Dans l’atmosphère électrique et tendue du Colisée Coca-Cola mercredi soir, c’est finalement la main assurée de l’icône du hockey canadien Natalie Spooner qui a fait la différence. Avec un mouvement unique et décisif lors de la fusillade, Spooner a propulsé les Sceptres de Toronto vers une victoire à couper le souffle de 2-1 contre les Sirènes de Montréal, consolidant son statut comme l’une des joueuses les plus déterminantes de la nouvelle Ligue professionnelle de hockey féminin.
Le moment gagnant est arrivé après 65 minutes de hockey éreintant et défensif qui n’avait pu départager les deux rivales. Spooner, s’approchant avec une confiance méthodique, a déjoué la gardienne montréalaise Ann-Renée Desbiens avant de glisser la rondelle entre ses jambières. La foule a explosé tandis que Spooner levait les bras en célébration, l’aboutissement d’une soirée où les deux équipes avaient tout donné.
“J’ai simplement essayé de rester calme,” a expliqué Spooner après la rencontre, son ton modeste masquant la pression du moment. “Desbiens est l’une des meilleures au monde. J’ai déjà tiré contre elle à l’entraînement avec Équipe Canada, alors j’avais un petit plan en tête et je suis contente que ça ait marché.”
La gardienne de Toronto, Kristen Campbell, mérite une mention égale dans ce récit de victoire. Sa performance de 27 arrêts, incluant trois arrêts cruciaux en prolongation, a jeté les bases pour l’héroïsme de Spooner. Le positionnement de Campbell était impeccable tout au long du match, particulièrement durant un avantage numérique frénétique de Montréal au milieu de la troisième période qui aurait pu complètement changer la dynamique.
Ce qui rend cette victoire particulièrement significative, c’est son timing. Alors que la LPHF approche de sa première saison de séries éliminatoires, ces points deviennent de plus en plus précieux. Les Sceptres ont maintenant créé un écart précieux au classement, siégeant à trois points devant Montréal avec seulement cinq matchs restants en saison régulière.
Les seuls buts en temps réglementaire sont venus de Hannah Miller de Toronto au premier tiers – une magnifique redirection d’un tir de la pointe de Claire Thompson – et de Marie-Philip Poulin de Montréal qui a égalisé au deuxième avec un tir du poignet brillant, caractéristique de son style, qui a trouvé la lucarne. Entre ces moments, nous avons assisté à un cours magistral de discipline tactique des deux côtés.
Cette confrontation s’est rapidement développée en rivalité première de la LPHF. L’antagonisme sportif historique Montréal-Toronto s’est transféré sans heurts au hockey féminin, avec la dimension supplémentaire que plusieurs joueuses adverses sont coéquipières au sein de l’équipe nationale canadienne. Cette familiarité engendre une compétition particulièrement intense, où les avantages sont microscopiques et l’élan change à chaque présence sur la glace.
“Ce sont les