Négociations syndicales de Postes Canada 2025 bloquées avant l’échéance

Olivia Carter
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Le compte à rebours a commencé vers une possible perturbation nationale du courrier, alors que Postes Canada a brusquement suspendu mercredi les négociations contractuelles avec son plus grand syndicat, plongeant les pourparlers dans le désarroi à quelques semaines de l’expiration de l’accord actuel.

La société d’État a annoncé qu’elle “suspendrait temporairement” les séances de négociation avec le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), qui représente plus de 55 000 employés des postes à travers le pays. Ce développement inattendu survient alors que les deux parties font face à une échéance critique le 31 mai, date à laquelle la convention collective actuelle de quatre ans expire.

“Nous avons atteint une impasse sur des questions fondamentales qui menacent la viabilité des services postaux pour les Canadiens”, a déclaré Martin Reynolds, négociateur en chef de Postes Canada, dans un communiqué obtenu par CO24. “Cette pause permet aux deux parties de réévaluer leurs positions et, espérons-le, de revenir à la table avec des attentes plus réalistes.”

La direction du STTP a exprimé son indignation face à ce qu’elle a qualifié de “théâtralité de négociation” conçue pour pousser les travailleurs à accepter des conditions moins favorables. “C’est une manœuvre calculée pour fabriquer une crise”, a déclaré Elaine Thompson, présidente nationale du STTP. “Nos membres fournissent quotidiennement des services essentiels aux Canadiens et ils méritent un contrat qui reflète leur contribution.”

Au cœur du différend se trouvent d’importantes divergences concernant les salaires, la réforme des pensions et les plans de modernisation de la société. Postes Canada a insisté sur le fait que tout nouvel accord doit tenir compte des réalités financières liées à la baisse des volumes de courrier, qui ont chuté de plus de 40 % depuis 2006, selon le rapport financier annuel de Postes Canada.

Les représentants syndicaux rétorquent que l’activité croissante de livraison de colis de la société – qui a connu une augmentation de revenus de 21 % pendant la pandémie – démontre une santé financière qui devrait se traduire par une meilleure rémunération pour les travailleurs. Le syndicat réclame des augmentations salariales de 5 % par an sur trois ans, tandis que Postes Canada a offert des augmentations de 2,3 %, selon des sources proches des négociations.

Pour de nombreux Canadiens, cette impasse ravive les souvenirs de perturbations postales antérieures, notamment les grèves tournantes de 2018 qui ont considérablement retardé les livraisons de colis pendant les fêtes. Le gouvernement fédéral avait finalement légiféré pour le retour au travail des postiers cette année-là, une mesure qui a ensuite été déclarée inconstitutionnelle par la Cour supérieure de l’Ontario.

Les défenseurs des petites entreprises expriment déjà leur inquiétude quant à l’impact potentiel des interruptions de service. “Le moment ne pourrait pas être pire”, a déclaré Jennifer Morris, porte-parole de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. “De nombreuses petites entreprises se sont tout juste stabilisées après les défis de la pandémie, et elles dépendent fortement de services postaux abordables.”

Le gouvernement fédéral, qui supervise la société d’État, a jusqu’à présent maintenu une approche non interventionniste. Le ministre du Travail, David Chen, a déclaré hier aux journalistes qu’il s’attend à ce que les deux parties “négocient de bonne foi et parviennent à une résolution qui fonctionne pour les travailleurs des postes et tous les Canadiens qui dépendent de ce service essentiel.”

Les analystes de l’industrie notent que Postes Canada fait face à des défis structurels importants au-delà des coûts de main-d’œuvre. “La société est à la croisée des chemins”, explique Dr. Marcus Reid, analyste des services postaux à l’Université de Toronto. “Ils doivent compléter leur transformation d’un transporteur de courrier traditionnel en une entreprise logistique moderne, mais cela nécessite des investissements substantiels et une flexibilité opérationnelle.”

Si les négociations continuent de stagner, les Canadiens pourraient faire face à des perturbations du service postal dès début juin. Bien que les deux parties maintiennent qu’elles préfèrent un règlement négocié, des préparatifs pour d’éventuelles actions syndicales sont probablement en cours en coulisse.

À l’approche de l’échéance, une question cruciale se pose: le service postal canadien s’adaptera-t-il aux réalités changeantes du marché tout en continuant à offrir des emplois stables et bien rémunérés, ou sommes-nous témoins du début d’une restructuration fondamentale de l’une de nos plus anciennes institutions publiques?

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