Avertissement d’urgence en santé publique par des chercheurs au Canada

Olivia Carter
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Le système de santé canadien est au bord de ce que les experts appellent une “potentielle urgence de santé publique” alors que de nouvelles recherches alarmantes révèlent une détérioration des normes critiques dans plusieurs provinces. Une étude complète publiée hier par l’Institut canadien de recherche en santé (ICRS) indique que le sous-financement systémique et les pénuries de personnel ont créé des conditions dangereuses qui pourraient bientôt submerger les services d’urgence à l’échelle nationale.

“Ce que nous observons est sans précédent dans l’histoire moderne des soins de santé canadiens,” explique Dre Sarah Matheson, chercheuse principale à l’ICRS. “La combinaison de l’augmentation du nombre de patients, de la réduction du personnel et du vieillissement des infrastructures a créé une tempête parfaite qui menace la capacité fondamentale de notre système à répondre aux besoins de santé de base.”

Le rapport souligne des situations particulièrement préoccupantes en Ontario et en Colombie-Britannique, où les temps d’attente aux urgences ont augmenté de 37% depuis 2019. Dans les zones rurales, les statistiques sont encore plus troublantes, certaines communautés connaissant des délais allant jusqu’à 12 heures pour des soins d’urgence qui auraient été disponibles en 2 heures il y a seulement cinq ans.

Les travailleurs de la santé en première ligne confirment ces conclusions. “Nous fonctionnons à 130% de notre capacité avec 70% du personnel dont nous avons besoin,” déclare Michael Okonjo, infirmier au service des urgences à Toronto. “Ce n’est pas viable, et les patients en subissent les conséquences chaque jour.”

Les ministres provinciaux de la Santé ont répondu par des promesses d’augmentation du financement, mais les critiques soutiennent que les solutions proposées sont loin de répondre à l’ampleur du problème. Le gouvernement fédéral a indiqué sa volonté de fournir un financement d’urgence, mais maintient que la prestation des soins de santé demeure principalement une responsabilité provinciale.

La recherche identifie plusieurs facteurs clés contribuant à la crise, notamment l’exode des professionnels de la santé cherchant de meilleures conditions de travail à l’étranger, des installations médicales désuètes incapables de répondre aux demandes actuelles, et des ressources insuffisantes en matière de soins préventifs menant à des situations d’urgence évitables.

Dr Jean Tremblay de l’Association canadienne de santé publique qualifie la situation de “catastrophe à évolution lente dont nous avertissons depuis des années.” Il fait référence aux modèles de soins de santé réussis dans les pays européens qui maintiennent des ratios de personnel plus élevés et investissent considérablement plus dans les infrastructures de soins préventifs.

Des groupes de défense des patients ont organisé des manifestations dans les grandes villes du pays, exigeant une action immédiate. “Il ne s’agit plus de politique,” affirme Aisha Patel, directrice de la Coalition canadienne des patients. “Les gens souffrent et, dans certains cas, meurent en attendant des soins qui devraient être facilement disponibles dans un pays disposant de nos ressources.”

Le rapport coïncide avec une nouvelle analyse économique suggérant que répondre à ces déficiences en matière de soins de santé permettrait en fait d’économiser des milliards en coûts de soins de santé à long terme et en perte de productivité. Les économistes estiment que chaque dollar investi pour résoudre la crise actuelle pourrait économiser jusqu’à trois dollars en interventions d’urgence futures et en pertes économiques.

Alors que les Canadiens sont aux prises avec cette évaluation troublante de leur système de santé, la question demeure: faudra-t-il une véritable catastrophe de santé publique pour motiver les réformes substantielles et les investissements que les experts recommandent depuis des années?

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