Le Canada avance sur l’exemption de la loi sur l’évaluation des impacts pour les projets clés

Olivia Carter
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Dans un changement politique significatif qui a immédiatement déclenché un débat à travers tout le spectre politique, le gouvernement fédéral a annoncé hier son intention de présenter une législation qui permettrait à certains projets jugés “d’intérêt national” de contourner le rigoureux processus d’évaluation d’impact environnemental du Canada.

Le projet de loi, qui doit être déposé la semaine prochaine au Parlement, représente ce que le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault qualifie “d’approche ciblée” pour accélérer le développement d’infrastructures critiques tout en maintenant les normes environnementales. La législation créerait un cadre permettant au Cabinet d’exempter des projets spécifiques des exigences de la Loi sur l’évaluation d’impact lorsqu’ils répondent à des critères rigoureux d’importance économique.

“Il ne s’agit pas d’abaisser nos normes environnementales,” a déclaré Guilbeault lors de la conférence de presse d’hier. “Il s’agit de créer une approche équilibrée qui reconnaît que certains projets d’une importance nationale extraordinaire nécessitent des voies accélérées tout en s’assurant que les protections environnementales demeurent robustes.”

Cette décision controversée survient dans un contexte de pression croissante de la part des leaders provinciaux et des parties prenantes de l’industrie qui ont critiqué le régime d’évaluation actuel comme étant trop lourd et chronophage. Selon les données de Ressources naturelles Canada, les grands projets énergétiques et d’infrastructure font actuellement face à des délais d’approbation moyens de 4 à 6 ans—significativement plus longs que ceux de juridictions comparables comme l’Australie et les États-Unis.

Les partis d’opposition ont rapidement condamné la proposition. Le critique conservateur en matière d’environnement Kyle Seeback l’a qualifiée de “tentative désespérée pour rafistoler un système fondamentalement défectueux” tandis que le chef du NPD Jagmeet Singh a décrit cette mesure comme “privilégiant les intérêts des entreprises au détriment des protections environnementales et de la consultation des Autochtones.”

Les groupes de défense de l’environnement ont exprimé leur inquiétude quant aux implications potentielles. “Cela crée un dangereux précédent,” a averti Keith Brooks, directeur des programmes chez Défense environnementale. “L’intérêt national est un critère subjectif qui pourrait être utilisé pour accélérer des projets environnementalement destructeurs avec une surveillance minimale.”

Les experts juridiques suggèrent que la proposition pourrait faire face à des contestations constitutionnelles, particulièrement concernant les exigences de consultation des Autochtones. “L’obligation de consulter les peuples autochtones est protégée constitutionnellement,” a expliqué le professeur Dwight Newman, expert en droit constitutionnel à l’Université de la Saskatchewan. “Toute tentative de contourner ou d’abréger ces processus fera probablement l’objet d’un examen judiciaire.”

La communauté d’affaires, cependant, a prudemment accueilli l’annonce. Le Conseil canadien des affaires l’a qualifiée de “mesure nécessaire pour améliorer la position concurrentielle du Canada” dans l’attraction d’investissements majeurs. L’Association canadienne des producteurs pétroliers a déclaré que ce changement pourrait “restaurer la confiance des investisseurs” dans le cadre réglementaire canadien.

La législation exigerait que les projets cherchant une exemption démontrent un bénéfice économique exceptionnel, une importance stratégique pour la sécurité nationale ou les objectifs de transition énergétique, et incluent des plans alternatifs d’atténuation environnementale. La détermination finale reposerait sur le Cabinet, suivant les recommandations d’un panel d’experts.

Ce développement survient dans un contexte de concurrence mondiale croissante pour l’investissement dans les infrastructures critiques et de préoccupations grandissantes concernant la compétitivité économique du Canada. Plusieurs grands projets énergétiques et de transport ont été abandonnés ces dernières années, les promoteurs citant l’incertitude réglementaire et les longs processus d’approbation comme facteurs clés.

Alors que le Parlement se prépare à débattre de cette législation controversée, la question fondamentale demeure: le Canada peut-il équilibrer ses engagements environnementaux avec les impératifs économiques d’une manière qui satisfasse ses diverses parties prenantes, ou cela représente-t-il le début d’un inquiétant recul des protections environnementales durement acquises?

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