L’amende de FINTRAC pour Canaccord Genuity dépasse 500 000 $ en raison de manquements à la conformité

Sarah Patel
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Le silence doit être assourdissant aujourd’hui au siège social de Canaccord Genuity Corp à Vancouver. L’organisme de surveillance du renseignement financier du Canada vient d’imposer au courtier en investissement une amende de 544 500 $ — l’une des plus importantes sanctions financières de ce type cette année — pour de graves manquements aux règles de conformité anti-blanchiment qui ont potentiellement rendu le système financier canadien vulnérable.

Le CANAFE (Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada) a révélé mardi que Canaccord n’avait pas correctement signalé des transactions suspectes et n’avait pas mis en œuvre les programmes de conformité adéquats exigés par la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes. Cette affaire marque un nouveau cas médiatisé dans l’approche de plus en plus rigoureuse du CANAFE envers les institutions financières qui ne maintiennent pas les mesures de protection appropriées.

“Ces exigences sont en place pour protéger l’intégrité du système financier canadien,” a déclaré Sarah Davis-Kohl, directrice de l’application de la loi au CANAFE. “Lorsque des institutions de cette envergure ne maintiennent pas les contrôles appropriés, elles créent des brèches qui peuvent être exploitées par ceux qui cherchent à déplacer des fonds illicites.”

Les infractions concernent spécifiquement l’incapacité de Canaccord à élaborer et à appliquer des politiques de conformité écrites à jour qui reflètent les exigences réglementaires actuelles. Selon l’enquête du CANAFE, l’entreprise n’a pas non plus évalué et documenté adéquatement les risques de blanchiment d’argent associés à ses activités commerciales et à ses clients.

Plus inquiétant encore, l’enquête a révélé que Canaccord a omis de produire des déclarations d’opérations douteuses dans plusieurs cas où les circonstances justifiaient clairement une surveillance accrue. Selon la loi canadienne, les institutions financières doivent signaler les transactions pour lesquelles il existe des motifs raisonnables de soupçonner des activités de blanchiment d’argent ou de financement du terrorisme.

Les analystes de l’industrie suggèrent que cette pénalité reflète l’impatience croissante du CANAFE envers le secteur de l’investissement. “Il ne s’agit pas simplement de paperasse — il s’agit de protéger le système financier canadien contre les abus,” a expliqué Michel Tremblay, spécialiste des crimes financiers à l’Université Métropolitaine de Toronto. “Le CANAFE envoie un message clair que la conformité n’est pas optionnelle, quelle que soit la position de l’entreprise sur le marché.”

Le moment est particulièrement problématique pour Canaccord, qui s’est positionné comme l’un des plus grands courtiers en investissement indépendants du Canada. Avec des bureaux partout au Canada, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Australie, en Chine et à Dubaï, l’entreprise gère environ 96,1 milliards de dollars d’actifs clients, selon les récentes divulgations financières.

En réponse à la sanction, Canaccord a publié une déclaration reconnaissant les manquements et présentant les efforts de correction: “Nous prenons nos obligations réglementaires très au sérieux et avons déjà mis en œuvre d’importantes améliorations à notre cadre de conformité. Nous sommes engagés à respecter les normes les plus élevées en matière de conformité réglementaire et avons pleinement coopéré avec le CANAFE tout au long de ce processus.”

Les experts en conformité financière notent que des pénalités de cette ampleur indiquent généralement des défaillances systémiques plutôt qu’isolées. “Quand on voit des amendes de plus d’un demi-million de dollars, cela pointe généralement vers des problèmes qui existaient depuis un certain temps plutôt que des incidents isolés,” a déclaré Josée Lapointe, ancienne responsable de la conformité qui conseille maintenant des institutions financières. “L’industrie de l’investissement fait face à des défis uniques avec des transactions de grande valeur qui nécessitent des systèmes de surveillance robustes.”

L’industrie de l’investissement est soumise à une pression réglementaire croissante depuis 2021, lorsque le CANAFE a annoncé qu’il mènerait des examens plus ciblés des courtiers en valeurs mobilières. Cette pénalité contre Canaccord suggère que cette surveillance n’est pas près de s’atténuer.

Pour les investisseurs et les professionnels de la finance qui observent la situation, cette affaire sert de rappel brutal que la conformité réglementaire n’est pas simplement un exercice de cochage de cases, mais une exigence commerciale fondamentale avec de graves conséquences en cas d’échec. Alors que le Canada continue de répondre aux préoccupations concernant son efficacité dans la lutte contre les crimes financiers, on peut s’attendre à davantage de mesures d’application contre les entreprises qui ne respectent pas les normes réglementaires.

Les efforts de correction de Canaccord seront-ils suffisants pour restaurer la confiance et prévenir de futures pénalités? La réponse pourrait déterminer s’il s’agit simplement d’une leçon coûteuse ou du début d’un chapitre plus troublant pour l’un des principaux courtiers en investissement du Canada.

Vous pouvez trouver plus d’informations sur la réglementation financière sur CO24 Affaires et suivre les développements de cette histoire sur CO24 Actualités.

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