Le Canada exhorté à développer une stratégie nationale en intelligence artificielle

Olivia Carter
5 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Dans un paysage technologique en rapide évolution, le Canada se trouve à un carrefour critique qui pourrait déterminer son avenir économique pour les décennies à venir. Les leaders de l’industrie et les experts en politiques sonnent l’alarme : malgré le leadership initial du Canada dans la recherche en intelligence artificielle, le pays risque de se faire distancer par ses concurrents mondiaux sans une stratégie nationale complète en matière d’IA.

“Nous disposons de talents de classe mondiale en IA et d’institutions de recherche pionnières, mais nous constatons une tendance inquiétante où les innovations canadiennes sont commercialisées ailleurs,” explique Dre Elaine Chen, directrice de l’Institut de Toronto pour l’informatique avancée. “Les avantages économiques de notre propriété intellectuelle profitent de plus en plus à d’autres pays ayant des approches nationales plus cohérentes.”

Ces appels à l’action surviennent alors que des pays comme les États-Unis, la Chine et l’Union européenne avancent avec des investissements de plusieurs milliards de dollars et des politiques coordonnées conçues pour exploiter le potentiel transformateur de l’IA. Le Conseil sur l’innovation canadienne a publié un rapport la semaine dernière documentant comment l’approche fragmentée du Canada a créé une incertitude réglementaire qui entrave le développement national de l’IA tout en ne répondant pas aux préoccupations éthiques croissantes.

Le pionnier canadien de l’IA Geoffrey Hinton, dont les travaux révolutionnaires ont contribué à déclencher la révolution actuelle de l’IA, a souligné l’urgence de la situation lors d’une récente audience d’un comité parlementaire. “Le Canada a contribué à la naissance de l’IA moderne, mais sans coordination stratégique entre le gouvernement, l’industrie et le milieu universitaire, nous risquons de devenir simplement une pépinière de talents pour les géants technologiques étrangers,” a averti Hinton.

La stratégie nationale proposée aborderait plusieurs domaines critiques : un financement substantiel pour la recherche, des voies de commercialisation pour les startups canadiennes, des cadres réglementaires équilibrant l’innovation avec des garanties éthiques, et des initiatives éducatives pour former une main-d’œuvre qualifiée capable de prospérer dans une économie transformée par l’IA.

Plusieurs provinces canadiennes ont lancé des initiatives individuelles en matière d’IA, le Québec et l’Ontario menant la charge grâce à d’importants investissements dans des grappes de recherche. Cependant, les experts soutiennent que ces efforts restent déconnectés de la politique fédérale, créant des inefficacités et des occasions manquées pour les entreprises canadiennes qui tentent de s’étendre à l’échelle mondiale.

“Lorsque les entreprises canadiennes d’IA cherchent à se développer au-delà des premières étapes, elles font souvent face à un choix entre déménager aux États-Unis ou accepter une acquisition étrangère,” note Samantha Rivera, PDG de VentureTech Alliance. “Une stratégie nationale cohérente créerait les conditions pour que ces entreprises restent canadiennes tout en étant compétitives à l’international.”

Les enjeux économiques ne pourraient être plus élevés. Selon les projections de la Banque Royale du Canada, l’IA pourrait ajouter jusqu’à 200 milliards de dollars au PIB du Canada d’ici 2030 si elle est correctement exploitée. Sans intervention stratégique, cependant, ce chiffre pourrait être considérablement plus bas, car les innovations canadiennes continuent d’être commercialisées ailleurs.

Le gouvernement fédéral a signalé sa conscience de ces problèmes, le ministre de l’Innovation s’engageant à livrer une “réponse complète” d’ici la fin de l’année. Les critiques soutiennent que ce calendrier pourrait déjà être trop tardif, pointant la rapidité du développement de l’IA à l’échelle mondiale.

Alors que les économies mondiales s’organisent de plus en plus autour des capacités d’IA, la question demeure : le Canada capitalisera-t-il sur ses avantages initiaux pour devenir un leader mondial de l’IA, ou regardera-t-il depuis les lignes de touche pendant que d’autres nations récoltent les fruits des technologies pionnières développées sur son territoire?

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *