Les bénéfices des banques canadiennes affichent de la vigueur malgré le risque immobilier

Sarah Patel
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Les résultats des banques canadiennes montrent leur solidité malgré les risques immobiliers

Le rideau est tombé sur la saison des résultats financiers des banques canadiennes, révélant un secteur financier qui marche sur une corde raide. Les six plus grandes banques du Canada ont collectivement affiché 14,3 milliards de dollars de bénéfices au troisième trimestre, démontrant une résilience remarquable malgré les pressions croissantes du marché immobilier volatile du pays.

Lors de la conférence téléphonique destinée aux investisseurs de la Banque Toronto-Dominion jeudi, le PDG Bharat Masrani a livré une évaluation prudemment optimiste : « Bien que les vents contraires économiques persistent, notre modèle d’affaires diversifié continue de démontrer sa valeur. » Ses paroles font écho au sentiment qui règne dans tout le secteur bancaire – stabilité malgré l’incertitude, même si des nuages s’amoncellent à l’horizon.

Les chiffres racontent une histoire convaincante. La Banque Royale du Canada a mené le peloton avec 3,9 milliards de dollars de bénéfices trimestriels, tandis que la CIBC a dépassé les attentes des analystes avec un bénéfice par action de 1,73 $, surpassant les 1,70 $ prévus. Ces résultats surviennent alors que les ménages canadiens font face aux taux d’intérêt les plus élevés depuis des décennies, avec des hypothèques à taux variable qui se réajustent à des niveaux qui poussent les budgets familiaux à leurs limites.

Ce qui est particulièrement frappant, c’est le récit divergent entre des bénéfices stables et une qualité de crédit qui se détériore. Toutes les grandes banques ont signalé des augmentations des provisions pour pertes sur créances (PPC) – des fonds mis de côté pour les défauts de paiement anticipés. Les PPC de TD ont bondi de 34 % par rapport au trimestre précédent pour atteindre 1,07 milliard de dollars, signalant des préoccupations croissantes quant à la stabilité des emprunteurs.

« Nous observons des signes précoces de stress dans certains segments de consommateurs », a admis Victor Dodig, PDG de la CIBC, lors de leur conférence sur les résultats. « Particulièrement ces ménages avec plusieurs obligations de dette qui se sont originées pendant l’environnement de taux ultra-bas. »

L’exposition immobilière reste l’éléphant dans la pièce. Les banques canadiennes détiennent collectivement environ 1,7 billion de dollars de dette hypothécaire, représentant près de 75 % du marché hypothécaire total. Les emprunteurs qui feront face à des renouvellements hypothécaires dans les 24 prochains mois – près de 25 % de toutes les hypothèques canadiennes – connaîtront des augmentations de paiement moyennes de 30 à 40 %.

Le PDG de la Banque Scotia, Scott Thomson, n’a pas mâché ses mots : « Le mur des renouvellements hypothécaires représente notre défi à court terme le plus important. » Sa banque a signalé une augmentation de 17 % des hypothèques en souffrance d’un trimestre à l’autre, bien qu’elles restent à des niveaux historiquement bas.

Malgré ces signes avant-coureurs, les positions en capital des banques demeurent robustes. Les ratios de fonds propres de catégorie 1 sous forme d’actions ordinaires (CET1) – une mesure clé de la solidité financière – ont dépassé les exigences réglementaires pour toutes les banques, BMO étant en tête avec 13,8 %. Ce tampon de capital offre une protection significative contre d’éventuelles corrections du marché immobilier.

Les rapports financiers révèlent une autre dynamique intéressante : les opérations américaines des banques canadiennes deviennent de plus en plus leurs moteurs de croissance. Le segment de services bancaires de détail américain de TD a généré 1,5 milliard de dollars de revenu net ajusté, représentant près de 40 % des bénéfices totaux de la banque. De même, la division des services bancaires personnels et commerciaux américaine de BMO a connu une augmentation de revenus de 12 % d’une année sur l’autre.

Pour l’avenir, les dirigeants bancaires se préparent à un paysage économique complexe. Le PDG de la Banque Nationale, Laurent Ferreira, l’a résumé de façon concise : « Nous sommes positionnés pour une période de croissance plus lente mais pas pour un ralentissement sévère. Nos tests de résistance indiquent que nous sommes préparés pour de multiples scénarios, y compris des corrections immobilières significatives. »

Pour les investisseurs comme pour les propriétaires, le message du secteur bancaire canadien semble être celui d’une confiance prudente. Les fondations restent solides, bien que des fissures commencent à apparaître. Alors que le marché immobilier navigue dans cette période d’ajustement, le véritable test de la force des banques canadiennes pourrait encore être à venir.

Les institutions financières du Canada peuvent-elles maintenir cet équilibre entre rentabilité et prudence? Les prochains trimestres fourniront probablement la réponse, alors que les renouvellements hypothécaires s’accélèrent et que l’impact complet des taux plus élevés se révèle sur le marché immobilier.

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