l’hiver à Naples, en Floride, a exprimé un enthousiasme tempéré par des considérations pratiques: «Ma femme et moi aimerions rester jusqu’en avril lorsque l’Ontario est encore gelé, mais nous sommes préoccupés par notre couverture santé et notre statut fiscal.