Dans une initiative importante qui redessine le paysage immobilier commercial de l’Ouest canadien, Oxford Properties Group a acquis la participation de Canadian Pension Plan (CPP) Investments dans un important portefeuille de bureaux s’étendant sur plusieurs villes de l’Ouest canadien, ont confirmé des sources hier.
La transaction, évaluée à environ 780 millions de dollars selon les analystes du marché, comprend des propriétés de bureaux de premier ordre à Vancouver, Calgary et Edmonton – des villes qui connaissent différents degrés de reprise post-pandémique sur leurs marchés immobiliers commerciaux.
“Cette acquisition témoigne de la confiance d’Oxford dans la viabilité à long terme des actifs de bureaux de qualité dans les principaux marchés de l’Ouest canadien,” a déclaré Emma Richardson, analyste en immobilier commercial chez Desjardins. “Alors que Calgary continue de faire face à des défis de taux d’inoccupation plus élevés, le marché des bureaux de Vancouver a démontré une résilience remarquable avec des taux d’inoccupation inférieurs à ceux de nombreuses autres grandes villes nord-américaines.”
Le portefeuille englobe environ 2,4 millions de pieds carrés d’espace de bureaux répartis sur 11 propriétés, dont plusieurs immeubles certifiés LEED qui commandent des taux de location premium en raison de leurs qualités environnementales et de leurs emplacements privilégiés.
Pour CPP Investments, ce désinvestissement s’aligne avec l’évolution de la stratégie immobilière du fonds de pension, qui s’est de plus en plus concentrée sur les secteurs de la logistique, des centres de données et du résidentiel depuis que la pandémie a modifié les habitudes de travail. Le géant des pensions continue de maintenir d’importantes participations immobilières mondiales d’une valeur de plus de 45 milliards de dollars.
“La décision de CPP Investments de vendre ne signale pas nécessairement un manque de confiance dans ces marchés,” a noté James Chen, directeur chez RBC Marchés des Capitaux. “Elle reflète plutôt un rééquilibrage stratégique du portefeuille alors que les investisseurs institutionnels recalibrent leur exposition à l’immobilier commercial en réponse à l’évolution des modes de travail.”
Oxford Properties, la branche immobilière d’OMERS (Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario), a activement élargi son portefeuille nord-américain malgré les incertitudes persistantes sur le marché des bureaux. Cette acquisition renforce sa présence déjà substantielle dans l’Ouest canadien.
Des initiés de l’industrie suggèrent qu’Oxford a sécurisé le portefeuille à un taux de capitalisation avantageux par rapport aux évaluations pré-pandémiques, bien que les termes exacts restent confidentiels. L’accord comprend apparemment des propriétés avec des locataires solides, principalement des agences gouvernementales, des cabinets d’avocats et des entreprises de ressources ayant des baux à long terme.
La transaction survient au milieu d’une évolution plus large du secteur immobilier commercial canadien, où les investisseurs font de plus en plus la distinction entre les actifs de prestige dans des emplacements privilégiés et les propriétés de classe B plus vulnérables. Les premiers continuent d’attirer des capitaux institutionnels tandis que les seconds font face à des défis plus importants dans l’environnement de travail hybride.
Oxford Properties et CPP Investments ont tous deux refusé de commenter les détails financiers spécifiques lorsque contactés par CO24, mais des sources de l’industrie ont confirmé que l’accord a été conclu la semaine dernière après les approbations réglementaires.
Reste à voir si cette transaction majeure signale une confiance institutionnelle croissante dans la reprise du marché des bureaux de l’Ouest canadien ou représente simplement un achat opportuniste au milieu de l’incertitude du marché. Pour l’instant, le pari substantiel d’Oxford suggère qu’au moins un acteur majeur voit une valeur durable dans ces actifs malgré la transformation continue du lieu de travail.
CO24 Affaires continuera de surveiller comment cette transaction impacte les évaluations immobilières commerciales de l’Ouest canadien alors que les marchés digèrent ce transfert significatif de portefeuille entre deux des plus grands investisseurs institutionnels du Canada.