AFN engage le Vatican dans des discussions sur le rapatriement d’objets sacrés autochtones

Olivia Carter
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L’Assemblée des Premières Nations a entamé des discussions sans précédent avec les représentants du Vatican concernant la restitution d’artefacts sacrés autochtones et d’objets culturels conservés dans les vastes collections vaticanes. Ces pourparlers préliminaires marquent une étape importante dans la réparation des injustices historiques et le soutien aux efforts de réclamation culturelle autochtone partout au Canada.

“Ces artefacts ne sont pas de simples pièces de musée—ils représentent notre patrimoine spirituel, la sagesse de nos ancêtres et les pratiques culturelles vivantes de nos communautés,” a déclaré la Cheffe nationale Cindy Woodhouse Nepinak lors de la conférence de presse d’hier à Ottawa. “Leur retour est fondamental pour la guérison et la réconciliation.”

Les Musées du Vatican abritent des milliers d’artefacts autochtones du monde entier, notamment des masques cérémoniels, des ceintures wampum, des ballots de médecine et d’autres objets sacrés provenant des communautés des Premières Nations de ce qu’on appelle aujourd’hui le Canada. Plusieurs de ces objets ont été acquis durant des activités missionnaires s’étendant sur plusieurs siècles, souvent par des moyens douteux pendant les périodes d’expansion coloniale et d’efforts de conversion religieuse.

Cette initiative fait suite à des efforts similaires de rapatriement à l’échelle mondiale, notamment la restitution historique en 2021 d’objets sacrés à la Nation Siksika par le Musée Whyte à Banff. Les précédents historiques suggèrent que les rapatriements réussis peuvent offrir une reconnexion spirituelle et culturelle profonde pour les communautés autochtones, particulièrement pour les jeunes générations qui cherchent à renforcer leurs liens avec les pratiques traditionnelles.

Les équipes de négociation font face à des défis complexes, notamment la détermination de la propriété légitime, l’établissement de protocoles de conservation appropriés et la navigation dans les lois internationales sur les biens culturels. Les procédures propres au Vatican pour le retrait d’objets de ses collections présentent des obstacles procéduraux supplémentaires qui doivent être surmontés.

“Nous sommes encouragés par la volonté du Vatican de participer à ces discussions,” a souligné Dre Sarah Thompson, spécialiste du patrimoine culturel autochtone à l’Université de Toronto. “Les excuses du pape François en 2022 pour le rôle de l’Église dans les pensionnats ont créé un élan pour des actions concrètes comme le rapatriement.”

L’APN a mis sur pied un comité spécialisé d’Aînés, de gardiens du savoir et d’experts juridiques pour identifier les objets prioritaires et élaborer des protocoles pour leur retour potentiel et leur réintégration cérémonielle dans les pratiques communautaires. Ce comité documente actuellement les histoires orales liées à des objets spécifiques et recueille des connaissances traditionnelles sur les pratiques de manipulation appropriées.

Ces discussions de rapatriement s’alignent avec les efforts plus larges de réconciliation autochtone suite aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, qui abordaient spécifiquement l’importance de restituer les biens culturels aux peuples autochtones.

Les implications économiques vont au-delà de l’importance culturelle. Les experts du tourisme notent que les centres culturels autochtones abritant des objets rapatriés pourraient générer un développement économique durable pour les communautés tout en promouvant l’éducation et la préservation culturelles.

Plusieurs communautés des Premières Nations ont déjà commencé à préparer des installations appropriées et des protocoles culturels pour recevoir des objets sacrés, si les négociations s’avèrent fructueuses. Les techniques modernes de conservation ont rendu de plus en plus possible le maintien d’artefacts délicats dans des contextes communautaires qui honorent les pratiques de soins traditionnels tout en respectant les normes internationales de préservation.

Alors que ces discussions se poursuivent à huis clos, de nombreux dirigeants politiques canadiens ont exprimé leur soutien à l’initiative tout en soulignant l’importance de permettre aux processus dirigés par les Autochtones de guider les efforts de rapatriement sans ingérence gouvernementale indue.

Alors que nous assistons à ce potentiel tournant dans les efforts de restitution culturelle, une question demeure au premier plan : comment le retour de ces objets sacrés pourrait-il transformer notre compréhension collective de la réconciliation, passant de gestes symboliques à des actions concrètes qui restaurent l’autonomie culturelle des peuples autochtones?

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