Dans une percée significative après des semaines de tension sociale, les travailleurs de DHL Express Canada ont voté pour ratifier une nouvelle convention collective, mettant ainsi fin à une grève et à un lock-out qui menaçaient de perturber des chaînes d’approvisionnement cruciales à travers le pays. Cette résolution survient au moment où les entreprises se préparaient à d’éventuels retards de livraison à l’approche d’une saison d’expédition chargée.
L’accord, approuvé par une majorité des membres d’Unifor cette semaine, apporte des gains substantiels pour environ 1 200 travailleurs, incluant des courriers, du personnel d’entrepôt et administratif qui revendiquaient de meilleurs salaires et conditions de travail depuis le début des négociations plus tôt cette année.
“Cette entente représente une victoire durement gagnée pour les travailleurs qui sont restés fermes dans leurs demandes de compensation équitable reflétant leur rôle essentiel dans le réseau logistique du Canada,” a déclaré la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne, dans un communiqué suivant le vote de ratification.
Le nouveau contrat de quatre ans comprend des augmentations salariales moyennes de 15,5 % sur la durée du contrat, avec une rétroactivité remontant à avril, date d’expiration de l’accord précédent. Les travailleurs bénéficieront également d’avantages sociaux améliorés, de meilleures dispositions concernant les horaires et de protections renforcées contre les heures supplémentaires excessives – des enjeux clés qui avaient poussé les travailleurs à former des piquets de grève dans les installations des grands centres urbains canadiens.
DHL Express Canada, une filiale du géant mondial de la logistique Deutsche Post DHL Group, traite des millions d’expéditions internationales chaque année pour des entreprises canadiennes allant des petites entreprises aux grandes sociétés. Les services de l’entreprise sont devenus de plus en plus vitaux avec l’expansion spectaculaire du commerce électronique transfrontalier ces dernières années.
Des analystes du secteur des affaires canadien notent que la résolution de la grève arrive à un moment critique, alors que de nombreux détaillants se préparent déjà aux demandes d’expédition de fin d’année. Un arrêt de travail prolongé aurait pu gravement affecter les entreprises qui dépendent des expéditions internationales pour leurs fournitures et produits finis.
“Les effets en cascade potentiels de ce conflit s’étendaient bien au-delà des opérations immédiates de DHL,” explique Dr. Amrita Singh, professeure en gestion de la chaîne d’approvisionnement à l’Université de Toronto. “De nombreux exportateurs et importateurs canadiens développaient déjà des plans d’urgence avec des transporteurs alternatifs, ce qui aurait signifié des défis logistiques importants et des coûts accrus.”
Plusieurs associations manufacturières canadiennes avaient exprimé leurs préoccupations quant à l’impact potentiel du conflit sur les systèmes d’inventaire juste-à-temps, particulièrement pour les industries automobile et pharmaceutique qui dépendent de composants internationaux spécialisés.
Les deux parties ont exprimé leur soulagement d’avoir conclu l’accord. La direction de DHL a souligné son engagement à maintenir la position du Canada dans les réseaux commerciaux mondiaux, tandis que les représentants syndicaux ont mis en évidence comment l’action collective avait permis d’obtenir des améliorations significatives pour les travailleurs.
“Cette entente démontre ce qui est possible lorsque les travailleurs sont solidaires,” a déclaré Len Poirier, secrétaire-trésorier national d’Unifor, qui a dirigé l’équipe de négociation. “Nos membres effectuent un travail exigeant qui permet aux entreprises canadiennes de rester connectées aux marchés mondiaux, et ce contrat reflète mieux cette valeur.”
L’accord aborde également plusieurs questions non monétaires, notamment des protocoles de sécurité améliorés pour les chauffeurs, de meilleures opportunités de formation et des dispositions pour le changement technologique alors que l’entreprise continue de moderniser ses opérations.
Alors que les opérations reviennent à la normale dans tout le réseau canadien de DHL, l’attention se porte maintenant sur la rapidité avec laquelle l’entreprise pourra éliminer tout arriéré qui s’est développé pendant l’arrêt de travail. Les leaders commerciaux des secteurs économiques canadiens surveilleront de près pour voir s’il y a des effets persistants sur la fiabilité des expéditions internationales.
Alors que les chaînes d’approvisionnement mondiales continuent d’évoluer dans un monde de plus en plus interconnecté, la résolution de ce conflit de travail soulève une question plus large : comment les entreprises de logistique peuvent-elles équilibrer les pressions des marchés mondiaux compétitifs avec la nécessité de fournir des conditions de travail durables et équitables pour les employés qui maintiennent ces services essentiels en fonctionnement?