Alors que les feux de forêt font rage avec une fréquence et une intensité croissantes à travers les provinces canadiennes, les propriétaires font face à une réalité sobre : comprendre précisément ce que couvrent leurs polices d’assurance n’a jamais été aussi crucial. Les scènes dévastatrices de Fort McMurray en 2016 jusqu’aux incendies record de 2023 servent de rappels sévères que la préparation va au-delà des plans d’évacuation jusqu’à la protection financière.
“La plupart des Canadiens supposent que leur assurance habitation standard couvre toutes les catastrophes naturelles, mais les petits caractères racontent une histoire différente,” explique Michelle Davison, analyste principale des risques au Bureau d’assurance du Canada. “La couverture des feux de forêt a spécifiquement des nuances qui peuvent laisser les propriétaires vulnérables s’ils n’ont pas examiné attentivement leurs polices.”
Les polices d’assurance habitation standard au Canada couvrent généralement les dommages causés par les incendies, y compris les feux de forêt, dans le cadre de leur protection de base. Cela comprend généralement la structure de votre maison, les structures annexées comme les garages, les effets personnels et les frais de subsistance supplémentaires si vous êtes déplacé. Cependant, les experts en assurance chez CO24 News avertissent que les limites de couverture et les exclusions varient considérablement entre les fournisseurs.
Rob Wesseling, président et PDG de Co-operators, note que “contrairement aux inondations ou aux tremblements de terre, qui nécessitent souvent des polices séparées, les dommages causés par les feux de forêt sont généralement inclus dans l’assurance habitation complète. Mais les propriétaires ne devraient pas tenir cela pour acquis—les polices diffèrent en termes de limites de couverture et d’allocations pour frais d’évacuation.”
Un aspect critique de la couverture des feux de forêt que de nombreux propriétaires négligent est les Frais de subsistance supplémentaires (FSS). Cette disposition couvre les coûts lorsque des ordres d’évacuation obligatoires forcent les résidents à quitter leurs maisons—même si aucun dommage physique ne survient à la propriété. Ces dépenses comprennent généralement l’hébergement temporaire, les repas et les articles essentiels.
“Nous voyons plus de réclamations liées aux frais d’évacuation à mesure que les feux de forêt affectent des populations plus importantes,” explique Jennifer Drake, directrice des réclamations chez Aviva Canada. “La plupart des polices couvrent ces dépenses pour une période limitée—généralement de deux à quatre semaines—bien que la couverture puisse être prolongée dans des situations catastrophiques.”
Pour les propriétaires dans les zones à haut risque, particulièrement ceux dans ce que les assureurs appellent “l’interface périurbaine-forestière” où le développement rencontre les forêts, les options d’assurance peuvent être plus limitées ou coûteuses. Notre analyse CO24 Business montre des augmentations de primes de 15-30% dans ces régions au cours des trois dernières années seulement.
Le Bureau d’assurance du Canada recommande plusieurs étapes pour que les propriétaires se protègent financièrement:
1. Revoir votre police annuellement, particulièrement les limites de couverture pour la structure, le contenu et les dispositions FSS
2. Documenter vos biens par vidéo ou photographies stockées dans le cloud
3. Considérer une couverture supplémentaire si vous vivez dans une zone à haut risque
4. Mettre en œuvre les recommandations FireSmart pour potentiellement qualifier pour des rabais de prime
5. Comprendre exactement quels frais d’évacuation seront couverts et pour combien de temps
Les scientifiques du climat qui suivent les modèles climatiques prédisent que les saisons des feux de forêt canadiens continueront de s’intensifier dans les décennies à venir. Dr. Sarah Thompson de l’Institut de résilience climatique note que “ce que nous considérions comme des événements générationnels deviennent de plus en plus communs, rendant la préparation d’assurance aussi importante que la préparation physique.”
Pour ceux qui reconstruisent après des pertes dues aux feux de forêt, les défis peuvent s’étendre au-delà de l’assurance. Les problèmes de chaîne d’approvisionnement et les pénuries de main-d’œuvre dans la construction ont prolongé les délais de reconstruction dans les communautés affectées, parfois au-delà de la période couverte par les dispositions FSS. Cet écart a incité certains assureurs à offrir des avenants FSS prolongés pour des primes supplémentaires.
Les gouvernements provinciaux à travers le Canada ont répondu différemment aux risques croissants de feux de forêt. La Colombie-Britannique a mis en œuvre de nouveaux codes du bâtiment pour les zones sujettes aux feux de forêt, tandis que l’Alberta a élargi les programmes FireSmart pour réduire la vulnérabilité communautaire. Ces mesures pourraient éventuellement influencer la disponibilité et les prix des assurances, selon l’analyse CO24 Politics des développements de politiques provinciales.
Alors que le changement climatique continue de remodeler notre compréhension du risque immobilier, la question demeure : les propriétaires canadiens se préparent-ils adéquatement pour les implications financières des catastrophes naturelles de plus en plus courantes, ou faudra-t-il plus de pertes dévastatrices avant que la littératie en assurance devienne aussi routinière que vérifier les prévisions météo?