Face à l’examen public croissant, le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, a défendu jeudi l’approche de son gouvernement en matière de financement de l’éducation, repoussant les accusations selon lesquelles les Manitobains font face à des factures d’impôt foncier plus élevées malgré les promesses électorales contraires.
La controverse a éclaté après que les propriétaires de toute la province ont commencé à recevoir leurs évaluations foncières, plusieurs signalant des augmentations substantielles de la portion éducation—une contradiction directe avec l’engagement électoral du NPD d’éliminer complètement ces taxes.
“Nous respectons notre engagement à mettre fin aux impôts fonciers pour l’éducation,” a affirmé Kinew lors d’une conférence de presse à Winnipeg. “Mais nous le faisons de manière fiscalement responsable qui reconnaît la situation financière difficile dont nous avons hérité.”
Le premier ministre a reconnu que le gouvernement a découvert un déficit de 1,6 milliard de dollars en prenant ses fonctions, bien supérieur aux estimations précédentes. Cette réalité fiscale, a-t-il expliqué, a forcé l’administration à recalibrer son calendrier pour la mise en œuvre des mesures d’allègement fiscal.
La chef de l’opposition Heather Stefanson n’a pas tardé à condamner ce qu’elle a qualifié de promesse non tenue, déclarant aux journalistes à l’Assemblée législative: “Les Manitobains ont voté pour un allègement fiscal immédiat, pas pour des excuses concernant des déficits hérités.”
La portion éducation des impôts fonciers a longtemps été un sujet controversé au Manitoba, les experts des deux côtés du spectre politique débattant de son efficacité comme mécanisme de financement pour l’éducation publique. Le précédent gouvernement progressiste-conservateur avait commencé à éliminer progressivement ces taxes par le biais de remboursements, une stratégie que le NPD avait critiquée lors de la campagne de l’année dernière.
James Richardson, professeur d’économie à l’Université du Manitoba, offre un contexte: “Le défi auquel fait face le gouvernement Kinew n’est pas unique. De nombreuses nouvelles administrations découvrent que les projections financières de leurs prédécesseurs étaient trop optimistes. La question devient la transparence avec laquelle ils ajusteront leur calendrier d’élimination des taxes.”
Pour les propriétaires comme Margaret Sawatzky, résidente de Winnipeg, la question transcende les postures politiques. “Ma taxe scolaire a augmenté de près de 12% cette année,” a-t-elle déclaré. “Quand on vit avec un revenu fixe, ces augmentations ne sont pas des débats politiques abstraits—elles ont un impact direct sur ma capacité à rester dans ma maison.”
L’Association immobilière du Manitoba estime que le propriétaire moyen paiera environ 380 $ de plus en taxes foncières pour l’éducation cette année par rapport à 2023, créant une pression supplémentaire sur les budgets des ménages déjà étirés par l’inflation.
Le ministre des Finances Adrien Sala a défendu l’approche du gouvernement, affirmant que l’administration reste engagée à éliminer progressivement les taxes foncières pour l’éducation tout en assurant un financement stable pour le système éducatif du Manitoba. “Il s’agit de gouvernance responsable,” a souligné Sala. “Nous équilibrons nos engagements de campagne avec les réalités fiscales.”
Les parties prenantes de l’éducation ont exprimé des réactions mitigées. La