Les résidents de vastes régions de l’Ontario et du Québec se préparent aujourd’hui à des conditions météorologiques potentiellement dangereuses, Environnement Canada ayant émis d’importantes alertes de pluie qui menacent de provoquer des inondations éclair et des dommages matériels dans plusieurs secteurs.
Jusqu’à 75 millimètres de pluie pourraient tremper certaines parties des deux provinces au cours des prochaines 36 heures. Les météorologues préviennent que les sols déjà saturés d’eau en raison des précipitations antérieures augmentent le risque d’inondations soudaines. Les alertes couvrent une diagonale allant du sud-ouest de l’Ontario jusqu’à la région de Québec.
“Ce n’est pas une averse d’été typique,” explique Jean Marcoux, météorologue d’Environnement Canada. “Lorsque nous émettons des alertes de pluie importante, nous parlons de niveaux de précipitations qui peuvent submerger les systèmes de drainage et provoquer des inondations rapides, particulièrement dans les zones urbaines et près des cours d’eau.”
Les précipitations les plus abondantes sont attendues dans l’est de l’Ontario et l’ouest du Québec, où certaines communautés pourraient voir des taux de précipitations atteignant 15 mm par heure lors d’orages intenses. Les régions autour d’Ottawa, Montréal et Gatineau font face à des risques particulièrement élevés d’inondations localisées.
Les responsables municipaux des zones touchées conseillent aux résidents de dégager les bouches d’égout, de sécuriser le mobilier extérieur et de préparer des trousses d’urgence. L’organisation de sécurité civile de Montréal a placé des équipes de pompage supplémentaires en attente et surveille les niveaux d’eau dans les quartiers sujets aux inondations.
“Nous avons déjà déployé du personnel supplémentaire dans les zones à problèmes connues,” indique Marc Leblanc, conseiller municipal de Montréal. “Le sol est déjà saturé après les tempêtes de la semaine dernière, donc notre capacité à absorber davantage de précipitations est limitée.”
Le moment ne pourrait être pire pour le secteur agricole de la région, de nombreux agriculteurs signalant des champs déjà détrempés par les précipitations précédentes. La Fédération de l’agriculture de l’Ontario estime que les dommages aux cultures causés par les pluies excessives du printemps et du début de l’été ont déjà dépassé 25 millions de dollars cette saison.
À Toronto, qui se trouve à la limite ouest de la zone d’alerte, l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région a émis un avis sur les conditions des bassins versants, notant que les niveaux d’eau dans les rivières et les ruisseaux sont déjà élevés.
Pour les voyageurs, les fortes pluies devraient créer des conditions de conduite dangereuses et des retards potentiels dans les aéroports de Toronto, Ottawa et Montréal. Air Canada et WestJet ont tous deux émis des avis de voyage pour les régions touchées.
Les climatologues notent que, bien que les événements météorologiques individuels ne puissent être directement attribués au changement climatique, la fréquence croissante des événements de précipitations extrêmes correspond aux prédictions des modèles climatiques pour la région.
“Ce que nous observons est cohérent avec les projections de changement climatique pour l’est du Canada,” explique Dr. Sarah Chen, chercheuse en climatologie à l’Université de Toronto. “L’air plus chaud retient plus d’humidité, ce qui entraîne des épisodes de pluie plus intenses, même si les régimes de précipitations globaux peuvent changer.”
Les résidents des zones touchées sont invités à surveiller les prévisions locales et les alertes d’urgence, à éviter de conduire sur les routes inondées et à vérifier si les voisins vulnérables ont besoin d’aide.
Pour les dernières mises à jour sur l’évolution de la situation météorologique, visitez CO24 Actualités ou consultez les alertes météo officielles d’Environnement Canada.