Les actions du secteur énergétique ont entraîné la Bourse de Toronto en territoire négatif mercredi, alors que les prix du pétrole brut ont chuté à leur niveau le plus bas en trois mois, créant un contraste frappant avec les marchés américains qui ont poursuivi leur élan à la hausse.
L’indice composé S&P/TSX a perdu 112,74 points pour clôturer à 22 576,45, le secteur de l’énergie subissant le plus gros de la baisse, chutant de 2,5 % alors que le prix du pétrole brut West Texas Intermediate s’est établi sous les 73 $ US le baril.
« Nous observons une divergence significative entre les marchés canadiens et américains en ce moment, principalement due à la performance du secteur énergétique », a déclaré Michael Henderson, stratège en chef des investissements chez Canaccord Gestion de patrimoine. « Les fondamentaux du marché pétrolier ont radicalement changé ces dernières semaines avec des préoccupations accrues concernant l’offre et des prévisions de demande qui s’adoucissent. »
Les difficultés du secteur énergétique font suite à la récente décision de l’OPEP+ d’augmenter progressivement les quotas de production à partir d’octobre, surprenant les analystes qui s’attendaient à ce que le cartel maintienne les restrictions de production jusqu’à la fin de l’année. Cette décision coïncide avec des rapports montrant que les stocks de pétrole brut américains augmentent pour la quatrième semaine consécutive.
Pendant ce temps, Wall Street a poursuivi sa lancée haussière, le S&P 500 gagnant 19,26 points pour atteindre 5 487,03, tandis que la moyenne industrielle Dow Jones a grimpé de 136,22 points à 39 168,07. Le Nasdaq composite, à forte composante technologique, a ajouté 78,66 points pour clôturer à 17 456,75.
Le dollar canadien s’échangeait à 73,26 cents US contre 73,42 cents US mardi, prolongeant sa récente faiblesse face au billet vert. Le huard a maintenant baissé de près de 2 % au cours du dernier mois, alors que les données économiques continuent de suggérer des trajectoires divergentes de politique monétaire entre le Canada et les États-Unis.
« Le cycle agressif de réduction des taux de la Banque du Canada crée des vents contraires importants pour le dollar canadien », a déclaré Jennifer Morris, stratège en devises chez RBC Marchés des Capitaux. « Avec une autre baisse probable en juillet, nous voyons les investisseurs se positionner de plus en plus pour une nouvelle faiblesse du dollar canadien. »
Au-delà des actions énergétiques, le secteur des matériaux a également contribué au déclin du marché de Toronto, chutant de 1,1 % alors que les prix des métaux de base et de l’or reculaient. Le contrat d’or d’août a baissé de 16,10 $ à 2 335,30 $ US l’once.
Tous les secteurs n’ont pas souffert de manière égale. Les actions technologiques du TSX ont gagné 0,7 %, reflétant la force de leurs homologues américains, tandis que le secteur financier est resté relativement stable avec une modeste avance de 0,2 %.
Les analystes de marché suggèrent que la divergence actuelle entre les marchés canadiens et américains pourrait persister tout au long de l’été, les fondamentaux économiques continuant de favoriser les actions américaines.
« Les marchés canadiens restent fortement exposés aux secteurs des ressources qui font actuellement face à des vents contraires cycliques », a ajouté Henderson. « Jusqu’à ce que nous voyions des perspectives plus solides pour les matières premières ou une rotation significative dans le leadership du marché, cet écart de performance pourrait continuer de s’élargir. »
Les investisseurs tournent maintenant leur attention vers le rapport sur l’emploi américain de vendredi, qui pourrait fournir davantage d’indices sur le calendrier de la Réserve fédérale pour d’éventuelles réductions des taux d’intérêt. Toute surprise dans les données sur l’emploi pourrait déclencher une volatilité importante sur les marchés nord-américains.