Dans un moment décisif pour le commerce de détail canadien, la milliardaire vancouvéroise Ruby Liu a officiellement reçu hier les clés du premier des 15 anciens magasins de La Baie d’Hudson, marquant le début d’une transformation ambitieuse du paysage commercial du pays. La remise cérémonielle au centre commercial de Richmond représente la première étape concrète de l’accord d’acquisition de 2,9 milliards de dollars annoncé par Liu en début d’année.
« Il ne s’agit pas simplement d’acquérir de l’immobilier, mais de préserver le patrimoine commercial canadien tout en le projetant vers l’avenir », a déclaré Liu aux journalistes en acceptant la clé cérémonielle surdimensionnée des représentants de La Compagnie de la Baie d’Hudson. « Ces espaces ont été des piliers communautaires depuis des générations, et j’ai l’intention d’honorer cet héritage. »
L’accord, conclu plus tôt que prévu, comprend des emplacements commerciaux de premier ordre en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario. Les analystes financiers l’ont qualifié d’une des transactions commerciales les plus importantes de l’histoire canadienne, la vision de Liu s’étendant au-delà des modèles traditionnels de grands magasins.
La société d’investissement de Liu, Cascade Pacific Holdings, a présenté des plans pour transformer ces espaces en destinations à usage mixte qui combinent commerce de détail, divertissement, restauration et expériences culturelles. L’emplacement du Centre Richmond servira de prototype, avec des rénovations qui commenceront le mois prochain et une réouverture prévue au printemps 2026.
« Nous parlons de créer des espaces où le magasinage n’est qu’une partie de l’expérience », a expliqué Marcus Thompson, PDG de Cascade Pacific Holdings. « Chaque emplacement aura son propre caractère distinct reflétant la communauté qu’il dessert, tout en conservant des éléments qui honorent l’importance historique de La Baie. »
L’acquisition survient pendant une période de transformation significative pour La Compagnie de la Baie d’Hudson, qui a eu du mal à maintenir sa rentabilité dans les formats traditionnels de grands magasins. L’entreprise continuera d’exploiter ses magasins phares dans les grands centres urbains tout en se concentrant sur l’expansion numérique.
Les experts de l’industrie du commerce de détail considèrent la démarche de Liu comme stratégiquement judicieuse malgré les défis auxquels fait face le commerce physique. « Liu acquiert ces propriétés à un moment où les valeurs immobilières commerciales se sont refroidies », a noté l’analyste du commerce de détail Priya Sharma. « Le potentiel à long terme de ces emplacements de choix, particulièrement avec une réinvention créative, pourrait générer des rendements substantiels. »
Le parcours de Liu en tant que fondatrice de la marque d’accessoires technologiques de luxe Lumina, qu’elle a vendue à Apple pour 1,2 milliard de dollars en 2021, a influencé son approche de l’innovation dans le commerce de détail. Son équipe comprend d’anciens dirigeants de Selfridges, Nordstrom et de la division de vente au détail d’Apple.
L’acquisition a suscité l’intérêt des gouvernements municipaux désireux de voir la revitalisation de ces emplacements souvent emblématiques des centres-villes. La mairesse de Richmond, Angela Chen, a exprimé son enthousiasme quant aux projets : « La vision de Mme Liu s’aligne parfaitement avec nos objectifs de développement communautaire. Ces espaces doivent évoluer au-delà du commerce traditionnel pour rester pertinents. »
Pour de nombreux Canadiens, les magasins de La Baie d’Hudson représentent plus que de simples destinations de magasinage—ils font partie de l’identité nationale. Liu semble sensible à cette importance culturelle, promettant de préserver les éléments architecturaux et d’intégrer des expositions historiques dans les espaces rénovés.
Alors que Liu visite l’immense magasin de Richmond, désormais vidé de son inventaire mais portant toujours l’esthétique distinctive de La Baie d’Hudson, l’ampleur de la transformation à venir devient évidente. « Ce n’est que le début », dit-elle, en faisant un geste vers le plancher de vente vide. « Dans un an, cet espace racontera une nouvelle histoire tout en honorant son passé. »
Les 14 autres emplacements passeront sous la propriété de Liu au cours des trois prochains mois, chaque cérémonie de remise étant prévue pour inclure des événements communautaires et des aperçus des concepts de réaménagement. Reste à voir si la vision audacieuse de Liu peut réinventer ces espaces commerciaux pour une nouvelle ère ou s’ils rejoindront la liste croissante des grands magasins victimes de l’ère numérique.
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