Dans une révélation stupéfiante qui a secoué le système de santé albertain, le gouvernement de la première ministre Danielle Smith a finalisé un accord pour se débarrasser de son controversé stock de médicaments contre la douleur pour enfants, entraînant une perte financière ahurissante de près de 70 millions de dollars. L’accord, confirmé mardi, marque la conclusion peu glorieuse de ce que les critiques ont qualifié comme l’une des erreurs les plus coûteuses de la province durant l’ère pandémique.
Au plus fort des vagues de maladies respiratoires en 2022, le gouvernement albertain s’est précipité pour acquérir environ 3,8 millions de flacons d’acétaminophène et d’ibuprofène pour enfants pendant une pénurie nationale. La province a dépensé l’extraordinaire somme de 75 millions de dollars pour cet approvisionnement d’urgence, pour ensuite se retrouver en difficulté quant à la distribution de ces médicaments une fois que les stocks commerciaux se sont stabilisés.
“Il s’agissait d’un achat d’urgence durant une période sans précédent où les parents ne trouvaient pas de médicaments pour leurs enfants malades,” a déclaré la ministre de la Santé Adriana LaGrange pour défendre l’acquisition initiale. “Bien que le résultat financier ne soit pas celui que nous espérions, notre priorité restait d’assurer que les enfants aient accès aux médicaments nécessaires.”
Selon des documents obtenus par CO24 News, la province a maintenant conclu un accord avec McKesson Canada pour reprendre les 3,3 millions de flacons restants pour seulement 5,2 millions de dollars—une fraction infime de l’investissement initial. Cet arrangement survient après des mois de tentatives infructueuses de distribution des médicaments via les pharmacies albertaines et diverses organisations caritatives.
Les implications financières de cette entente ont immédiatement déclenché des retombées politiques. Le chef de l’opposition, Naheed Nenshi, n’a pas mâché ses mots dans son évaluation : “Ceci représente l’un des exemples les plus flagrants de mauvaise gestion financière que nous ayons vu de ce gouvernement. Les Albertains méritent mieux que 70 millions de dollars essentiellement rayés en raison d’une planification et d’une exécution médiocres.”
Les experts de l’industrie ont remis en question la stratégie d’approvisionnement initiale. Dre Eleanor Harper, analyste des politiques de santé à l’Université de l’Alberta, a expliqué à CO24 : “Le gouvernement a contourné les canaux de distribution pharmaceutique établis et payé bien au-dessus des prix du marché, créant cette situation malheureuse. Une approche plus mesurée collaborant avec les chaînes d’approvisionnement existantes aurait pu résoudre la pénurie sans ces conséquences financières.”
La controverse dépasse le cadre financier. Les groupes de défense de la santé ont soulevé des préoccupations quant à la destination finale de ces médicaments. “Nous avons besoin de transparence concernant où ces produits finiront et s’ils atteindront les populations qui en ont le plus besoin,” a déclaré Catherine Weber, directrice de la Coalition pour la santé de l’Alberta.
McKesson Canada a confirmé qu’ils distribueront les produits à l’international via leurs réseaux mondiaux, bien que les destinations spécifiques restent non divulguées. Un porte-parole a noté : “Ce sont des médicaments parfaitement viables avec une longue durée de conservation qui profiteront aux patients dans des marchés où l’accès à de tels produits demeure difficile.”
Pour la communauté d’affaires albertaine, l’accord représente une mise en garde concernant l’approvisionnement d’urgence en période de crise. Le vérificateur général de la province a déjà annoncé des plans pour examiner l’ensemble du processus d’approvisionnement, avec des résultats attendus plus tard cette année.
Ce développement survient à un moment particulièrement délicat pour la première ministre Smith, dont le gouvernement fait face à un examen croissant des dépenses de santé dans un contexte de pressions budgétaires plus larges. La perte de 70 millions de dollars sur les médicaments pour enfants figurera probablement en bonne place dans les prochains débats budgétaires, alors que les partis d’opposition soulignent ce qu’ils caractérisent comme un modèle de dépenses inutiles.
Alors que ce chapitre de la réponse pandémique de l’Alberta se clôt, une question cruciale émerge pour les électeurs et les décideurs politiques : dans notre précipitation à résoudre les pénuries d’urgence, quel équilibre devons-nous trouver entre action immédiate et responsabilité fiscale, et comment cela influencera-t-il les futures stratégies de gestion de crise dans les systèmes de santé canadiens?