Dans les rues pavées d’Apeldoorn, où les tulipes printanières s’épanouissent en tableaux vibrants, des anciens combattants canadiens nonagénaires et centenaires ont reçu un accueil de héros qui en a ému plusieurs jusqu’aux larmes. Quatre-vingts ans après la libération des Pays-Bas de l’occupation nazie par les forces canadiennes, la gratitude du peuple néerlandais demeure profondément intacte.
“Ils nous traitent comme des vedettes du rock“, a déclaré William Thompson, vétéran de 99 ans, la voix tremblante d’émotion alors que des foules de citoyens néerlandais, dont beaucoup sont éloignés de trois générations de la guerre, s’alignaient pour lui serrer la main. “Après toutes ces années, ils se souviennent encore. Ils s’en soucient encore. C’est bouleversant.”
La commémoration de cette semaine marque huit décennies depuis que plus de 175 000 soldats canadiens ont combattu à travers une résistance acharnée pour libérer les Pays-Bas dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. La campagne de libération a coûté la vie à plus de 7 600 soldats canadiens – un sacrifice qui a forgé un lien durable entre les deux nations.
La reine Máxima des Pays-Bas, s’adressant aux anciens combattants réunis au cimetière militaire canadien de Groesbeek, a souligné cette relation spéciale. “L’amitié entre nos pays a été écrite dans le sang et le sacrifice, mais s’est épanouie dans la paix et la prospérité”, a-t-elle déclaré. “Nous n’oublierons jamais que notre liberté a eu un coût énorme pour les fils et les filles du Canada.”
Pour des vétérans comme Margaret Sullivan, 101 ans, qui a servi comme infirmière dans les forces canadiennes, le retour aux Pays-Bas a suscité des émotions complexes. “Le peuple néerlandais a terriblement souffert sous l’occupation. L’Hiver de la faim de 1944-45 a été dévastateur”, a-t-elle expliqué, faisant référence à la famine qui a tué plus de 20 000 civils néerlandais. “À notre arrivée, les gens mouraient littéralement de faim dans les rues. Voir les Pays-Bas maintenant – prospères, beaux, libres – c’est pour cela que nous nous sommes battus.”
La commémoration a présenté plusieurs gestes poignants démontrant la profondeur de la gratitude néerlandaise. Dans une tradition remontant à 1945, des milliers d’écoliers néerlandais continuent d’entretenir les tombes des soldats canadiens tombés au combat. Chaque mai, les Pays-Bas envoient également au Canada des milliers de bulbes de tulipes – un symbole vivant de gratitude qui transforme les parcs d’Ottawa en une mer de couleurs chaque printemps.
Le Premier ministre canadien Marc Miller a assisté aux cérémonies, notant que les Pays-Bas représentent “l’une des amitiés internationales les plus significatives du Canada.” S’adressant à une foule comprenant des citoyens néerlandais et des Canadiens en visite, Miller a réfléchi à la façon dont l’alliance de guerre a évolué vers de solides partenariats économiques et des échanges culturels.
Les historiens notent que la libération revêt une importance particulière car elle représente l’une des réalisations de guerre les plus clairement définies du Canada. “La campagne des Pays-Bas a présenté le Canada comme une puissance militaire indépendante”, a