Les temps d’attente pour les urgences de santé mentale pédiatriques augmentent au Canada

Olivia Carter
6 Min Read
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Les services d’urgence partout au Canada font face à une crise grandissante alors que les enfants et adolescents ayant besoin de soins d’urgence en santé mentale subissent des temps d’attente de plus en plus longs pour recevoir des soins essentiels. Une nouvelle étude inquiétante révèle que les jeunes patients en crise psychiatrique passent souvent des heures, parfois des jours, à attendre l’attention spécialisée dont ils ont urgemment besoin.

L’analyse exhaustive, menée par des chercheurs de l’Université de Toronto et de l’Hôpital SickKids, a examiné les données de plus de 25 000 visites pédiatriques aux urgences pour problèmes de santé mentale dans 15 grands hôpitaux canadiens entre 2019 et 2023. Leurs conclusions dressent un tableau préoccupant d’un système qui peine à répondre à une demande qui augmente rapidement.

“Ce que nous observons est tout simplement alarmant,” explique Dre Sophia Ramirez, chercheuse principale et pédopsychiatre. “Le temps d’attente moyen pour un enfant en crise de santé mentale a augmenté de 47% sur la période de quatre ans. Certains patients passent jusqu’à 72 heures dans les services d’urgence avant de recevoir une consultation psychiatrique appropriée ou un placement.”

Cette crise reflète des défis plus larges au sein du système de santé canadien, où les ressources en santé mentale n’ont pas suivi l’augmentation spectaculaire des besoins. Les visites aux urgences pour des problèmes psychiatriques pédiatriques ont bondi de 61% depuis le début de la pandémie de COVID-19, avec des hausses particulièrement marquées dans les cas d’idées suicidaires, d’anxiété sévère et de troubles alimentaires.

Les disparités géographiques sont tout aussi troublantes. Les communautés rurales font face à des défis encore plus grands, certaines régions signalant des temps d’attente deux fois plus longs que dans les centres urbains. Dans le nord de l’Ontario, par exemple, les enfants peuvent attendre jusqu’à cinq jours avant de recevoir des soins psychiatriques spécialisés, comparativement à la moyenne nationale de 19 heures.

Les professionnels de la santé pointent plusieurs facteurs qui contribuent à cette crise croissante. “Nous faisons face à une tempête parfaite,” note Dr James Chen, spécialiste en médecine d’urgence à l’Hôpital général de Vancouver. “Il y a une pénurie importante de pédopsychiatres à l’échelle nationale, un nombre insuffisant de lits d’hospitalisation, et des services communautaires qui sont débordés et sous-financés.”

Le coût humain de ces délais va au-delà des statistiques. Les attentes prolongées dans des services d’urgence surstimulés peuvent aggraver les symptômes de santé mentale et traumatiser des enfants déjà vulnérables. Des parents racontent se sentir impuissants et frustrés en voyant leurs enfants souffrir pendant qu’ils attendent des soins qui semblent perpétuellement hors de portée.

“Nous avons attendu 38 heures avec notre fille de 14 ans qui avait des idées suicidaires actives,” raconte Sarah Peterson, une mère de Calgary. “La salle d’urgence était bruyante, chaotique et complètement inappropriée pour quelqu’un en détresse psychiatrique. Lorsqu’elle a finalement vu un psychiatre, son état s’était considérablement aggravé.”

Les implications financières sont également substantielles. Les séjours prolongés aux urgences coûtent au système de santé canadien environ 175 millions de dollars annuellement—des fonds qui, selon les experts, pourraient être mieux alloués aux soins préventifs et aux services communautaires de santé mentale.

Les ministères provinciaux de la Santé ont reconnu la crise, plusieurs provinces annonçant des augmentations de financement pour les services de santé mentale pédiatrique. L’Ontario a récemment promis 28 millions de dollars pour augmenter le nombre de lits en santé mentale pour les jeunes et les services psychiatriques d’urgence, tandis que la Colombie-Britannique s’est engagée à ouvrir trois nouveaux centres de soins d’urgence spécialisés en santé mentale pédiatrique d’ici 2026.

Les défenseurs de la santé mentale soulignent que ces mesures, bien qu’appréciées, ne représentent que les premières étapes pour résoudre un problème profondément enraciné. “Nous avons besoin d’une réforme complète,” soutient Dre Elena Patel, directrice de l’Alliance canadienne pour la santé mentale des enfants. “Cela signifie intégrer les services de santé mentale aux soins primaires, développer les interventions en milieu scolaire et augmenter considérablement la main-d’œuvre en santé mentale.”

L’étude met également en lumière des solutions potentielles basées sur des programmes pilotes réussis. Les hôpitaux qui ont mis en place des unités d’urgence psychiatrique dédiées spécifiquement aux patients pédiatriques ont vu leurs temps d’attente diminuer de 63%. De même, les établissements dotés de centres de soins d’urgence en santé mentale intégrés à leurs services d’urgence ont démontré des résultats nettement améliorés.

Alors que les familles canadiennes continuent de naviguer dans ce paysage difficile, une question demeure douloureusement pertinente : combien d’enfants devront encore subir de longues attentes pour des soins critiques en santé mentale avant que notre système de santé n’évolue pour faire face à cette crise croissante?

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