L’aîné autochtone diplômé de l’Université de la Saskatchewan entre dans l’histoire

Olivia Carter
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Dans un puissant témoignage de persévérance et de quête d’apprentissage tout au long de la vie, Irene Poitras, 94 ans, est devenue la plus ancienne diplômée autochtone de l’histoire de l’Université de la Saskatchewan, traversant l’estrade de la cérémonie de remise des diplômes sous les applaudissements tonitruants des professeurs, des autres diplômés et des membres de sa famille.

“Je n’aurais jamais pensé vivre assez longtemps pour voir ce jour,” a confié Poitras à CO24 Nouvelles lors d’une entrevue exclusive après la cérémonie. “L’éducation a été refusée à beaucoup d’entre nous quand nous étions jeunes. Ce diplôme n’est pas seulement pour moi—c’est pour tous les aînés qui n’ont jamais eu leur chance.”

Poitras, une aînée crie respectée de la Première Nation de Muscowpetung, a complété son baccalauréat en études autochtones après près d’une décennie d’études à temps partiel. Son parcours académique a commencé à 85 ans, lorsqu’elle s’est inscrite à son premier cours universitaire après des décennies de leadership communautaire et de travail de défense des droits à travers la Saskatchewan.

Les responsables de l’université ont confirmé que Poitras n’est pas seulement la plus ancienne diplômée autochtone dans les 117 ans d’histoire de l’établissement, mais aussi parmi les plus âgés diplômés universitaires de l’histoire canadienne. Sa réussite représente une étape importante dans les efforts continus de réconciliation au sein du système d’éducation postsecondaire du Canada.

“Madame Poitras incarne l’esprit de réconciliation par l’éducation,” a déclaré Dr Maria Henderson, doyenne des études autochtones à l’université. “Sa présence dans nos salles de classe a enrichi l’expérience d’apprentissage pour les étudiants de tous âges et de tous horizons. Elle apporte des perspectives et une sagesse que les manuels ne peuvent simplement pas fournir.”

Le chemin vers l’obtention du diplôme n’a pas été sans défis. Poitras a surmonté des obstacles technologiques, s’est adaptée à l’apprentissage en ligne pendant la pandémie, et a équilibré ses études avec son rôle continu d’aînée communautaire. Les membres de sa famille l’ont aidée avec le transport vers le campus et le soutien technique pour ses travaux.

Son projet de thèse, “Systèmes de connaissances traditionnelles et éducation contemporaine,” a déjà attiré l’attention des experts en politique éducative à travers le pays pour ses perspectives sur l’intégration des connaissances autochtones dans la conception des programmes modernes.

Selon les statistiques récentes de Services aux Autochtones Canada, seulement 11,4 % des adultes autochtones de plus de 65 ans ont complété des études postsecondaires, comparativement à près de 29 % des Canadiens non autochtones dans le même groupe d’âge. La réussite de Poitras met en lumière à la fois les obstacles historiques à l’éducation et le potentiel de changement transformateur.

“Quand j’étais enfant, on nous disait que l’éducation n’était pas pour nous,” se souvient Poitras. “Maintenant, j’ai montré à mes arrière-petits-enfants que l’apprentissage ne s’arrête jamais. Le savoir est pour tout le monde, à tout âge.”

L’université a annoncé la création de la Bourse Irene Poitras pour les aînés autochtones, qui fournira un soutien financier aux gardiens du savoir autochtone cherchant à obtenir des titres d’éducation formelle. Le premier récipiendaire sera sélectionné pour le semestre d’automne à venir.

Alors que les universités à travers le Canada travaillent à mettre en œuvre les Appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation concernant l’éducation, le parcours de Poitras offre un modèle convaincant pour l’inclusion significative des aînés autochtones dans les milieux académiques.

“Ce qui importe vraiment, c’est que nous commençons enfin à guérir la relation entre les systèmes de connaissances autochtones et l’éducation formelle,” a réfléchi Poitras en ajustant son mortier. “Ma question pour tous les Canadiens est la suivante: comment nos communautés pourraient-elles se transformer si nous valorisions mieux la sagesse de nos aînés aux côtés des innovations de notre jeunesse?”

Pour plus d’informations sur les initiatives d’éducation autochtone à travers le Canada, visitez notre section Nouvelles du Canada.

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