Les coûts du leadership intérimaire de Santé Î.-P.-É. suscitent des inquiétudes

Olivia Carter
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La porte tournante des dirigeants temporaires à Santé Île-du-Prince-Édouard a entraîné un coût considérable pour les contribuables insulaires, soulevant des questions sur la responsabilité fiscale au milieu des défis persistants de la province en matière de soins de santé. Une enquête menée par CO24 News a révélé que l’autorité sanitaire a dépensé plus de 1,2 million de dollars pour des postes de direction intérimaire au cours des trois dernières années—un chiffre qui a choqué tant les défenseurs des soins de santé que les analystes financiers.

“Nous payons essentiellement des tarifs premium pour des solutions temporaires,” affirme Dre Eleanor Walsh, experte en politique de santé à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. “Cette approche non seulement épuise les ressources, mais crée une instabilité organisationnelle à un moment où notre système de santé a besoin d’une direction constante.”

Les documents obtenus grâce aux demandes d’accès à l’information montrent que les dirigeants intérimaires de Santé Î.-P.-É. reçoivent des indemnités nettement plus élevées que leurs homologues permanents—dans certains cas jusqu’à 40% de plus en tenant compte des allocations de logement, des frais de déplacement et des honoraires de consultation. L’autorité sanitaire a vu défiler quatre PDG intérimaires depuis 2021, chaque changement de direction coûtant en moyenne 87 000 $ uniquement en frais de transition.

Le ministre de la Santé, Timothy Morrison, a défendu ces dépenses lors d’un échange tendu à l’assemblée législative provinciale la semaine dernière, insistant sur le fait que “les talents spécialisés ont un prix dans le marché concurrentiel des soins de santé d’aujourd’hui.” Cependant, la critique de l’opposition en matière de santé, Samantha Gallant, a rétorqué que ces fonds seraient mieux dirigés vers les services de première ligne dans une province où plus de 27 000 résidents n’ont pas de médecin de famille, selon les récentes statistiques de Canada News.

Les implications financières vont au-delà de la rémunération directe. Des rapports internes indiquent que les retards dans la prise de décision pendant les transitions de leadership ont reporté des projets d’infrastructure critiques et des mises à niveau technologiques, augmentant potentiellement leur coût final d’environ 3,8 millions de dollars en raison de l’inflation et de l’évolution des exigences réglementaires.

“Lorsque vous comparez l’approche de l’Î.-P.-É. à celle d’autres autorités sanitaires provinciales, le contraste est frappant,” note l’analyste financier James Richardson de l’Institut canadien d’économie de la santé. “La Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont mis en œuvre des programmes de planification de la relève qui ont réduit leurs coûts de direction intérimaire de près de 60% depuis 2020.”

Cette situation reflète des défis plus larges en politique entourant la gouvernance des soins de santé. Le président du conseil d’administration de Santé Î.-P.-É., Robert McGregor, a reconnu ces préoccupations dans une déclaration à CO24, révélant que le conseil a récemment approuvé une initiative de stabilité du leadership visant à développer les talents internes et à réduire la dépendance aux nominations intérimaires externes.

“Nous reconnaissons que la continuité du leadership est essentielle pour mettre en œuvre nos priorités stratégiques en matière de soins de santé,” a déclaré McGregor. “Le conseil s’engage à résoudre ce problème tout en veillant à maintenir l’excellence opérationnelle pendant les transitions.”

Pour les travailleurs de la santé de première ligne, ce carrousel de direction a des impacts tangibles. “Chaque fois que nous avons un nouveau dirigeant intérimaire, les priorités changent, les projets sont mis en pause, et nous recommençons essentiellement le processus d’établissement de relations,” explique l’infirmière praticienne Jennifer Doyle, qui travaille à l’Hôpital Queen Elizabeth à Charlottetown. “C’est épuisant et démoralisant quand nous sommes déjà à bout de souffle.”

Comme le montre l’analyse économique de CO24, les implications fiscales de ces décisions de leadership s’étendent au-delà du secteur de la santé, affectant potentiellement les perspectives économiques globales de la province. La santé représentant 42% du budget annuel de l’Î.-P.-É., les inefficacités dans ce secteur ont des effets d’entraînement sur les priorités de dépenses gouvernementales.

Alors que Santé Î.-P.-É. se prépare à lancer une nouvelle recherche de cadres le mois prochain, la question demeure: la province peut-elle se permettre de poursuivre ce modèle de nominations intérimaires coûteuses, ou est-il temps d’investir dans un modèle de leadership plus durable qui offre à la fois stabilité et responsabilité fiscale à un système de santé qui a désespérément besoin des deux?

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