Des préoccupations soulevées concernant la politique de conduite des étudiants en Nouvelle-Écosse en lien avec le handicap

Olivia Carter
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Alors que la Nouvelle-Écosse déploie son nouveau code de conduite pour les élèves en vue de la prochaine année scolaire, les défenseurs des personnes handicapées tirent la sonnette d’alarme concernant les conséquences involontaires potentielles pour les élèves vulnérables. Cette politique, destinée à créer des environnements d’apprentissage plus sûrs dans toute la province, a involontairement suscité des craintes que les élèves handicapés puissent faire l’objet de mesures disciplinaires disproportionnées.

Le ministère provincial de l’Éducation a introduit ce code standardisé ce printemps, visant à établir des attentes claires pour environ 120 000 élèves dans les écoles publiques de la Nouvelle-Écosse. Bien que l’initiative semble bien intentionnée à première vue, les organisations de défense des droits des personnes handicapées ont identifié des lacunes préoccupantes dans le cadre de cette politique qui pourraient avoir un impact négatif sur les élèves ayant des besoins d’apprentissage divers.

“Ce que nous constatons, c’est une politique qui ne tient pas adéquatement compte de la façon dont le handicap peut influencer le comportement des élèves,” explique Megan Henley, chercheuse chez Inclusion Nouvelle-Écosse. “Lorsque les écoles mettent en œuvre des politiques comportementales générales sans accommodements appropriés, nous voyons souvent des élèves atteints d’autisme, de TDAH ou de déficiences intellectuelles faire l’objet de suspensions pour des comportements directement liés à leur handicap.”

Le document de 17 pages expose diverses attentes comportementales et réponses aux violations, allant des perturbations en classe aux infractions plus graves. Cependant, l’application de la politique crée un champ de mines potentiel pour les élèves dont les handicaps peuvent affecter leurs capacités de gestion du comportement.

Un aspect particulièrement troublant concerne la classification du “comportement perturbateur continu” comme une inconduite justifiant une action disciplinaire. Pour les élèves ayant certains handicaps, ces comportements peuvent être des manifestations de leur condition plutôt qu’une désobéissance délibérée.

La ministre de l’Éducation, Becky Druhan, a défendu la politique, déclarant qu’elle “privilégie une approche proactive” et fournit “des attentes claires” pour tous les élèves. “Il s’agit de créer une cohérence dans toute la province tout en donnant aux écoles les outils dont elles ont besoin pour maintenir des environnements d’apprentissage positifs,” a déclaré Druhan lors d’une récente conférence de presse.

Pourtant, les défenseurs soulignent des statistiques préoccupantes provenant d’autres juridictions ayant des politiques similaires. Des recherches de la Commission canadienne des droits de la personne indiquent que les élèves handicapés sont environ trois fois plus susceptibles de faire l’objet de suspensions par rapport à leurs pairs, souvent pour des comportements liés à leurs conditions.

Cynthia Carroll, directrice générale d’Autisme Nouvelle-Écosse, a exprimé une préoccupation particulière concernant la mise en œuvre. “La politique elle-même n’est pas nécessairement le problème—c’est la façon dont elle sera interprétée et appliquée au niveau de l’école,” a noté Carroll. “Sans formation adéquate pour les éducateurs et les administrateurs sur l’accommodement des handicaps, nous risquons de voir des résultats discriminatoires.”

Le ministère maintient que le code comprend des dispositions pour que les “circonstances individuelles” soient prises en compte lors de l’application des mesures disciplinaires. Cependant, les défenseurs des personnes handicapées soutiennent que ces dispositions manquent de directives spécifiques sur les accommodements pour handicap et pourraient laisser l’interprétation trop ouverte aux administrateurs individuels.

Des parents comme Michelle Peters, dont le fils de 11 ans est autiste, s’inquiètent des implications réelles. “Mon fils a parfois des difficultés à réguler ses émotions quand il est débordé,” a expliqué Peters. “Je crains que ces réponses normales à son environnement puissent maintenant être traitées comme des problèmes disciplinaires plutôt que d’être accommodées dans le cadre de son handicap.”

Les experts en politique éducative suggèrent que les cadres efficaces de gestion du comportement doivent explicitement incorporer les perspectives du handicap dès le départ, plutôt que de les traiter comme des exceptions aux règles standard.

Le ministère provincial a indiqué sa volonté de revoir la mise en œuvre et d’apporter des ajustements si nécessaire, mais les défenseurs restent sceptiques quant à savoir si cette approche réactive protégera adéquatement les élèves handicapés d’une discipline injuste.

Alors que septembre approche et que les écoles de la Nouvelle-Écosse se préparent à mettre en œuvre le nouveau code, la question demeure: une approche standardisée de la conduite des élèves peut-elle vraiment répondre aux besoins divers de tous les apprenants, ou créera-t-elle involontairement de nouvelles barrières pour nos élèves les plus vulnérables?

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