Litige tarifaire Canada-États-Unis 2024 : le Canada conteste le rapport sur la suppression des tarifs

Olivia Carter
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Le fossé entre Ottawa et Washington s’est creusé jeudi alors que le ministre des Finances François-Philippe Champagne a directement contredit un rapport économique largement cité affirmant que le Canada avait discrètement supprimé la plupart des tarifs de représailles contre les États-Unis, insistant sur le fait que presque toutes les contre-mesures restent fermement en place.

“Je veux être parfaitement clair – environ 90% des contre-mesures du Canada sur les produits américains sont toujours en vigueur,” a déclaré Champagne lors d’une conférence de presse à Toronto, répondant à l’analyse d’Oxford Economics qui avait fait des vagues dans les cercles commerciaux nord-américains plus tôt cette semaine.

Le rapport, publié mardi par la firme de recherche économique respectée, avait affirmé que le Canada avait éliminé la plupart de ses tarifs de représailles sur les importations américaines, suggérant un possible assouplissement de la position commerciale du Canada au milieu des tensions persistantes avec son plus grand partenaire commercial. L’analyse avait attiré l’attention des investisseurs et des décideurs politiques des deux côtés de la frontière.

Le différend met en lumière la relation commerciale de plus en plus complexe entre les deux nations qui réalisent près de 3 milliards de dollars d’échanges transfrontaliers quotidiens. Les tensions commerciales se sont intensifiées depuis que l’administration du président Biden a mis en œuvre une série de mesures protectionnistes, y compris d’importants tarifs sur les importations canadiennes d’aluminium et d’acier et les controversés crédits d’impôt pour véhicules électriques que de nombreux décideurs canadiens considèrent comme discriminatoires.

Champagne a souligné que la position du Canada reste inchangée. “Nous avons été cohérents et clairs dès le premier jour – nous défendrons les travailleurs et les industries canadiennes avec des contre-mesures proportionnées et ciblées lorsque nous sommes confrontés à des restrictions commerciales injustifiées,” a-t-il affirmé.

Des sources au sein du ministère des Finances ont confirmé à CO24 que bien que certains ajustements mineurs aient été apportés à des codes tarifaires spécifiques à des fins administratives, la portée globale et l’impact économique des mesures de représailles du Canada restent largement inchangés depuis leur mise en œuvre.

Les analystes de l’industrie notent que la confusion peut provenir de recalibrages techniques au sein du barème tarifaire du Canada plutôt que de changements politiques substantiels. “Ce que nous voyons est probablement des ajustements administratifs de routine plutôt qu’un changement fondamental dans la stratégie commerciale du Canada,” a expliqué Meredith Wilson, analyste principale des politiques commerciales à l’Institut canadien des affaires internationales.

Le différend tarifaire représente seulement une facette d’une relation économique de plus en plus tendue. Le Canada continue d’exprimer des préoccupations concernant la Loi sur la réduction de l’inflation, qui offre de généreuses subventions aux fabricants américains, attirant potentiellement des investissements loin des opérations canadiennes. Pendant ce temps, les désaccords de longue date sur le bois d’œuvre et l’accès au marché des produits laitiers restent non résolus.

L’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, est engagée dans des discussions continues avec la représentante américaine au commerce Katherine Tai, cherchant à résoudre ces préoccupations par des canaux diplomatiques. “Nous restons engagés dans le dialogue, mais n’hésiterons pas à défendre les intérêts économiques canadiens,” a déclaré Hillman dans une récente entrevue.

Les enjeux économiques sont particulièrement élevés pour le secteur manufacturier canadien, qui emploie environ 1,7 million de travailleurs et dépend fortement des chaînes d’approvisionnement intégrées avec les partenaires américains. Une analyse récente de Statistique Canada a indiqué qu’environ 60% des exportations canadiennes vers les États-Unis contiennent des composants qui ont traversé la frontière plusieurs fois pendant la production, soulignant la nature profondément interconnectée des deux économies.

Pour les entreprises canadiennes qui naviguent dans ce paysage commercial incertain, la clarté sur les politiques tarifaires est cruciale pour les décisions de planification et d’investissement. “Les informations contradictoires créent des défis supplémentaires pour les entreprises qui font déjà face à une volatilité significative du marché,” a noté Caroline Deschênes, vice-présidente du commerce international à la Chambre de commerce du Canada.

Alors que les deux nations approchent des cycles électoraux – le Canada faisant potentiellement face à une élection fédérale d’ici 2025 et l’élection présidentielle américaine en novembre prochain – les experts commerciaux avertissent que le nationalisme économique pourrait compliquer davantage les relations bilatérales. La question demeure : le Canada et les États-Unis peuvent-ils trouver un chemin vers la résolution de ces différends qui serve les intérêts des deux pays, ou sommes-nous témoins du début d’un changement plus permanent dans le partenariat économique nord-américain?

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