Afflux de Demandeurs d’Asile à la Frontière du Québec en 2024 Inquiète les Responsables

Olivia Carter
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Aux premières heures d’un matin glacial de février, une jeune famille haïtienne de quatre personnes a traversé le Québec par un sentier forestier non balisé près du chemin Roxham. Leur périple—s’étendant sur plusieurs pays et des milliers de kilomètres—illustre une tendance préoccupante qui se dessine le long de la frontière sud du Canada en 2024. Les responsables de l’immigration signalent une augmentation significative des demandes d’asile, avec des chiffres déjà supérieurs d’environ 30 pour cent à ceux de l’année dernière.

“Nous observons une pression sans précédent sur nos systèmes de traitement,” affirme Jean-Pierre Fortin, président du Syndicat des douanes et de l’immigration. “Le volume que nous constatons au premier trimestre 2024 suggère que nous pourrions atteindre les chiffres les plus élevés depuis la vague de 2017.”

Les données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada révèlent que le Québec a traité plus de 7 800 passages frontaliers irréguliers depuis janvier, les ressortissants haïtiens représentant environ 40 pour cent des demandeurs. Cela marque un changement radical par rapport aux années précédentes, où les demandeurs d’asile provenaient principalement d’Amérique centrale et du Sud.

Cette hausse survient malgré la fermeture du chemin Roxham—autrefois l’épicentre des passages irréguliers—suite à la renégociation de l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis l’année dernière. Plutôt que d’endiguer le flux, la fermeture semble avoir redirigé les demandeurs d’asile vers des points de passage plus dangereux et moins surveillés.

“Fermer le chemin Roxham, c’était comme mettre un doigt dans un trou d’un barrage qui fuit,” explique Dr. Christina Thompson, analyste des politiques migratoires à l’Université de Toronto. “Les personnes fuyant des situations désespérées trouveront des routes alternatives, souvent au prix de risques personnels accrus.”

Le premier ministre du Québec, François Legault, a appelé le gouvernement fédéral à faire face à ce qu’il qualifie de “situation de crise,” demandant un soutien financier supplémentaire pour les services d’accueil de la province déjà sous tension. Dans une déclaration publiée par son bureau, Legault a souligné que les ressources du Québec en matière de logement, d’éducation et de soins de santé atteignent leurs limites de capacité.

“La province supporte une charge disproportionnée du système d’asile canadien,” a déclaré Legault. “Nous avons besoin d’une intervention fédérale immédiate et d’une répartition plus équitable des demandeurs entre les provinces.”

Les responsables fédéraux maintiennent qu’ils répondent de manière appropriée à la situation. Le ministre de l’Immigration Marc Miller a évoqué des mesures récemment annoncées, notamment des permis de travail accélérés pour les demandeurs d’asile et un financement accru pour des solutions de logement temporaire. “Nous équilibrons nos obligations humanitaires avec le besoin d’une migration ordonnée,” a déclaré Miller lors d’une conférence de presse.

La situation a déclenché un débat politique houleux à Ottawa, les partis d’opposition critiquant la gestion des frontières par le gouvernement. Les critiques conservateurs plaident pour une application plus stricte, tandis que les représentants du NPD réclament des services de soutien élargis pour les réfugiés et des délais de traitement plus rapides.

Pendant ce temps, les organismes communautaires de Montréal signalent une forte pression sur leurs ressources. “Nous voyons des familles dormir dans des sous-sols d’églises parce qu’il n’y a tout simplement pas d’autre endroit où aller,” déclare Marie Cloutier, directrice de Refuge Montréal, un organisme sans but lucratif qui soutient les nouveaux arrivants.

Les impacts économiques restent complexes. Certains secteurs d’activité signalent des avantages liés à l’afflux de travailleurs potentiels dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, tandis que les gouvernements municipaux expriment leurs préoccupations concernant les pressions sur le logement et les coûts des services sociaux.

Parmi les facteurs internationaux à l’origine de cette hausse, on compte la détérioration des conditions en Haïti, où la violence des gangs a créé ce que les responsables de l’ONU décrivent comme une catastrophe humanitaire. Les changements dans les politiques d’immigration américaines ont également influencé les schémas migratoires dans tout l’hémisphère occidental.

Alors que les températures se réchauffent à l’approche du printemps, les responsables de l’immigration prévoient de nouvelles augmentations des tentatives de traversée. Cela laisse les autorités canadiennes face à des questions difficiles sur l’équilibre entre les responsabilités humanitaires et le contrôle de l’immigration.

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