Audit de l’approvisionnement fédéral au Canada : le vérificateur général fustige des règles complexes

Olivia Carter
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Dans une évaluation cinglante qui a fait des vagues dans les couloirs bureaucratiques d’Ottawa, la vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan, a condamné le système d’approvisionnement du gouvernement fédéral, le qualifiant de labyrinthe encombrant qui nuit à l’efficacité et gaspille l’argent des contribuables. L’audit complet, publié hier, révèle un paysage d’approvisionnement si alourdi par la complexité réglementaire qu’il contrecarre souvent son propre objectif d’assurer une valeur optimale des fonds publics.

“Ce que nous avons découvert, c’est un système qui est devenu son propre pire ennemi,” a déclaré Hogan lors de son point de presse. “Les ministères peinent à naviguer dans un dédale de plus de 1 500 règles et règlements individuels, créant une paralysie plutôt qu’une protection des intérêts publics.”

L’audit a examiné les pratiques d’approvisionnement de 13 ministères et organismes fédéraux, analysant plus de 6,8 milliards de dollars en contrats émis entre 2021 et 2024. Parmi les constatations les plus troublantes figure la révélation qu’environ 42 % des contrats concurrentiels examinés contenaient des erreurs de procédure ou des lacunes dans la documentation qui compromettaient potentiellement l’équité du processus d’appel d’offres.

Selon l’analyse de l’équipe de Canada News, cet enchevêtrement réglementaire a créé une structure d’incitation perverse où les ministères font de plus en plus appel à des consultants externes – souvent à des tarifs premium – simplement pour naviguer dans les règles d’approvisionnement qu’ils tentent de suivre. Cette dépendance circulaire a poussé les dépenses fédérales en consultation à un niveau record de 11,8 milliards de dollars au cours du dernier exercice financier, soit une augmentation de 27 % depuis 2019.

“Nous voyons des ministères embaucher des consultants pour les aider à embaucher des consultants,” a souligné Hogan, mettant en évidence l’absurdité de la situation. “Le système est devenu si complexe que l’expertise en matière de règles d’approvisionnement est devenue plus précieuse que l’expertise dans les services réellement acquis.”

L’audit identifie trois échecs fondamentaux qui alimentent ce dysfonctionnement. Premièrement, le Secrétariat du Conseil du Trésor a continué d’ajouter des couches de règles sans évaluer adéquatement leur impact cumulatif. Deuxièmement, une formation inadéquate a laissé les agents d’approvisionnement mal équipés pour naviguer dans ces exigences. Troisièmement, la culture d’aversion au risque du gouvernement a créé un système qui privilégie la conformité stricte plutôt que l’optimisation des ressources.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, répondant aux questions à la Chambre des communes, a reconnu les préoccupations soulevées tout en défendant l’approche du gouvernement. “Une surveillance adéquate des dépenses publiques n’est pas négociable,” a-t-elle déclaré, “mais nous reconnaissons la nécessité de simplifier les processus tout en maintenant la responsabilité.”

Les critiques de l’opposition n’ont pas tardé à s’emparer de ces conclusions. Le critique conservateur en matière d’approvisionnement, Michael Barrett, a qualifié la situation de “témoignage de la mauvaise gestion libérale,” tandis que Gord Johns du NPD l’a décrite comme “un gonflement bureaucratique qui détourne les ressources des services essentiels.”

Les représentants de l’industrie expriment depuis longtemps leurs préoccupations concernant la complexité des marchés publics fédéraux. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante estime que les petites et moyennes entreprises dépensent environ 5 500 $ par soumission pour les contrats fédéraux, avec des taux de réussite inférieurs à 18 % – excluant effectivement de nombreux fournisseurs compétents des affaires gouvernementales.

Les recommandations de la vérificatrice générale comprennent un examen complet de toutes les directives d’approvisionnement dans le but de réduire leur nombre d’au moins 40 %, l’établissement d’une formation centralisée en matière d’approvisionnement et le développement d’une approche basée sur les risques qui adapte les exigences à la valeur et à la complexité des contrats.

La présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, s’est engagée à mettre en œuvre ces recommandations, annonçant la formation d’un Groupe de travail sur la modernisation des approvisionnements pour livrer un plan d’action dans les 90 jours. Cependant, les efforts de réforme précédents ont donné des améliorations minimes, soulevant des questions quant à la possibilité d’un changement significatif.

Alors que le Canada fait face à des pressions fiscales croissantes et à des demandes accrues de services gouvernementaux, l’efficacité des processus d’approvisionnement a des implications bien au-delà de la procédure administrative. Chaque dollar dépensé en complexité inutile représente des ressources détournées des soins de santé, des infrastructures et d’autres besoins critiques.

Pour les citoyens et les contribuables, la question fondamentale demeure : Un gouvernement qui peine à gérer ses propres systèmes d’achat peut-il efficacement gérer les défis complexes auxquels notre nation est confrontée?

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