Le manque de représentation des personnes handicapées au sein du gouvernement canadien critiqué par les défenseurs

Olivia Carter
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Les défenseurs des droits des personnes handicapées à travers le Canada tirent la sonnette d’alarme concernant ce qu’ils décrivent comme une omission troublante dans la structure du cabinet fédéral – l’absence d’un ministre dédié responsable de l’inclusion des personnes handicapées. Cette lacune, selon eux, en dit long sur la place qu’occupent les personnes handicapées dans la liste des priorités du gouvernement, bien que cela concerne près d’un Canadien sur quatre.

“Quand on n’a personne à la table du cabinet explicitement responsable des questions de handicap, ça envoie un message clair : nous ne sommes pas une priorité,” affirme Rabia Khedr, directrice nationale de Handicap Sans Pauvreté. “C’est difficile de se sentir représenté quand personne n’est spécifiquement chargé de faire avancer nos préoccupations aux plus hauts niveaux du gouvernement.”

Cette critique survient alors que les données de Statistique Canada montrent qu’environ 6,2 millions de Canadiens – soit près de 22 pour cent de la population – s’identifient comme ayant une forme de handicap. Malgré ces chiffres importants, les défenseurs soulignent que les affaires liées au handicap ont été effectivement reléguées à un statut secondaire au sein de portefeuilles ministériels plus larges.

Le précédent gouvernement libéral avait nommé Carla Qualtrough comme ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées, créant ainsi un mandat spécifique pour la représentation des personnes handicapées. Cependant, la structure actuelle du cabinet a intégré les questions de handicap dans des portefeuilles plus larges, sans qu’aucun ministre ne porte explicitement l’inclusion des personnes handicapées dans son titre.

“Ce n’est pas simplement symbolique,” explique David Lepofsky, président de l’Alliance pour la Loi sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario. “Sans surveillance ministérielle dédiée, les questions cruciales affectant des millions de Canadiens risquent d’être mises de côté par des priorités concurrentes. La mise en œuvre de la Loi canadienne sur l’accessibilité, les stratégies de réduction de la pauvreté pour les personnes handicapées et les normes d’accessibilité nécessitent toutes un leadership ciblé.”

Les préoccupations s’étendent au-delà de la représentation fédérale. Plusieurs gouvernements provinciaux ont également éliminé ou réduit des portefeuilles dédiés au handicap ces dernières années, créant ce que les défenseurs décrivent comme un “modèle inquiétant” à plusieurs niveaux de gouvernement.

“Nous assistons à une dévalorisation systématique des questions de handicap dans les structures de gouvernance,” note Sarah Cooper, analyste politique à la Coalition des droits des personnes handicapées du Canada. “Quand on combine cela avec le sous-financement chronique des programmes de soutien et des initiatives d’accessibilité, ça crée un environnement où les progrès stagnent et les défis existants s’intensifient.”

Les implications financières pour les Canadiens handicapés sont importantes. Des analyses économiques récentes indiquent que les personnes handicapées font face à des taux de chômage presque deux fois supérieurs à la moyenne nationale, près de 30 pour cent vivant sous le seuil de pauvreté – une situation exacerbée par une attention politique insuffisante.

Des responsables gouvernementaux ont répondu en soulignant des initiatives interministérielles et la poursuite de la mise en œuvre de la législation sur l’accessibilité, affirmant que les préoccupations liées au handicap sont intégrées dans plusieurs portefeuilles plutôt que d’être isolées dans un seul ministère.

“L’approche structurelle a peut-être changé, mais notre engagement demeure,” a déclaré un porte-parole du gouvernement. “L’inclusion des personnes handicapées reste intégrée dans l’ensemble de notre processus d’élaboration des politiques.”

Les critiques restent peu convaincus. “L’intégration semble belle en théorie, mais en pratique, elle signifie souvent une dilution,” réplique Khedr. “Sans responsabilité claire et leadership dédié, les questions de handicap deviennent la responsabilité secondaire de tous et la priorité de personne.”

Les organisations de défense des droits des personnes handicapées se mobilisent pour réclamer des changements, notamment le rétablissement d’un poste ministériel dédié. Une journée nationale de plaidoyer est prévue sur la Colline du Parlement, où des représentants de diverses communautés de personnes handicapées présenteront un appel unifié pour une représentation plus forte.

Alors que cette discussion se déroule, la question fondamentale demeure : dans un pays où près d’un quart de la population vit avec un handicap, leurs préoccupations ne devraient-elles pas être explicitement représentées aux plus hauts niveaux de prise de décision gouvernementale?

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