Dans un dispositif de sécurité sans précédent, un ressortissant yéménite soupçonné d’avoir des liens avec le terrorisme a été assigné à résidence dans une mosquée de Toronto, soulevant des questions sur l’approche canadienne en matière de gestion des menaces potentielles à la sécurité au sein des communautés religieuses.
Ibrahim Al-Qassimi, 37 ans, a été détenu le mois dernier à la suite d’une enquête de sécurité nationale de la GRC qui aurait révélé des liens avec des groupes affiliés à Al-Qaïda opérant au Yémen. La Cour fédérale a ordonné sa libération conditionnelle la semaine dernière, avec la stipulation inhabituelle qu’il reste confiné au Centre islamique Masjid Al-Noor, dans le nord-ouest de Toronto.
“Cette affaire représente l’équilibre délicat entre les impératifs de sécurité et l’accommodement religieux,” a déclaré la juge Marion Bennett lors du jugement. “La mosquée a offert de prendre la responsabilité de la supervision de M. Al-Qassimi, ce qui permet à la fois un soutien communautaire et une surveillance nécessaire.”
Selon des sources de CO24 News familières avec l’enquête, Al-Qassimi est arrivé au Canada en 2019 avec un visa d’étudiant, étudiant l’informatique dans une université locale avant que les autorités ne repèrent des communications en ligne préoccupantes. La GRC allègue qu’il a maintenu une correspondance numérique avec des figures extrémistes connues et accédé à du matériel lié à la fabrication d’explosifs.
Le conseil d’administration de la mosquée a mis en œuvre des protocoles stricts, notamment une supervision 24 heures sur 24, un accès Internet restreint et des contrôles réguliers avec les agents des services frontaliers. L’imam Hassan Mohamoud a déclaré à CO24 que la mosquée a accepté cet arrangement “pour démontrer l’engagement de notre communauté envers la compassion et la sécurité.”
“Nous rejetons catégoriquement l’extrémisme,” a affirmé Mohamoud. “En fournissant cet environnement structuré, nous espérons faciliter une réhabilitation appropriée tout en garantissant que la sécurité publique demeure primordiale.”
Les experts juridiques qui suivent l’affaire notent son caractère exceptionnel. “Héberger un suspect terroriste dans une institution religieuse plutôt que dans un centre de détention représente une approche nouvelle,” a expliqué Dre Rachel Friedman, professeure de droit de la sécurité nationale à l’Université de Toronto. “Cela soulève d’importantes questions sur l’intersection entre la liberté religieuse, la responsabilité communautaire et les protocoles de sécurité.”
L’arrangement a suscité diverses réactions dans les milieux politiques canadiens. Les critiques de l’opposition ont remis en question la possibilité de maintenir des mesures de sécurité adéquates dans un établissement non gouvernemental, tandis que les défenseurs des libertés civiles ont prudemment salué cette alternative à la détention traditionnelle.
“La surveillance communautaire représente une évolution dans notre approche des cas de sécurité nationale,” a déclaré le ministre de la Sécurité publique, Marco Richards. “Cependant, je tiens à assurer aux Canadiens que des mesures exhaustives restent en place pour protéger la sécurité publique.”
L’avocate d’Al-Qassimi, Farrah Ahmed, maintient l’innocence de