Eby réagit prudemment à la relance du projet de pipeline Northern Gateway au Canada

Olivia Carter
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Face à une proposition qui souligne la relation complexe entre les intérêts économiques provinciaux et les engagements environnementaux, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a exprimé d’importantes réserves concernant la proposition de la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, de ressusciter le controversé projet d’oléoduc Northern Gateway. La potentielle relance de cette initiative vieille d’une décennie a ravivé la tension persistante entre les ambitions énergétiques du Canada et ses obligations climatiques.

“Nous avons été très clairs en tant que gouvernement sur nos préoccupations concernant le transport de bitume dilué dans les eaux de la C.-B.,” a déclaré Eby lors d’une conférence de presse mercredi, soulignant les risques environnementaux qui continuent d’assombrir le projet. “Ces préoccupations n’ont pas changé.”

L’oléoduc Northern Gateway, initialement rejeté par le gouvernement Trudeau en 2016, transporterait environ 525 000 barils de pétrole par jour des sables bitumineux de l’Alberta vers Kitimat, en C.-B., créant une nouvelle route d’exportation vers les marchés asiatiques. La première ministre Smith a présenté cette relance comme une nécessité économique, soulignant l’évolution des relations du Canada avec les pays consommateurs de pétrole, particulièrement à la lumière des changements géopolitiques affectant les marchés énergétiques mondiaux.

Les perspectives divergentes entre les deux leaders provinciaux reflètent des divisions nationales plus profondes sur le développement énergétique. Alors que Smith défend la sécurité énergétique et la croissance économique par le développement des ressources, l’administration d’Eby a priorisé les protections environnementales et la réconciliation avec les Autochtones—deux facteurs qui ont considérablement contribué à l’échec initial du projet.

La consultation des Autochtones demeure un point critique. La Cour d’appel fédérale a annulé l’approbation initiale du projet en 2016, citant une consultation inadéquate avec les Premières Nations concernées. De nombreuses communautés autochtones côtières continuent d’exprimer de profondes inquiétudes concernant les déversements potentiels de pétrole et leur impact dévastateur sur les territoires traditionnels et les écosystèmes marins.

“Notre gouvernement reste engagé envers notre plan climatique,” a souligné Eby, faisant référence à la stratégie CleanBC de la C.-B. “Nous travaillons à réduire la pollution carbone tout en construisant une économie plus propre qui fonctionne mieux pour les gens.”

La position du gouvernement fédéral ajoute une autre couche de complexité. L’administration du premier ministre Justin Trudeau a maintenu un engagement public à la fois envers l’action climatique et le développement responsable des ressources, créant ce que de nombreux analystes politiques décrivent comme un exercice d’équilibre délicat dans la politique énergétique canadienne.

Les économistes de l’énergie notent que le paysage économique a considérablement changé depuis la première proposition de Northern Gateway. “Les investisseurs mondiaux examinent de plus en plus les projets à forte intensité de carbone,” explique Dr. Amelia Richardson, spécialiste en politique énergétique à l’Université de Toronto. “Toute relance ferait face non seulement à des obstacles réglementaires, mais aussi potentiellement à des conditions de marché difficiles et à des contraintes de financement qui n’existaient pas il y a dix ans.”

La proposition émerge dans un contexte d’évolution de l’infrastructure énergétique du Canada. Alors que l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain approche de son achèvement, augmentant la capacité d’exportation de pétrole du Canada vers le Pacifique, des questions demeurent sur la demande à long terme d’infrastructures de combustibles fossiles dans un monde qui pivote de plus en plus vers les sources d’énergie renouvelable.

Les organisations environnementales ont déjà signalé leur préparation à se mobiliser contre toute tentative de relance. “Northern Gateway a été rejeté pour de bonnes raisons—protection environnementale, droits des Autochtones et engagements climatiques,” a déclaré Michel Tremblay de l’Alliance pour la conservation du Pacifique. “Ces raisons n’ont pas disparu; elles sont devenues plus urgentes.”

Alors que ce débat renouvelé se déroule, la question fondamentale demeure: le Canada peut-il concilier son statut de producteur majeur d’énergie avec ses engagements climatiques et ses obligations envers les peuples autochtones? La tension entre ces priorités continue de définir la politique énergétique canadienne et façonnera la trajectoire économique et environnementale du pays pour les décennies à venir.

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