L’outil AllTrails AI suscite des préoccupations de sécurité au Canada pour les recherches et secours

Olivia Carter
6 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

L’application de randonnée populaire AllTrails a introduit une fonctionnalité révolutionnaire d’intelligence artificielle conçue pour aider les opérations de recherche et sauvetage à travers le Canada, mais cette innovation a déclenché d’importantes préoccupations parmi les experts en sécurité en milieu sauvage. L’outil, qui utilise l’intelligence artificielle pour prédire les emplacements probables des randonneurs perdus en fonction de leurs empreintes numériques, représente une arme technologique à double tranchant qui pourrait simultanément améliorer les capacités de sauvetage tout en encourageant potentiellement des comportements plus risqués en arrière-pays.

“La technologie a transformé notre façon de vivre le plein air, mais ce développement particulier soulève de sérieuses questions sur la préparation en milieu sauvage,” explique Morgan Reynolds, coordinateur de l’Association canadienne de sauvetage alpin. “Bien qu’avoir des outils supplémentaires pour localiser les personnes disparues soit précieux, nous craignons que les randonneurs développent un faux sentiment de sécurité, croyant que la technologie seule peut se substituer à une planification et une expérience adéquates.”

Le système d’IA analyse les tendances de milliers d’opérations précédentes de recherche et sauvetage, ainsi que les données individuelles des utilisateurs, y compris leurs préférences de randonnée passées, leurs capacités physiques et même leur activité sur les réseaux sociaux. Cette approche globale permet au système de générer des cartes thermiques montrant les endroits probables où une personne disparue pourrait être trouvée—réduisant potentiellement de plusieurs heures critiques les opérations de recherche dans les zones éloignées.

Selon les données de Parcs Canada, les équipes de recherche et sauvetage répondent à environ 1 500 incidents en milieu sauvage chaque année, dont près de 60 % impliquent des randonneurs insuffisamment préparés. Le fardeau financier sur les ressources provinciales dépasse 15 millions de dollars par an, sans compter le coût émotionnel pour les familles qui attendent des nouvelles de leurs proches disparus.

La technologie a déjà démontré son succès dans un programme pilote dans les montagnes côtières de la Colombie-Britannique, où les équipes de sauvetage ont signalé une réduction de 32 % des temps de recherche lors de tests contrôlés. Cependant, les éducateurs en sécurité en milieu sauvage soulignent des changements de comportement préoccupants qui émergent déjà chez certains amateurs de plein air.

“Nous observons une tendance alarmante de randonneurs s’aventurant sur des terrains difficiles sans compétences de navigation de base, équipement approprié ou protocoles d’urgence,” note Theresa McKinley, directrice de la formation en milieu sauvage chez Compétences Plein Air Canada. “Ils montrent des captures d’écran de sentiers sur leurs téléphones au lieu de porter des cartes physiques, et beaucoup admettent se sentir enhardis sachant que ces systèmes sophistiqués de suivi existent.”

Ce phénomène, que les experts en sécurité en milieu sauvage ont surnommé “excès de confiance numérique”, représente un défi croissant pour les services d’urgence d’arrière-pays déjà surchargés au Canada. Les autorités provinciales en Alberta et en Colombie-Britannique ont signalé une augmentation de 27 % des appels de sauvetage depuis 2022, en corrélation avec l’adoption plus large d’applications de navigation en plein air.

Les dirigeants d’AllTrails défendent la technologie, soulignant son rôle d’outil complémentaire plutôt que de remplacement des mesures de sécurité conventionnelles. “Notre système d’IA est conçu pour fonctionner aux côtés des méthodes de recherche traditionnelles, pas pour les remplacer,” déclare Daniel Chen, vice-président de l’innovation en matière de sécurité chez AllTrails. “Nous développons activement du contenu éducatif qui souligne les limites de la technologie et l’importance continue de la préparation en milieu sauvage.”

La controverse met en lumière la relation complexe entre l’avancement technologique et la gestion des risques en plein air dans les zones sauvages du Canada. Les bénévoles de recherche et sauvetage, qui forment l’épine dorsale du système d’intervention d’urgence du Canada, expriment des sentiments mitigés concernant ce développement.

“Tout outil qui nous aide à localiser quelqu’un plus rapidement peut potentiellement sauver des vies,” reconnaît Brenda Harwood, bénévole depuis dix ans en recherche et sauvetage dans le parc national de Banff. “Mais nous sommes également préoccupés par le nombre croissant de personnes que nous secourons qui se sont aventurées avec une préparation minimale, croyant que la technologie les sauverait de mauvaises décisions.”

Ce développement survient au milieu de conversations plus larges sur l’utilisation responsable de la technologie dans les milieux sauvages, avec Parcs Canada et les autorités provinciales qui envisagent de nouvelles approches pour l’éducation des visiteurs. Plusieurs provinces explorent des cours de sécurité en ligne obligatoires pour les permis d’arrière-pays, tandis que d’autres améliorent l’infrastructure cellulaire dans les zones de loisirs populaires pour améliorer les capacités d’intervention d’urgence.

Alors que les Canadiens se tournent de plus en plus vers les loisirs de plein air suite aux changements d’habitudes de l’ère pandémique, la tension entre l’assistance technologique et l’autonomie en milieu sauvage continue d’évoluer. La question demeure: pouvons-nous exploiter les avantages de la technologie de sauvetage assistée par l’IA sans diminuer la responsabilité personnelle qui a longtemps défini la culture du plein air au Canada?

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *